L'Echangeoir d'Ecriture

atelier d’écriture en présentiel

Dans la catégorie Atelier d’écriture, vous pourrez découvrir certains des ateliers réalisés par L’Echangeoir d’écriture. Nous vous présenterons quelques unes des expériences menées, ce que cela peut nous apprendre, comment les réutiliser.

Et surtout, vous pourrez aussi découvrir certains des excellents textes réalisés par les participants. N’hésitez pas à commenter, c’est pas le dialogue que nous pouvons tous progresser.

Raymond Gabaret

Les nouvelles de l’été : Raymond Gabaret et la Divine Equation 1/3

Une folle agitation régnait en ce début de matinée. La gare s’asphyxiait sous une multitude de passagers. Les allers et venues des uns et des autres soufflaient et remuaient poussière et terre, si bien qu’une écume évanescente flottait dans l’air. Au milieu de cet éparpillement un couple attendait sans bouger. L’homme et la femme se distinguaient de par leur allure plus que singulière. Elle, portait de hautes bottes auréolées d’un jupon brodé et marié à un tissu gris et bordeaux. Une longue traîne tombait et s’étalait jusque derrière ses mollets. Rehaussé chemisier à jabot auquel venait s’ajouter de longues manches souples, un bustier tenait avec fermeté la silhouette de la dame. Sous un chapeau haut de forme fleuri et enrobé avec une élégante soierie, des boucles et anglaises rousses, à peine contenues par de fragiles épingles, retombaient avec une négligence maîtrisée sur le visage légèrement impatient de la Lady.  A ses côtés, un homme habillé de noir, propre et distingué, tenait fermement l’ombrelle de Madame pour que cette dernière ne subisse pas les assauts d’un soleil étouffant. Alors qu’elle n’avait de cesse de regarder sa montre, la Dame ne put s’empêcher de partager ses craintes : -J’espère vraiment qu’il pourra nous apporter l’aide que nous attendons, sans ça j’ai bien peur que nous perdions nos financements, avoua-t-elle surtout pour se parler à elle-même. Placé à côté d’elle, l’homme à l’ombrelle lui répondit, non sans une touche de surprise: -Madame, vous n’y pensez pas, il s’agit de Raymond Gabaret. Nous parlons de l’homme qui est parvenu à ouvrir le tombeau du chien d’or de Saïgon, retrouver les enfants disparus dans le train de Stockholm, démasquer le fantôme des ruines de Waterford ou encore mettre la main sur le trésor du pirate Hock le Tock, s’il ne peut pas vous aider, je ne vois vraiment pas qui pourrait le faire. -Je sais bien lui répondit-elle avec une forme de lassitude dans la voix, je me le répète sans cesse. Pourtant je ne peux m’empêcher de douter. -De toute manière nous serons bientôt fixés Madame, car voilà le train. Devant eux, une épaisse fumée s’avançait en flottant le long des rails. Le train se composait d’une longue locomotive sur laquelle s’élevaient 4 hautes cheminées qui recrachaient avec vigueur de colossales masses de fumée. D’énormes roues métalliques, emportées par des pistons et bielles motrices, tiraient une centaine de wagons qui serpentaient jusqu’à l’horizon, laissant l’illusion d’une machine descendue du ciel. Raymond Gabaret apparut ainsi, dans un mélange de vapeur et de chaleur, à la fois ombre et illusion, comme un mirage nébuleux. L’homme se tourna un instant pour s’émerveiller de cette fabuleuse machine, monolithe mécanique qui semblait lui avoir donné naissance dans la brume. Lady de Montignant, suivie de son homme à l’ombrelle, s’approcha de Raymond pour l’accueillir et se présenter à lui : -Monsieur Gabaret, lui dit-elle, je vous souhaite la bienvenue en terre catalane, j’espère que vous supportez bien la chaleur car le soleil d’Espagne est terrible en cette saison. Raymond se tourna vers les deux étrangers et les salua : -Je ne peux m’empêcher d’admirer ce que l’homme est capable de faire, je trouve tout cela impressionnant et terriblement attractif. Bonjour, vous êtes Madame de Montignant. Enchanté de faire votre connaissance Lady de Montignant apporta un large sourire et rajouta : -Et si vous souhaitez bien m’accompagner, je vous promets une surprise époustouflante. Raymond la regarda avec plaisir et suivit le majordome et sa Dame jusqu’à leur véhicule. Il s’agissait d’un de ces nouveaux modèles dont Raymond avait entendu parlé maintes fois, mais jamais réellement observé de près. Autonome, motorisé, ce bijou fonctionnait avec du charbon à combustion. Si bien que l’avant du véhicule se présentait comme une chaufferie très longue, montée sur six roues motrices, ou couraient de multiples cheminées. Lady l’invita à monter à l’arrière avec elle, tandis que son majordome prit place à l’avant, pour piloter l’engin. Une fois à l’intérieur, elle fut désireuse de rentrer dans le vif du sujet et entama immédiatement la conversation : -Monsieur Gabaret, si j’ai fait appel à vos services, c’est pour une raison bien précise. J’organise actuellement les fouilles d’une finca datant du 16ème siècle. Le propriétaire du domaine était un riche marchand de savoirs. Il était en possession de nombreuses découvertes et en faisait commerce à travers le monde. Cependant, l’Eglise ne jugea pas cela d’un très bon œil. Elle craignait que cet accès à certaines connaissances déstabilise son pouvoir. Aussi tout le domaine fut détruit par l’Inquisition et le propriétaire…. Elle stoppa brutalement sont monologue. L’homme qu’elle avait convié à la rejoindre pour lui prêter main forte, ne semblait absolument pas attentif à son discours. Il paraissait être plus absorbé par le véhicule dans lequel il circulait. -Monsieur Gabaret, je vous ennuie sans doute, lui demanda-t-elle. Ce dernier tourna le regard et lui répondit : -Non, non. Absolument pas. Toutefois, devant de tels objets, je ne peux m’empêcher de compter. -Compter, demanda-t-elle avec incompréhension, mais vous comptez quoi ? Raymond posa ses yeux droit dans les siens et lui expliqua : -Chaque chose à une signature et celle-ci se traduit par une respiration, un souffle. Nous avons tous un rythme cardiaque diffèrent, et celui-ci nous caractérise tout particulièrement. Il est l’équation qui permet de tous nous définir. Il en est de même pour toutes choses. Et ce véhicule ne déroge pas à la règle. J’écoute son rythme et ses pulsations pour connaitre son équation et comprendre comment il fonctionne. Lady de Montignant resta sans voix, elle ne savait pas si elle devait considérer ce discours comme du génie ou de la folie. Après quelques instants de stupeur incontrôlable, elle retrouva ses esprits, prit une profonde inspiration, sourit et continua son récit. -Donc comme je vous le disais, nous effectuons des recherches dans une finca du 16ème siècle. A l’heure actuelle, il ne reste plus grand-chose du domaine. Cependant, nous venons de mettre la main sur une étrange découverte, une porte mystérieuse que nous ne parvenons pas à ouvrir et nous avons besoin de vous pour nous

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improbable pigeon

Les nouvelles de l’été, un visiteur improbable, 3/3, Christine Guyot

Suite et fin de l’histoire de Jacqueline… quel est donc ce visiteur improbable?  La nuit de Jacqueline fut peuplée de cauchemars où d’énormes pigeons aux dents de requin, une serviette blanche nouée autour du cou se mettaient à table pour dévorer des plantes argentées aux yeux arrondis par l’horreur. Le lendemain matin, les yeux cernés et la bouche pâteuse elle ouvrit fébrilement ses volets peu après que la cloche de l’église ait sonné 7 heures. Elle crut perdre la raison. Rien n’avait été épargné. On avait ratissé ses bacs à fleurs. Les plantes gisaient à terre, les racines à l’air, recroquevillées sur elles-mêmes, flétries, racornies. La terre avait été soulevée, malaxée, retournée et formait des cratères béants. Des dizaines de têtes multicolores, décapitées, recouvraient le sol telle une couronne mortuaire. Seuls les CD continuaient à osciller comme des pendus au milieu du charnier. Jacqueline porta la main à son cœur. Elle avait du mal à respirer. Elle ne savait plus s’il lui fallait hurler ou s’asseoir sur le lit. Elle choisit la deuxième solution, ses jambes ne la portaient plus. – Ca peut pas être des pigeons … c’est pas des pigeons, c’est pas des pigeons… répétait-elle en boucle. Puis elle entendit la voix de Marc qui résonnait dans le couloir. – M’man vient voir criait-il tu vas pas en croire tes yeux ! Regarde qui est le coupable… – … La dépêche de Saint Léguin Mardi 6 juin 2017 Dans la nuit de dimanche à lundi, les bacs à fleurs de Mme Jacqueline Fromental ont été dévastés et réduits à néant par un suricate, petit mammifère de la famille des Mangoustes, échappé du zoo de Plitance du Mouch. D’après le directeur du zoo ce comportement inhabituel pourrait être lié à de la surpopulation. En effet, ces animaux qui traditionnellement vivent en groupe peuvent, lorsque leur nombre devient trop important, se disperser au loin à la recherche de nouveaux territoires. Le suricate se nourrissant essentiellement d’insectes et de petits rongeurs, ainsi que de tubercules ou de bulbes qu’il déterre avec ses pattes munies de fortes griffes est capable de déplacer son propre poids de terre en 20 secondes. Le suricate vagabond, qui s’est avéré être une vieille femelle, a été récupéré sain et sauf par les pompiers après une chasse périlleuse dans le jardin de Mme Fromental. Cette dernière a affirmé n’avoir jamais rien vu d’aussi étrange et se dit dévastée par la perte de ses fleurs. Elle a d’ailleurs réclamé des dommages et intérêts à la direction du zoo. « Ils vont me rembourser mes fleurs, c’est moi qui vous le dit » a-t-elle confié à notre journaliste « et aussi mon préjudice moral !» a-t-elle ajouté. Affaire à suivre… Charles G. Un visiteur improbable, par Christine Guyot.

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Jacqueline derrière ses rideaux

Les nouvelles de l’été, Un visiteur improbable 2/3, Christine Guyot

Que se passe-t-il donc au jardin de Jacqueline? Découvrez la suite du Visiteur improbable. – Sales gosses ! Je suis sûre que c’est un coup de ces sales gosses ! Ils marchent pas droit avec leurs trottinettes ! Elle enleva les tiges cassées en rouspétant et ramena la terre éparpillée au centre de la jardinière. Toute la journée derrière ses voilages elle espionna le moindre mouvement. Espérant presque que cela se reproduise pour prendre le coupable la main dans le sac. – Tu vas voir comment je vais te les recevoir moi ces gamins s’ils reviennent ! La fin de la journée se passa sans encombre, mais Jacqueline était sur ses gardes. Elle continua à dévisager chaque promeneur pendant son arrosage du soir. La nuit qui suivit fut mouvementée. Jacqueline voyait des dizaines d’enfants avec des têtes de trottinettes se vautrer dans ses jardinières et jeter sa terre en l’air. Le matin suivant, la journée s’annonçait radieuse. Pas un souffle de vent ne stoppa le bras de Jacqueline lorsqu’elle ouvrit ses volets battants. Le ciel d’une teinte bleue pâle abritait pourtant quelques nuages clairsemés. Si son premier regard s’adressait en général à la météo, ce ne fut pas le cas ce jour-là. Sans prendre le temps d’amarrer ses volets aux crochets, elle tourna inquiète la tête vers ses jardinières. Quelque chose clochait … Sans même enfiler sa robe de chambre, Jacqueline se précipita sur la terrasse pour constater que oui, c’était bien ça, elle n’avait pas la berlue, on avait éparpillé ses pétunias, encore piétiné ses œillets et cette fois-ci déterré une rangée de bégonias ! – Quel est le salopiaud qui m’a… Quel est le cochon qui… Stupéfaite, Jacqueline ne terminait plus ses phrases. La bouche entrouverte elle restait là les bras ballants, tétanisée par la douleur de voir ses tiges malmenées et ses fleurs saccagées. Ce n’est qu’en apercevant le facteur qui tournait au coin de la rue qu’elle se résigna à rentrer, consciente qu’elle était encore dans sa chemise de nuit de coton blanc. Toute la matinée elle épia les allées et venues du moindre être vivant, se demandant qui, mais qui, avait pu malmener à ce point ses petites fleurs innocentes. Marc persistait à penser que ça ne pouvait pas être un coup des gamins mais qu’il s’agissait d’une attaque de pigeons ramiers. Elle l’envoya dare-dare chez Monsieur Bilmas, qui ouvrait le dimanche matin, afin de lui demander conseil. Ce dernier préconisa les effaroucheurs. – Vous collez deux CD ensemble et vous les suspendez à une ficelle au-dessus de vos jardinières. A coup sûr y reviendront pas vos pigeons ! Marc alla donc fouiller dans sa réserve de vieux CD et l’on vit fusionner au bout d’une cordelette, accrochés aux treillages des jardinières, François Feldman et Karen Cheryl, tandis que Richard Clayderman faisait corps avec Georges Moustaki. Le soir venu les habitués tenant leurs chiens en laisse assistèrent médusés, dans la lumière du soir, à un ballet de disques compacts. … A suivre…

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un visiteur improbable

Les nouvelles de l’été, Un visiteur improbable 1/3, Christine Guyot.

Personne ne pouvait passer devant la maison de Jacqueline Fromental sans écarquiller les yeux. A l’entrée du village de Saint Léguin, c’était un festival de couleurs. Des rouges palpitants aux fuchsias intenses, des blancs laiteux aux roses poudrés, en passant par les jaunes et les orangés lumineux, l’œil accrochait toute la gamme des couleurs. Dans des bacs à treillage en bois naturel s’étalaient des dizaines de fleurs qui s’épanouissaient gracieusement, enrichies par un terreau gras et fertile. A chaque début de printemps, juste après la période des Saints de glace, tant redoutée par les jardiniers, Jacqueline se rendait à la serre de la famille Bilmas, pépiniéristes depuis trois générations. Avec l’aide de Monsieur Bilmas père, elle choisissait un à un les plants qui allaient fleurir ses jardinières. Comme chaque année, elle composait ses pleins soleils et ses mi-ombres.   – Les plantes ont leurs préférences, aimait à répéter Monsieur Bilmas, certaines aiment le soleil, d’autres l’ombre. On peut mélanger les couleurs mais sûrement pas les goûts ! Les pleins soleils de Jacqueline se composaient donc d’œillets nains rouge vif à œil cramoisi délicieusement parfumés ; de zinnias multicolores à grosses fleurs attirant de nombreux papillons et de pétunias à effet retombant formant une cascade de corolles pourpres. Les mi- ombres, quant à eux, contrastaient par la teinte pâle des impatiens à peine rosée ; le blanc pur des bégonias tubéreux à fleurs doubles et les fuchsias de Magellan aux clochettes bicolores. Dans un grand tonneau en bois Jacqueline récupérait, au bas de ses gouttières, l’eau de pluie qui lui servait à arroser, tous les soirs, les fleurs chéries. Malgré la désapprobation de son fils Marc qui ne comprenait pas pourquoi elle continuait à se casser le dos sur ses arrosoirs, Jacqueline ne jurait que par l’eau de pluie. – Tu comprends, lui disait-elle en pointant le ciel, tout ce qui vient de là-haut est propre alors que ce qui vient d’en bas… et elle faisait une moue dégoutée en regardant le tuyau d’eau de la ville. – M’man, tu oublies les polluants atmosphériques soupirait Marc. Ton eau de pluie, elle est chargée de polluants chimiques ! – Taratata ! Mon eau, elle est propre je te dis, et en plus elle est gratuite ! Marc n’insistait jamais. Il se résolvait à l’observer tous les soirs ôter avec délicatesse les fleurs fanées et lustrer les feuillages avec un chiffon doux. Un délicieux parfum de terre mouillée et d’effluves sucrées s’élevait alors dans les airs, embaumant ces premières soirées chaudes de printemps où la douceur vous imprègne jusqu’au bout des ongles. C’était l’heure où les promeneurs sortaient leurs chiens et Jacqueline en reine des fleurs se nourrissait de leurs regards admiratifs lorsqu’ils longeaient son florissant étalage de senteurs et de couleurs. Le lendemain était un samedi. Le jour des courses. Jacqueline aimait faire ses achats à Super U le samedi, car elle y rencontrait du monde et elle aimait s’arrêter entre le rayon boucherie et le rayon primeur pour écouter les ragots du village. Elle avait également reçu dans la boite aux lettres les promotions de la semaine. Un beurre Président gratuit, pour un acheté, ça valait le coup. En rentrant à la maison, elle eut l’œil attiré par un désordre inhabituel dans ses jardinières. Quelqu’un avait farfouillé dans ses bégonias ! Elle lâcha son caddie pour y voir de plus près. Bon sang ! Et en plus, quelqu’un s’était permis d’aplatir ses œillets ! … A suivre…

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trouver une voix pour son personnage

Trouver une voix pour son personnage: petit détour par l’atelier d’écriture

Lors de notre atelier d’avril, nous avons pris le temps de réfléchir sur la façon de trouver une voix pour son personnage. Avec la complicité de certains de nos participants, découvrez quelques trucs d’écriture pour faire parler vos personnages. Le principe de l’atelier « trouver une voix pour son personnage » Comment trouver une voix pour son personnage ? Comment réussir à la rendre identifiable, personnelle et surtout différente de celle de l’auteur et du narrateur ?  Voici quatre conseils basiques : Se rappeler que nous parlons en fonction de notre personnalité, nos mœurs, nos origine, notre âge. De plus, nous avons tous des mots préférés mais aussi des tics de langage, des béquilles, des rythmes qui reviennent. Ecoutez. De même qu’il est vain de chercher à écrire sans lire, si vous voulez faire parler vos personnages, commencez par écouter comment on parle autour de vous. Ecoutez dans la rue, les transports et les cafés (comme Flaubert !), écoutez dans les lettres, les journaux, les romans, les films et des séries… Ecoutez, choisissez, retenez ce qui conviendra pour tel ou tel personnage. Souvenez-vous enfin que vos dialogues ne sont pas de vraies conversations mais des échanges sélectionnés pour faire avancer le texte et avoir l’air réaliste. Les phrases échangées seront toujours plus « travaillées » que dans la réalité. Par ailleurs, elles seront aussi plus concises et moins répétitives. Ancrez votre dialogue dans la situation. Vos personnages ne parleront pas de la même manière s’ils sont en pleine forme, malades ou ivres, s’ils viennent d’apprendre un décès ou de réussir un examen ! Les textes des participants : Après quelques étapes préparatoires, les participants se sont lancés dans l’écriture d’un monologue intérieur racontant un cauchemar. (A partir d’une photo montrée lors de l’atelier). Chacun a tenté non seulement de créer un univers de rêve mais aussi de trouver les mots qui ne seraient que ceux de leur personnage. Merci à Christine, Richard et Vincent d’avoir bien voulu proposer leurs textes. Voici le texte de Christine : ICI Puis celui de Richard :ICI Et enfin le texte de Vincent : ICI Bonne lecture et à bientôt !

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bien décrire

Décrire sans ennuyer, petit détour par l’atelier d’écriture

Tandis que les réponses au sondage pour les propositions futures du blog s’accumulent, je vous propose aujourd’hui un petit détour par notre atelier d’écriture « Le personnage ». Avec la complicité de nos participants, découvrez quelques trucs d’écriture pour décrire sans ennuyer. Le principe de l’atelier “Décrire sans ennuyer” : Tout d’abord, après avoir exploré différents textes descriptifs d’horizon variés (roman classique, policier, nouvelle, roman historique, roman contemporain, humour…), chacun a noté ce qui lui semblait important pour une description réussie. Nos conclusions pour bien décrire : Décrire, c’est toujours effectuer une pause dans l’action. De ce fait, il y a des risques de perdre le lecteur. On doit donc trouver des moyens de maintenir son attention : En la justifiant, ainsi on donne au lecteur une raison de s’y intéresser. En cherchant le  plaisir de lecture, par la poésie, l’humour ou l’originalité. Mais aussi en bannissant les longueurs et les clichés. Sans oublier de laisser de la latitude au lecteur : de toute façon, il n’aura jamais la même vision que nous. Ce n’est pas grave tant que les éléments symboliques nécessaires à l’histoire sont transmis. En y mélangeant de l’action. En faisant passer la description par un regard (du narrateur ou d’un personnage focalisateur) fasciné, intéressé, méprisant… L’émotion ou le ressenti sont ainsi transmis au lecteur. C’est le « stratagème Sherlock Holmes ». … en inventant de nouvelles formes et astuces ! Personnellement, j’ai l’habitude de me poser les questions suivantes lorsque je dois décrire : Qui va décrire et/ou regarder ? Pourquoi cette description, qu’apporte-telle ? Comment ? Est-ce que je la mélange à de l’action ? à du récit ? Quand ? C’est-à-dire à quel moment de l’histoire et sous quel prétexte ? Voilà pour le (très rapide) résumé de notre session description. J’espère que cela vous aura donné quelques pistes à vous aussi. Les textes des participants : Après quelques étapes préparatoires, les participants se sont essayé à l’écriture de la description. Merci à Richard, Vincent et Christine de nous proposer leurs textes. Découvrez ici le texte de Vincent. Puis voici le texte de Richard. Et enfin le texte de Christine. Si vous êtes dans la région toulousaine, n’hésitez pas à nous rejoindre pour notre prochain atelier mercredi à Léguevin. Nous travaillerons sur la voix du personnage. A bientôt ! © Pixabay, CCO © Pixabay, CCO

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Atelier d’écriture : le questionnaire de Proust, avantages et inconvenients.

Pour ce troisième atelier, nous avons utilisé une variante du « questionnaire de Proust » afin de mettre au jour les grands traits d’une possibilité de personnage. Attention, il s’agissait d’un jeu en vigueur à l’époque de Proust, pas de sa méthode pour créer les personnages ! Vous pouvez trouver l’original facilement sur internet. Voici quelques extraits de l’atelier, avec des contributions des stagiaires. (Merci beaucoup Richard, Anick et Leïla).

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A travers le regard du personnage

Atelier d’écriture: explorer le regard du personnage

L’univers du texte à travers le regard du personnage Pour ce deuxième atelier centré sur le regard du personnage, nous nous sommes inspirés d’un exercice de John Gardner (The Art of fiction). L’objectif était de découvrir l’importance du personnage, non pas en tant qu’individu, mais comme porte-voix du texte. Voici quelques extraits, avec des contributions des stagiaires. (Merci beaucoup Richard et Anick !) Le principe de l’atelier « explorer le regard » Suivant l’exercice de John Gardner, il fallait décrire un paysage à travers les yeux d’un personnage se trouvant dans une situation particulière. Il ne fallait pas mentionner la situation mais le lecteur devait être capable de la deviner. Cette expérience fait donc prendre conscience de façon divertissante de l’importance du regard du personnage pour l’ensemble du texte. Voici l’image de départ et deux des textes écrits lors de cet atelier : Découvrez ICI le texte d’Anick. Découvrez ICI le texte de Richard Et puis voici certaines des situations qui avaient été soumises à nos écrivains. Êtes-vous capable de deviner à laquelle d’entre elles renvoient les deux textes ? Le lac vu par un jeune homme qui vient d’assassiner quelqu’un. Ne pas mentionner l’assassinat. Le lac vu par un rapace en train de repérer sa proie. Ne pas mentionner l’oiseau. Le lac vu par un enfant venu faire du camping sauvage pour la première fois et qui a oublié son doudou. Ne pas mentionner le doudou ni le camping, ne pas préciser explicitement qu’il s’agit d’un enfant. Le lac vu par un homme qui vient de découvrir que sa femme le trompe et qui vient tenter de maîtriser sa colère. Ne pas mentionner la femme. Le lac vu par un enfant qui, pour se venger d’une dispute avec sa sœur, lui a volé son jouet préféré et souhaite le faire disparaître. Comme vous vous en doutez sans doute, la proposition a été à la source d’une réflexion sur la focalisation et le choix du point de vue de narration. N’hésitez pas à nous faire part de votre propre expérience sur ce sujet ! Et découvrez bientôt l’atelier suivant : personnage et personnalité. © 2015, L’Echangeoir d’écriture.

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Atelier d’écriture: définir ses envies de personnages.

Notre premier atelier sur les personnages Au mois d’octobre dernier, nous avons eu le plaisir de relancer les ateliers d’écriture de L’Echangeoir. Voici un extrait du tout premier, avec quelques contributions des stagiaires. (Merci beaucoup Richard !) Le principe de l’atelier d’octobre Il s’agissait, pour commencer notre année sur la création du personnage, de repérer des éléments récurrents et caractéristiques chez les personnages que nous aimons (romans, nouvelles, séries, films). En effet, cela permet de mieux cerner ce que chacun a réellement envie de créer et par là même, de commencer à définir un projet. Après un premier temps de réflexion et de prise de note, le challenge littéraire était de réussir à représenter ces particularités sous forme de liste ou d’inventaire. Pour ce faire, nous avions plusieurs modèles. Il y avait tout d’abord le classique de  Sei Shōnagon (Notes de chevet) puis la version humoristique de Jean-Marie Blas de Roblès et ses derniers télégrammes de la nuit (L’île du point Némo). L’autre modèle était la liste d’objets, intégrée sous forme d’énumération à l’intérieur d’une fiction, avec pour exemple un extrait de La grand nuit des temps d’Antonio Muñoz Molina. Quelques productions de l’atelier d’octobre : Richard : Il aimerait être décrit comme un conquistador du passé, un vieillard chevauchant sa mule pour combattre les géants. Il aimerait être décrit comme un mouton, se balançant entre ciel et terre, de stratosphère en atmosphère pour éviter de finir le cul par terre. Il aimerait être décrit comme un artiste, un mégalo un peu bobo, gangster à ses heures, séducteur et arnaqueur. Il aimerait être décrit comme une ombre, une aberration, inconsistant et surnaturel. Il aimerait être décrit comme celui qui est son père. Il aimerait être décrit comme un archéologue, un aventurier à la recherche de trésors perdus, de tombeaux oubliés, le regard noir, le sable dans la barbe, qui attend sa bière au coin du bar. Il aimerait être décrit comme un fanatique fou furieux, un illuminé charismatique, aussi bien capable de manipuler les esprits que les foules. Malie : Personnage secondaire que l’on voudrait connaître –ou mieux, imiter : Il ou elle sait garder le silence. Il ou elle ne parle que pour dire des choses sages. Il ou elle a de l’expérience et ses remords sont nobles. C’est le modèle, le guide, la référence morale et affective du héros. Atticus Finch, encore et malgré tout. Albus Dumbledore tant qu’Harry reste naïf. Dans la vie, détrompez-vous, ils sont trop beaux pour être vrai. Personnage principal, moteur de rêverie : Sur la proue du bateau, une silhouette guette l’ombre. Le vent se lève et entrouvre les pans de sa veste. A contre-jour, les non-dits se transfigurent en mystères d’un passé ténébreux. Y a-t-il des lecteurs capables de négliger les traces de Corto Maltese ou du capitaine Némo ? Mais le rêve du marin élégant et songeur, de l’aventurier loyal et infortuné, a tout du cliché romantique. Ces méchants qui fascinent: Ils sont bruns, habillés de noir, orgueilleux et mal aimés. Ils ont conquis une part d’autorité et l’exercent mal. Ils détestent le protagoniste et celui-ci le leur rend bien. Ils sont les ennemis parfaits, suffisamment odieux et suffisamment forts, pour que l’histoire fonctionne. Mais le livre avance et la méchanceté cache un mystère. Le mystère révèle une faille. Alors la haine disparaît, et nous pauvres lecteurs impuissants, nous voudrions presque les aider. Ils meurent ou disparaissent lorsque l’intrigue, cette égoïste, n’a plus besoin d’eux. Destin méconnu de tragédie antique. Et vous, quels personnages vous fascinent ? Savez-vous pourquoi ?  Quels personnages aimeriez-vous créer ? Avez-vous déjà réfléchi aux techniques que vous voudriez employer? Avez-vous déjà pensé à qui différencie les personnages que vous admirez des personnes que vous aimez? Et enfin, quels noms citeriez-vous pour ceux qui ont été décrits lors de l’atelier d’octobre ?

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écriture, relecture, réécriture

Ecrire à plusieurs, atelier les incipits

Découvrez les textes de notre premier atelier, “Ecrire à plusieurs, les incipits” Voilà, nous avons tenu notre première rencontre “écrire à plusieurs, atelier les incipits” et après quelques temps de prise de recul, certains participants vous offrent leur texte. Le principe de cette première rencontre? Nous commençons par découvrir des incipits c’est-à-dire des premières phrases de roman à partir desquelles nous écrivons, en échangeant nos textes toutes les vingts minutes, de petites nouvelles.

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