L'Echangeoir d'Ecriture

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Rencontres, conférences, interviews

expérience d'auto-édition

Une expérience avec Edilivre (auto-édition), par Sylvette Labat.

Vous avez déjà pensé à l’ auto-édition? Cette forme de publication à le vent en poupe et peut engendrer des expériences intéressantes. Aujourd’hui, je laisse donc la parole à Sylvette Labat, animatrice d’ateliers d’écriture et auteur de Les Pétales froissés des coquelicots publié par EDILIVRE. Elle va nous raconter son expérience de l’auto-édition, les difficultés et les satisfactions retirées. Sylvette, tout d’abord je te laisse te présenter : Ecrire c’est quelque chose que j’ai toujours plus ou moins fait, que ce soit des lettres à ma famille et mes copines lorsque j’étais enfant, un journal pendant de nombreuses années. Et puis une longue pause, par manque de temps, la vie de femme, mère et enseignante prenant tant de place ! Avec la maturité s’est révélé un manque, un besoin de nouveau de coucher sur le papier des réflexions, des souvenirs, des émotions et des histoires. Peux-tu nous parler de ton livre ? Je n’avais pas l’intention d’écrire un livre. Je m’en défendais même. C’est la demande récurrente de lire des choses  que j’écrivais qui m’a incitée. Et puis, à quoi sert d’écrire si jamais personne ne lit ? Il suffisait de prendre son courage à deux mains comme on dit, de mettre de côté les faux prétextes… J’ai donc trié, mis en ordre et réécrit des textes pour obtenir un ensemble cohérent de nouvelles entre lesquelles j’ai intercalé quatre poèmes. Je pense qu’un recueil n’est pas un fourre-tout, une collection de textes sans lien. Je voulais un fil rouge, même discret. Pour publier Les Pétales froissés des coquelicots, tu as choisi l’ auto-édition. Peux-tu nous expliquer ta démarche ? J’avais envoyé la plus longue nouvelle de ce livre, celle qui lui a donné son titre, à trois éditeurs. En toute naïveté… Trois refus polis, probablement parce que le format, une trentaine de pages, ne convenait pas. Alors, quand j’ai décidé de composer ce recueil, j’ai cherché le plus sûr moyen qu’il soit édité. En fait, je croyais à ce projet et n’avais pas envie de risquer des refus. Pourquoi avoir choisi EDILIVRE ? J’ai lu les conditions et des articles sur internet qui parlaient d’éditeurs en ligne, d’ auto-édition également. J’ai compris que je pouvais obtenir la publication de mon livre, sans frais, avec un contrat correct. EDILIVRE se définit comme un éditeur alternatif, et c’est une réalité. On a le choix de payer ou non des services supplémentaires à l’édition de base. On n’est pas dans l’autoédition classique où l’auteur paie tout. Quelles satisfactions en as-tu retirées ? Honnêtement ? Tout d’abord un sentiment de fierté d’avoir abouti, du plaisir à recevoir « mon livre ». Et puis des ventes ont suivi, avec des retours de lecteurs intéressants. Ce qui me plaît le plus… c’est d’apprendre quelle nouvelle a touché quelqu’un et pourquoi. As-tu rencontré des difficultés ? Non. Une fois le tapuscrit bouclé, tout a été fluide. Ce qui est difficile par contre, c’est de vendre… un genre de parcours du combattant. Recommanderais-tu cette « maison d’édition alternative » (comme ils se définissent) ? Oui, à tous ceux et celles qui comme moi ne se sont pas sûrs d’être de grands écrivains. Mais sait-on jamais quel sera l’avenir de ce qu’on crée ? As-tu quelques conseils, trucs d’écriture supplémentaires à nous proposer ? Un conseil : Osez écrire, allez au bout de vos envies. Vous verrez bien où votre plume vous mènera. Et pour finir, découvrez le livre de Sylvette:  http://www.edilivre.com/catalog/product/view/id/772375/s/les-petales-froisses-des-coquelicots-25543e50dd/  

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Témoignages origine écriture

Témoignages d’auteurs: pourquoi écrivent-ils (des polars historiques) ?

Vous êtes-vous déjà vraiment interrogé sur ce qui vous motive à écrire ? D’où viennent vos histoire, votre façon de raconter ? Quel sens cela a-t-il ? Voici les témoignages de trois auteurs qui peuvent aider à approfondir notre propre point de vue –et donc à améliorer notre écriture-. Trois auteurs parlent de leur travail : Dans le fouillis que je garde toujours « au cas où », j’ai retrouvé des notes prises lors d’une conférence à Toulouse Polar du Sud. Trois écrivains, Victor del Árbol, Zygmunt Miloszweski, Patrick Pécherot avaient tenté de répondre à des questions sur l’origine de leurs romans. Voici quelques questions et témoignages (il ne s’agit pas de citations exactes). A vous de vous en inspirer pour mieux vous connaître. Pourquoi utiliser l’Histoire (ou n’importe quelle autre source d’inspiration) ? « Je ne sais pas » répond d’abord Víctor del Árbol. Ensuite, il précise qu’écrire c’est chercher à comprendre les choses depuis le point de vue individuel et grâce aux émotions. Il ne veut rien expliquer, juste donner le point de vue des « petites histoires » pour que l’on puisse « sentir » la grande Histoire. Pour Patrick Pécherot, il s’agit avant tout de parler de notre époque, de repérer les trous dans notre mémoire collective ou individuelle, de montrer les trajets individuels broyés par l’Histoire. Enfin, Zygmunt Miloszweski défend une vision engagée : c’est le rôle de l’artiste de montrer ce que la société voudrait ne pas assumer et qui pourtant la définit. Par ailleurs, pour lui l’Histoire collective est plus intéressante que les histoires individuelles, qui tournent toujours autour des mêmes choses. Bref, quel que soit leur façon d’utiliser  l’Histoire, c’est leur vision du monde qu’ils ont à partager. Quelle est l’importance de la vérité ? Question clé pour ceux qui écrivent de l’historique ! Les trois auteurs assument : ils ne sont pas des historiens. D’ailleurs, pour Victor del Arbol, la vérité n’existe pas. Néanmoins, l’écrivain doit être vraisemblable. Patrick Pécherot renchérit : il écrit pour comprendre et raconter l’Histoire, ce qui veut dire aussi s’interroger sur le présent. Le roman (historique) ne peut se résumer à la question de la vérité ou des témoignages. Quels héros ? Il semblerait que l’un des thèmes que le roman historique permette d’aborder avec finesse soit la perception du héros. Victor del Arbol et Zygmunt Miloszweski en font leur crédo. Ils constatent que ceux qui ont voulu changer le monde avec des grandes utopies ont fini dans le totalitarisme. Les héros qui les intéressent sont les héros du quotidien, ceux qui sont cohérents dans leurs idées, qui prennent soin de leurs enfants, qui agissent dans des associations… Les héros-témoignages de la « petite histoire ». Et pour vous, qu’est-ce qui rend vos personnages héroïques ? Comment trouve-t-on les idées et se documenter ? Pour Víctor del Árbol et Zygmunt Miloszweski la partie documentation n’est pas aussi fondamentale que l’on pourrait le croire. Tous deux utilisent les témoignages des gens qu’ils ont rencontrés. Souvent la documentation est préexistante : ce sont des thèmes qui les intéressent depuis des années et à force de lire, voir des films… de nouvelles idées surgissent. Ils n’hésitent pas non plus à revendiquer le droit à l’invention, aux mensonges sur les petits détails.  Pour Patrick Pécherot au contraire, la recherche est à la fois un devoir et un espace fantastique. C’est le moment des rencontres, des voyages, le temps de l’apprentissage. Un temps plus facile que celui de l’écriture Qu’est-ce qu’être un auteur engagé ? Même si on les « traite » d’auteurs engagés, aucun des trois ne se considèrent vraiment comme tel. Patrick Pécherot refuse d’être porteur d’une idéologie. Il n’écrit pas pour délivrer un message. Mais il reconnaît que la forme du polar est formidable pour « voir les choses derrière les choses ». Víctor del Árbol se considère comme engagé mais pas politiquement. Parce qu’il choisit un regard, une façon de raconter, il est conscient qu’il transmet une vision du monde. Quant à Zygmunt Miloszweski, il avait juste envie d’écrire du sérieux tout en se faisant plaisir. Est-ce une forme d’engagement ? Au lecteur de répondre. Et vous? Et vous comment vous positionnez-vous? Qu’est-ce qui vous pousse à raconter, à parler de tel ou tel sujet ? J’espère que ces réflexions vous agiteront autant que moi. Comprendre ce qui nous motive et ce que l’on veut réellement dire aide à tenir sur la durée !

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