L'Echangeoir d'Ecriture

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cadeaux pour écrivains Noel 2022

Des cadeaux pour écrivains en toutes occasions !

Des cadeaux pour écrivains ? comment guider le père Noël ! Cette année encore, vous voulez encourager la passion d’un proche pour la littérature ? Vous cherchez quoi offrir à quelqu’un qui aime écrire ou qui souhaite se lancer dans l’écriture ? Ou tout simplement vous voulez vous offrir à vous même un cadeau qui vous fera progresser dans votre écriture ? Voici quelques idées de cadeaux pour écrivains, pour prendre la place du père Noël et faire plaisir à tout ceux qui aiment la littérature. Le premier des cadeaux pour écrivains : des livres ! Cela peut paraître évident -ou étrange pour certains- mais avant d’écrire, il faut lire. Un petit tour en librairie et vous trouverez sûrement de quoi intéresser votre écrivain. Et si ce que ce qu’il recherche est un livre spécifique sur l’écriture en voici une sélection : Des romans qui mettent en scène des écrivains et l’écriture : Essai, journaux d’écrivains, correspondance d’auteur : Il y a d’abord les classiques, toujours les mêmes : Et les correspondances d’auteurs : Flaubert, Lettres à Louise Colet, Camus, Correspondance avec Maria Casarès, Kafka, Jane Austen. A découvrir, les collections des Editions L’Orma qui, en plus de proposer des lettres passionnantes, le fond dans de très jolis livres, que l’on peut envoyer comme de simples lettres. Un cadeau original ! Sinon, il y  a aussi les revues qui œuvrent pour une réflexion sur la littérature et la découverte de nouveaux auteurs et sont des cadeaux pour écrivains excellents, dans la durée.Des abonnements à Décapages ou La femelle du requin sont à la fois un très beau présent et une façon de soutenir le monde littéraire. Il y a aussi un très beau numéro de Socialter qui explore les rapports de la littérature avec la lutte pour l’environnement, un univers à découvrir ! Des livres pour travailler l’écriture de façon pratique : Des cadeaux pour écrivains utiles : des outils pour faciliter l’écriture Écrivains et gourmands : Un écrivain, ça réfléchit beaucoup, alors il lui faut l’énergie qui va avec ! Pourquoi par regarder du côté des boissons, thé, cafés… qui l’aideront à maintenir le rythme ? Personnellement, j’aime les box Contes de Noël et surtout les thés des écrivains, (thés des écrivains russes, anglais, américains, français…) J’ai pas trouvé encore de chocolat pour écrivains, mais si jamais vous connaissez, je suis preneuse ! Les ateliers et les stages, des cadeaux pour écrivains à mi-chemin entre l’outil et le livre : Un bon atelier est un lieu d’expression, de découverte, de partage et d’enrichissement. C’est donc l’idéal pour tout écrivain qui souhaite explorer la littérature et approfondir son écriture. A l’Echangeoir d’écriture nous en organisons régulièrement, à l’année ou de façon ponctuelle, en ligne ou en présentiel. Et il y a aussi les stages pour un moment intense vraiment dédié à l’écriture. Et toutes nos cartes cadeaux :

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Noël solidaire et littéraire 2022

Noël solidaire et littéraire 2022

Noël  solidaire et littéraire 2022 : donner à lire, partager des livres, soutenir la lecture en France et dans le monde. Vous souhaitez partager votre passion pour la lecture, être solidaire et littéraire ? Par rapport à notre article de 2020, les choses ont pas mal évoluées. Certaines associations ont disparues, d’autres se sont créées et surtout les librairies sont bien ouvertes ! Mais voici quelques nouvelles pistes pour donner à lire, donner des livres ou soutenir des associations qui promeuvent la lecture et l’écriture là où elle est difficile d’accès. Être solidaire et littéraire : donner des livres Pour les enfants : Cette année la collecte du Secours Populaire “Donnez à lire” a été avancée et est déjà terminée… A penser donc pour l’année prochaine. Mais il reste d’autres possibilités proches de chez vous ou plus lointaines. Vous pouvez ainsi contacter l’association Lire et Faire lire qui organise des séances de lecture à haute voix tout au long de l’année et qui recherche toujours de nouveaux supports. Si vous avez des livres en bon état, les médiathèques et bibliothèques de village ont souvent besoin de renouveler leur stock et ce n’est pas toujours facile. Contactez celle qui sont proches de chez vous ou le réseau des microbibliothèques (voir ci-dessous, avec BSF). Pour les personnes démunies : Les resto du cœur ont souvent des bibliothèques mobiles et des espaces livres avec la présence de bénévoles pour aider les personnes sans domicile à renouer avec les mots. Ils ont aussi besoin de renouveler régulièrement leurs propositions. Renseignez-vous auprès de votre centre départemental ou ICI.  De nombreuses associations locales proposent aussi de réaliser des “boites cadeaux” pour Noël avec bien sûr de la nourriture, des vêtements, des produits d’hygiène… mais aussi des produits culturels. A Toulouse, je connais Sakado 31 mais il y a certainement d’autres bénévoles ailleurs. Vous pouvez aussi directement contacter les restau du cœur même dans les petites antennes : à Léguevin, nous organisons un partenariat entre l’antenne local et l’atelier Du vent souffle sur les mots. Les participant ont ainsi préparé une boite cadeau avec des textes écrits spécialement lors de l’atelier. Donner des livres qui seront revendus au profit d’associations caritatives  : Si ce que vous souhaitez c’est vous débarrasser de titres que vous ne lisez plus, vous pouvez en faire don à des associations qui les revendront pour financer leurs actions, comme EMMAUS, la Croix Rouge, les ressourceries et reycleries près de chez vous… Le site de l’ADEME recense les associations qui peuvent réutiliser vos livres : ICI Dans le monde, les associations solidaires et littéraires : Là aussi, nombreuses sont les associations qui ont pour but de promouvoir la culture, l’éducation, l’accès à la lecture. Impossible de toutes les citer, je ne vous parlerai donc que de celles qui me touchent le plus. Tout d’abord, il y a Bibliothèque Sans Frontière. Cette association collecte et redistribue des livres dans le monde entier. Mais elle créé aussi des mini bibliothèques tout terrain pour les camps de réfugiés et les zones de conflit. Elle forme des médiateurs, aide à lutter contre l’illettrisme et soutient des programmes de recherche et d’innovation pour un développement culturel partagé et solidaire. Vous pouvez les soutenir en faisant des dons en numéraire ou en offrant des livres lors de leurs collectes annuelles ou en devenant bénévole. A retrouver ICI Ensuite vous pouvez aussi contacter des associations similaires telles que Livres Sans Frontières ou Livrenpoche. Les bibliothèques de village et les réseaux de microbibliothèque : On n’y pense pas toujours mais parfois, en milieu rural notamment, il n’y a pas de médiathèque publique. Les bibliothèques associatives sont souvent en recherche de nouveaux ouvrages. Si en connaissez, n’hésitez pas à les contacter et à leur proposer de les aider. Il peut arriver aussi que certaines bibliothèques hospitalières ou de prison cherchent des livres, mais elles ont souvent des contrats d’échange avec les médiathèques locales. Vous pouvez aussi découvrir le réseau des projets de microbibliothèque de BSF pour amener les livres dans les zones rurales dépourvues de bibliothèque ou de librairies. Ce sont de beaux projets qui valent la peine qu’on les soutienne. Et avec internet ? Avec internet, on peut aussi faire des échanges ou proposer ses livres en troc… Bon, il ne faut pas rêver, ça part beaucoup moins bien qu’un vélo ou un jeu vidéo… Mais cela peut être le prélude à un circuit du livre plus long et renouvelé. (Même si je ne suis pas une fan absolue des prêts et autres boites à livre : sans achat pas de droits d’auteur, sans droits d’auteur… plus de livres et plus de librairies). Des sites tels que Donnons.org, Geev.com ou Recyclivre peuvent être une solution. Être solidaire et littéraire : donner sa voix et un peu de temps. Parfois l’accès à la lecture est aussi rendu difficile par le handicap, la maladie. S’il existe de plus en plus de livres audio, les besoins en lecteurs sont toujours énormes. Si vous avez le temps et vous en sentez capable, vous pouvez proposer votre voix pour enregistrer des livres pour ceux qui ne peuvent plus lire. Voici quelques pistes : Les bibliothèques sonores (“Donneurs de voix”) à découvrir ICI Le GIAA adapte, retranscrit, scanne… pour les rendre accessible aux personnes ayant un handicap visuel. Leurs offres de bénévolat sont à découvrir ICI. Par ailleurs certaines associations proposent aussi d’aller lire directement auprès des publics empêchés ou éloignés de la lecture : Lire et faire lire : Créer des liens inter-générationnels et transmettre le plaisir de la lecture aux plus petits, à découvrir ICI Silence, on lit ! Mettre la lecture au cœur de l’école : à découvrir ICI A l’hôpital : les possibilités sont très inégales selon les régions et c’est vraiment dommage. A Lille (GHICL ou bibliopital, Lyon (ABH) ou Paris, il existe différentes associations. Ailleurs, il semblerait que cela manque cruellement… La plupart du temps, vous pouvez aider ces associations en devenant bénévole ou en faisant des dons pour permettre d’acheter

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ecrire la nature

L’écriture et le printemps

L’écriture et le printemps. Oui, il y a un rapport entre l’écriture et le printemps, ou plutôt moi, j’en trouve un et j’espère qu’il pourra vous servir. Pendant trois semaines, j’ai surveillé le mirabellier du jardin. Je n’arrivais pas à deviner si les bourgeons allaient produire des feuilles ou des fleurs. Il parait que des bourgeons pointus donnent des feuilles, des bourgeons ronds des fleurs. Je voyais plutôt de bourgeons pointus. Tout à coup, ils se sont arrondis. Un matin, les premiers d’entre eux avaient éclaté. Deux jours après, l’arbre était tout blanc. Puis il a gelé. Il reste de tout petits fruits, certains encore verts d’autres bien trop marrons… et pour moi une grosse déception. Ce n’est pas cette année encore que nous cuisinerons les tartes et des confitures dont nous rêvions jusqu’à la veille. Le printemps… et l’écriture Dans l’écriture, je fais souvent la même expérience. D’abord, il y a cette petite idée, quelques mots ou une image qui sont comme les premières sensations, un frisson dans l’air un peu plus tiède, l’intuition que quelque chose peut paraître. Puis, si les conditions sont bonnes, l’idée parfois grandit. Arrive alors ce moment exaltant où l’idée toute neuve gonfle, se nourrit et semble porter en elle un monde de possibilités parfaites, de renouvellements et de réussites. Mais comme pour les bourgeons, il faut bien reconnaître que souvent l’idée avorte  -ne désespérons pas non plus, nous n’aurons qu’à dire qu’elle prépare le terrain pour d’autres, qui, un jour j’espère, finiront par fleurir- pas assez nourrie, pas assez profonde, pas assez forte, encore pour fleurir puis mûrir en récit. Je ne sais ce qu’il adviendra des fruits rescapés de mon mirabellier. Depuis six ans que nous l’avons installé dans le jardin, il n’a vraiment donné qu’une fois. Au niveau littéraire, j’ai trois gros projets personnels en cours et un projet en groupe, pour l’un de mes ateliers. Je suis assez optimiste pour le projet de groupe qui arrive bientôt à son terme. Pour mes projets personnels, c’est plus compliqué. Une expérience partagée. Ce qui me rassure, c’est que c’est une expérience semble-t-il assez commune. En ce moment, je lis le Journal d’un écrivain de Virginia Woolf et combien de fois passe-t-elle de l’exaltation la plus grande à la perte de confiance totale ? Dans les Journaux de travail de Steinbeck, dans certaines lettres de Flaubert, on trouve également les mêmes va-et-vient d’états d’âme. Sans se comparer à ces grands auteurs, on peut au moins relativiser. Comme pour les fruits du mirabellier, on verra bien. En continuant bien sûr à travailler, amender, protéger, réfléchir, nourrir et surtout écrire, écrire, écrire.

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papier d'écritures créatives

Que fait-on dans les ateliers d’écritures créatives ?

A la découverte des ateliers d’écriture créatives. Et oui, que fait-on en atelier d’écritures créatives ? Et d’abord, qu’est-ce que c’est, un atelier d’écritures créatives ? Les ateliers d’écritures créatives de l’Echangeoir. A l’Echangeoir d’écriture, nous appelons “ateliers d’écritures créatives” tous les ateliers qui, sans se spécialiser dans un domaine précis, permettent un certain touche-à-tout, l’opportunité de découvrir à chaque séance un thème ou une forme littéraire différente. Ainsi, on peut une fois jouer avec le personnage ou le dialogue et la fois suivante s’attaquer à la poésie contemporaine ou s’essayer sur plusieurs séances à l’écriture d’une nouvelle. Le programme est donc le plus varié possible, pour permettre d’ouvrir au maximum l’éventail des découvertes littéraires. Et bien sûr, nous nous adaptons également au groupe, aux envies et aux évolutions de chacun. Les ateliers d’écriture créatives (Lâchez les mots !, A vos plumes !, Du vent souffle sur les mots…) sont donc le lieu idéal pour se lancer dans l’écriture. Mais ils sont aussi parfaits pour tous ceux qui veulent découvrir de nouvelles choses, s’ouvrir au contemporain comme au classique, expérimenter, explorer… et surtout se créer de nouveaux outils pour leurs projets personnels. Découvrir quelques réalisations d’atelier. Pour que vous puissiez vous faire une meilleure idée du contenu de nos ateliers voici quelques réalisations de nos différents ateliers sur Toulouse et Léguevin. Bonne découverte ! Un atelier “Écrire la peinture”. (Du vent souffle sur les mots / Lâchez les mots !). Comment rendre visible, sensible une œuvre d’art à travers les mots ? Comment lui donner un sens, la faire participer à la création du récit, à la mise en place du personnage ? Dans cet atelier, nous nous sommes inspirés de La solitude Caravage de Yannick Haennel, pour faire vivre une peinture dans un récit. Découvrir le texte de Blandine : La trace ” Ce tableau c’est le temps. Tout l’avant, tout l’après contenus dans ce trait Présent. La vie”. Un atelier ” Collage, écrire à partir de citations”. (Du vent souffle sur les mots) Dans cet atelier d’écritures créatives qui s’inspirait des écritures à contraintes, il s’agissait de jouer avec de l’existant pour créer quelques choses de nouveau. L’atelier à la fois libérateur, ludique et constructif, permettait de travailler le cadrage, la logique du récit, l’ironie, la prise de distance et la créativité en générale. Chaque participant tirait au sort une vingtaine de citations et devait en réutiliser un maximum pour recréer un texte logique. Un thème imaginé à partir de L’Affaire La Pérouse de Anne-James Chaton. Découvrir le texte de Richard : Un crime J’ai tué personne si c’est votre idée. Moi j’dis juste qu’elle était chiante et lui sympathique. Mal assortis voilà tout. Pas de quoi la flinguer dans les toilettes. Un atelier “Détourner le conte” (Atelier A vos plumes). Parce qu’ils sont très organisés et ritualisés, il est facile et drôle de jouer avec le conte. On peut le subvertir, le renverser, mélanger les personnages, changer la fin, inverser les méchants et les gentils… Dans ce cas, il fallait, tout en respectant les grandes lignes de l’histoire, se placer du côté du méchant et créer de l’empathie pour lui. Le résultat : des textes savoureux, comiques, ironiques, et une belle complicité avec le lecteur. Découvrir le texte de Thomas : Le Grand Méchant Loup Ils arrivent devant la maison des trois petits cochons. C’est une jolie maison de paille aux reflets dorés. Une belle porte en bois sculptée montre que ces petits cochons ont de sérieux moyens financiers et que leur commerce de tirelire est peut-être un peu trop florissant… Il y a une petite pancarte sur la porte que papa loup ne prend même pas la peine de lire, tout excité d’attaquer sa démonstration. Un atelier “écrire autrement, photos en noir et blanc” (Du vent souffle sur les mots / A vos plumes). Le défi de cet atelier ? Faire comme les photographes en noir et blanc qui se privent volontairement de la couleur pour révéler le monde autrement. Pour les participants, il s’agissait de s’inspirer d’une photo pour créer un texte. Mais au moment de l’écrire apparait une contrainte supplémentaire : choisir deux points de style qu’ils ont l’habitude d’utiliser et s’obliger à ne pas y avoir recours. Pour certains ce sera le langage poétique, pour d’autres la mise en suspens, ou encore, les jeux de mots, l’intrigue, les métaphores…Le but ? Développer d’autres façons d’écrire. Découvrir le texte de Nathalie : Forêt de Lumière. Elle comprit en arrivant qu’il l’attendait. Est-ce la façon dont ses branches ondulaient sous les rayons de soleil ou la façon dont chantaient ses feuilles sous la brise. Elle n’aurait su le dire mais elle savait. Elle savait qu’il l’attendait Cela vous donne envie de participer ? N’hésitez plus et rejoignez-nous en découvrant le programme des ateliers.

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pêle mêle Autour du Polar

Que fait-on à l’atelier Autour du polar ? Un exemple d’écriture du suspens.

Pourquoi un atelier Autour du polar ? Parce qu’on aime en lire et en écrire ! Parce que le polar permet d’expérimenter des thématiques et des techniques particulières. Et aussi parce que les outils du polar peuvent servir dans tous types d’autres textes. Parce qu’il existe de grands polars et que le polar mérite bien un atelier spécifique. Notre atelier Autour du polar Pour toutes ces raisons, nous avons choisi de proposer un atelier Autour du polar. Pourquoi Autour du polar ?  Parce que, comme toujours, nous ne proposons pas une méthode “clé-en-main”. Pour nous, ça n’existe pas ! Ou alors peut-être pour des textes hyper standardisés… Non, ce que nous proposons c’est d’approcher petit à petit les spécificités de textes et d’auteurs. Découvrir des outils, des techniques ou des fulgurances que l’on a envie de s’approprier. Observer différentes manières de mettre en mots une même thématique… Chaque atelier est ainsi consacré à un sujet particulier, avec toujours plusieurs exemples, plusieurs possibilités. Par exemple : écrire la mort, l’interrogatoire, la violence. Créer un personnage de criminel. Trouver différentes formes de suspens… Aujourd’hui, nous vous proposons de découvrir un texte écrit dans un atelier “polar engagé”. Bonne lecture à tous ! En vadrouille, autour du polar écologique par Régine : Paul avait planqué la 4L sous un bosquet et nous avions continué à pied par le sentier qui s’enfonçait dans la pinède. -Mieux vaut être discret. En principe, y’a jamais personne et il n’y a pas de gardien, j’ai vérifié, mais faut pas qu’on nous repère. J’acquiesçai d’un mouvement de tête, mon copain connaissait le terrain, ce que je trouvais rassurant. Paul, c’est un Robin des bois, cette association qui milite pour la défense de l’environnement et la protection de l’homme. J’admire son combat et, lorsqu’il a besoin de nous, mon appareil photo et moi répondons présent. Il était encore tôt et les rayons du soleil se faufilaient à l’oblique sous les pins, créant des jeux d’ombre et de lumière sur le chemin moquetté d’aiguilles. Je m’emplis les poumons de l’odeur résineuse des grands arbres, profitant du calme apaisant de la pinède. Les premières cigales lançaient leur cri stridulant, la journée serait chaude. —  Nous y voilà ! chuchota Paul en se retournant à demi. À travers le feuillage, j’aperçus le grillage rongé de rouille de la décharge. Par-là ordonna mon guide. Je me faufilai à sa suite dans un trou de la clôture pour déboucher sur une zone dégagée où la végétation avait repris ses droits. Les cistes, les genévriers, les arbousiers colonisaient le terrain, jaillissant entre les gravats et les fûts éparpillés. Des épervières ponctuaient de jaune d’or ce désordre bucolique. Mais Paul me ramena brutalement à la réalité, je n’étais pas là pour herboriser. — Attention où tu mets les pieds, certains fûts sont percés ! Inquiet, je fixai mes pataugas. La terre était sèche mais, alors que nous avancions prudemment, je vis une coulée brunâtre qui suintait goutte à goutte des bidons à demi ensevelis. Une odeur piquante déclencha une envie irrépressible de frotter mon nez. Je commençai à mesurer l’étendue du désastre en tournant la tête pour estimer les dimensions de la décharge. Endormie comme un grand fauve dans la chaleur soporifique, elle pourrait se révéler féroce et impitoyable à son réveil. — Là et ça aussi ! Paul désigna certains fûts très endommagés dont la pestilence me fit grimacer mais je retrouvai vite mes réflexes de photographe. L’appareil déclencha, furtif grâce au mode silencieux. Il fallait un maximum de clichés, des gros plans avec les inscriptions encore visibles sur les couvercles des fûts quand ceux-ci étaient marqués. Je n’étais pas là pour esthétiser des rebuts mais pour fournir des preuves au dossier de dénonciation des Robins des bois. Tout à notre inventaire, Paul me donna quelques explications. — Ici, nous sommes sur une décharge de type 2, donc à priori nous ne devrions pas trouver de déchets toxiques comme des boues au nickel, des produits amiantés et même de l’huile de pyralène. Au départ, la société qui l’exploitait n’y déversait que des gravats du bâtiment mais elle est passée de mains en mains et, cerise sur le gâteau, le cahier qui consignait obligatoirement l’entrée des matériaux sur la décharge pour les années 1979-1986 a été malencontreusement perdu. Le propriétaire actuel, la Cotimex, gros groupe industriel, affirme qu’il n’y a là que des ordures ménagères, des gravats de chantier et des déchets verts, le tout conforme à la législation des décharges de type 2. Ces mecs se foutent de la gueule du monde ! — Et que prévoit la loi ? — La loi ? Paul s’était tourné vers moi avec brusquerie, provoquant l’envol d’un corbeau. D’un coup d’aile, il alla se poser sur un chêne qui régnait sur un monticule de gravats colonisé par les orties. Comment la nature pouvait-elle s’accommoder de ces dépotoirs ignobles ? — Les procédures judiciaires sont longues et incertaines. En plus, le responsable de la Cotimex est un proche du président de région, il n’hésite pas à faire des cadeaux, ce que moi j’appelle bakchich. Non, ce qu’il faut, c’est coincer ces fumiers et les dénoncer dans les médias. Le préfet a été mis au courant, mais ils prétendent avoir mis fin à l’exploitation de cette poubelle à ciel ouvert et évacué tout déchet toxique. Mais ça reste à prouver, la forêt cache la misère et loin des yeux…tu m’as compris ! Je fis un pas de côté pour me rapprocher d’un bidon sacrément cabossé mais Paul me rattrapa par la manche — Fais gaffe ! C’est glissant et ça pue trop par là. Cette mélasse dégueulasse, elle pourrait trouer tes semelles et te donner de l’eczéma en attendant pire. — Pire ! Comme tu y vas ! — Regarde ! Pas de membrane d’étanchéité sous les fûts, ni de système de drainage des eaux. Ça ne se voit pas à l’œil nu, mais peu à peu, les écoulements toxiques infiltrent la nappe phréatique qui alimente l’étang où vont pêcher les retraités du coin. L’un d’eux nous a signalé apercevoir

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L'Echangeoir d'Ecriture

Comment fonctionnent nos ateliers d’écriture ?

Nos ateliers d’écriture en question, les ateliers de l’Echangeoir. Vous vous demandez comment fonctionnent nos ateliers d’écriture ? Ce que l’on y fait ? Ce que l’on y pratique ? Ou encore ce qui fait la spécificité de l’Echangeoir d’écriture ? Cet été, nous vous proposerons de découvrir des réalisations d’atelier. Ainsi vous pourrez vous faire une idée de notre méthode et des thématiques qui peuvent être mise en œuvre. L’atelier d’écriture à  l’Echangeoir,  spécificités, différences et possibilités. Des ateliers différents mais toujours une même vision : Quel que soit l’atelier d’écriture ou le stage que vous choisissez, nous vous proposons toujours de fonctionner selon trois grands axes : L’écriture, c’est mettre en mots ce qui n’existe pas encore. C’est pourquoi une partie de l’atelier sera toujours centrée sur le développement de l’imaginaire. Trouver des astuces pour mettre en marche la créativité, générer de nouvelles idées, faire avec ses souvenirs ou ses observations. L’écriture, c’est aussi travailler les mots pour qu’ils disent le plus exactement possible le monde de l’auteur. C’est pour cela que tous les ateliers ont toujours un objectif littéraire : faire découvrir une technique, un style, un auteur, un mouvement littéraire. Ainsi, l’atelier sera un espace d’expérimentation d’outils d’écriture pour que vous puissiez vous les appropriez et les réutiliser selon vos projets personnels. Enfin, l’atelier, même technique, reste un moment de plaisir, de convivialité et de découverte. Un espace pour vous, pour oser, expérimenter et vous amusez. Le fonctionnement de nos ateliers d’Ecriture: La plupart de nos ateliers d’écriture fonctionne à la séance, autour d’une proposition d’écriture, centrée sur un aspect littéraire. A partir de supports pour l’imagination, nous vous proposons d’expérimenter quelques consignes pour tester un fonctionnement de l’écriture. Il peut s’agir de prose (le suspens, le dialogue, la description…) ou de poésie (le rythme, la musicalité, la poésie classique ou contemporaine). Vous disposez alors d’un temps d’écriture, puis l’atelier se termine sur des échanges de lecture et des retours sur chacun des textes. Les supports sont aussi variés que les techniques. Il peut s’agir de photos, de musiques, des phrases, d’objets divers….  Enfin, la plupart du temps, vous écrivez seul mais il arrive parfois que l’on écrive aussi à plusieurs. Les ateliers spécialisés : La création de nos ateliers répond avant tout à l’envie de partager un thème, une écriture, un procédé qui nous a enthousiasmé. C’est le cas dans tous nos ateliers mais c’est aussi pour cela que nous avons créé des séries spécialisées. Ainsi vous pourrez découvrir avec nous un atelier autour du polar, un atelier d’écopoétique pour relancer par la littérature notre lien au vivant, un atelier « en lisant, en écrivant » pour découvrir en profondeur une œuvre qui nous touche particulièrement. N’hésitez à explorer le programme pour l’année 2021-2022. Vous pouvez aussi nous suivre sur Facebook et Instragram pour les découvrir au fur et à mesure. Envie d’en savoir plus ? Dans les prochaines semaines, visitez régulièrement notre blog ! Nous vous proposerons des productions d’atelier pour vous permettre de vous faire une idée de ce qui s’y réalise.  

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Noël pour écrivain

Noël : des cadeaux pour écrivains!

Des cadeaux pour écrivains ? comment guider le père Noël !   Vous cherchez le cadeau idéal pour un écrivain amateur ? Vous voulez encourager la passion d’un proche pour la littérature ? ou tout simplement vous voulez vous offrir à vous même un cadeau qui vous fera progresser dans votre écriture ? Voici quelques idées de cadeaux pour écrivains, pour prendre la place du père Noël et faire plaisir à tout ceux qui aiment la littérature. Le premier des cadeaux pour écrivains : des livres ! Tout écrivain, grande ou petite plume, est d’abord un lecteur. Un petit tour en librairie et vous trouverez sûrement de quoi intéresser votre écrivain. Et si ce que ce qu’il recherche est un livre spécifique sur l’écriture en voici une sélection : Des romans qui mettent en scène des écrivains et l’écriture : Paul Auster, 4321, un “gros” livre, fascinant, qui raconte l’Amérique, les errements, les bifurcations et les possibilités à construire à partir d’un personnage. Et plus on avance dans le livre, plus on découvre des conseils et des pratiques d’écriture. Antonio Muñoz Molina, Comme l’ombre qui s’en va. Le roman mêle une enquête autour de l’assassin de Martin Luther King et les réflexions de l’auteur qui revient sur les lieux d’écriture du roman qui a lancé sa carrière. Yanick Haenel, La solitude Caravage. Mi-roman, mi-essai, mi bio-autobiographie, ce texte étrange et fascinant parle de peinture pour mieux parler d’écriture. Poétique, pratique, technique, plein de suspens et très agréable à lire. Essai, journaux d’écrivains, correspondance d’auteur : Stephen King, Écriture mémoires d’un métier (le plus drôle et le plus facile à lire). John Steinbeck, Jours de travail, les journaux des Raisins de la colère. Le journal que Steinbeck a tenu tout au long de la rédaction des Raisins de la colère. On y découvre le travail quotidien, les questionnements, les motivations…de l’écrivain. Virginia Woolf, L’art du roman, (pour les plus aguerris, par contre). Philip Roth, Pourquoi écrire ? Paul Auster, Une vie dans les mots. Les correspondances d’auteurs : Flaubert, Lettres à Louise Colet, Camus, Correspondance avec Maria Casarès, Kafka, Jane Austen. A découvrir, les collections des Editions L’Orma qui, en plus de proposer des lettres passionnantes, le fond dans de très jolis livres, que l’on peut envoyer comme de simples lettres. Un cadeau original ! Des livres pour travailler l’écriture de façon pratique : Pour retrouver les bases de l’écriture d’une histoire longue : Yves Lavandier, Construire un récit. Problème de dialogue ? Voici un remède : Paroles et dialogues dans le roman de Francis Berthelot. Peur de la page blanche ? Libérer son écriture, enrichir son style, de Pascal Perrat. Les cadeaux utiles : des outils pour faciliter l’écriture Très classique : des carnets, plein de carnets ! Et oui, c’est important pour noter les idées et on en trouve de si jolis… Des carnets pour se lancer dans l’écriture : et oui, il en existe aussi ! Pour les enfants l’excellent Petit atelier d’écriture créative et pour les adultes les carnets avec incipits de Laurent Cruel. Sur chaque page, une incitation à l’écriture pour contourner l’angoisse de la page blanche, l’angoisse de la chute…. A découvrir ICI Ou plus geek : des abonnements aux plateformes d’écriture ou d’aide à l’écriture en ligne, Scrivener, Scribook, l’Académie Scribay… Les ateliers et les stages, à mi-chemin entre l’outil et le livre : Un bon atelier est un lieu d’expression, de découverte, de partage et d’enrichissement. C’est donc l’idéal pour tout écrivain qui souhaite explorer la littérature et approfondir son écriture. A l’Echangeoir d’écriture nous en organisons régulièrement, à l’année ou de façon ponctuelle, en ligne ou en présentiel. Et il y a aussi les stages pour un moment intense vraiment dédié à l’écriture. Découvrez nos ateliers en présentiel en région toulousaine ICI Découvrez notre offre d’ateliers en ligne ICI Et également notre programme pour nos stages en 2021 ICI. Et bien sûr, nous proposons des cartes cadeaux, pour les ateliers, pour les stages, pour des accompagnements personnalisés. A vous de choisir le visuel, nous inscrivons ensuite votre message : Retrouvez-les toutes ICI. L’un des meilleurs cadeaux pour écrivain, du temps et de la motivation : D’accord, ce ne sont pas des cadeaux matériels mais pourquoi ne pas lui écrire une carte, en lui promettant de le motiver chaque jour pour qu’il/elle prenne du temps pour écrire ?  Parce qu’il n’y a rien de mieux pour réussir à mener à bien son envie d’écriture. Et vous, messieurs, mesdames écrivains, quelles autres bonnes idées suggérez-vous ? Dites-nous tout, je suis à la recherche de nouvelles idées !

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littéraire et solidaire

Un Noël solidaire et littéraire

Noël 2020 : donner à lire, partager des livres, soutenir la lecture en France et dans le monde. Vous souhaitez partager votre passion pour la lecture, être solidaire et littéraire ? Cette année, ce ne sont pas seulement les associations qui ont besoin d’aide, même si elles rencontrent encore plus de difficultés que d’habitude. Il y a aussi les libraires et tout le monde du livre qui a été fragilisé. Alors pourquoi ne pas profiter de la fête de Noël pour faire d’une pierre deux coup :  faire vivre nos librairies et partager notre goût pour la lecture et l’écriture. Voici quelques pistes pour donner à lire, donner des livres ou soutenir des associations qui promeuvent la lecture et l’écriture là où elle est difficile d’accès. Être solidaire et littéraire : donner des livres Pour les enfants, l’opération “Donnez à Lire”(livres neufs) Chaque année, le Secours Populaire et certaines librairies s’allient pour offrir des livres aux enfants défavorisés. Le principe est simple : vous achetez un livre neuf dans une librairie partenaire et ce livre est transmis au Secours Populaire. Ce sont alors les bénévoles de l’association que le remettront aux enfants. Vous trouverez ICI la liste des libraires partenaires (pour toute la France). Pour les toulousains, pensez à nos amis du Chameau Sauvage (il est même possible de leur faire la commande en ligne), mais aussi à Tire-Lire, Au fil des mots ou encore l’Exemplaire à Tournefeuille. Opération valable jusqu’au 12 décembre. Pour les femmes en prison : (livres neufs ou d’occasion) L’accès aux bibliothèques étant beaucoup plus difficile pour les femmes emprisonnées, l’association “Aux oubliées” propose de leur transmettre directement des livres. Il faut envoyer un livre dédicacé (c’est obligatoire) au siège de l’association qui se charge ensuite de les repartir. Vous pouvez choisir un livre neuf ou un de vos propres livres, l’important est que vous y laissiez un petit message ! Pour en savoir plus découvrez leur site ICI. Pour les SDF : Les resto du cœur ont souvent des bibliothèques mobiles et des espaces livres avec la présence de bénévoles pour aider les personnes sans domicile à renouer avec les mots. Ils ont aussi besoin de renouveler régulièrement leurs propositions. Renseignez-vous auprès de votre centre départemental ou ICI.  De nombreuses associations locales proposent aussi de réaliser des “boites cadeaux” pour Noël avec bien sûr de la nourriture, des vêtements, des produits d’hygiène… mais aussi des produits culturels. A Toulouse, je connais La Maraude des Anges mais il y a certainement d’autres bénévoles ailleurs. Dans le monde, l’association Bibliothèque sans Frontière : Là aussi, nombreuses sont les associations qui ont pour but de promouvoir la culture, l’éducation, l’accès à la lecture. Impossible de toutes les citer, je ne vous parlerai donc que d’une de celle qui me touche le plus : Bibliothèque Sans Frontière. Cette association collecte et redistribue des livres dans le monde entier. Mais elle créé aussi des mini bibliothèques tout terrain pour les camps de réfugiés et les zones de conflit. Elle forme des médiateurs, aide à lutter contre l’illettrisme et soutient des programmes de recherche et d’innovation pour un développement culturel partagé et solidaire. Vous pouvez les soutenir en faisant des dons en numéraire ou en offrant des livres lors de leurs collectes annuelles ou en devenant bénévole. A retrouver ICI Être solidaire et littéraire : donner sa voix et un peu de temps. Parfois l’accès à la lecture est aussi rendu difficile par le handicap, la maladie. S’il existe de plus en plus de livres audio, les besoins en lecteurs sont toujours énormes. Si vous avez le temps et vous en sentez capable, vous pouvez proposer votre voix pour enregistrer des livres pour ceux qui ne peuvent plus lire. Voici quelques pistes : Les bibliothèques sonores (“Donneurs de voix”) à découvrir ICI Le GIAA adapte, retranscrit, scanne… pour les rendre accessible aux personnes ayant un handicap visuel. Leurs offres de bénévolat sont à découvrir ICI. Par ailleurs certaines associations proposent aussi d’aller lire directement auprès des publics empêchés ou éloignés de la lecture : Lire et faire lire : Créer des liens inter-générationnels et transmettre le plaisir de la lecture aux plus petits, à découvrir ICI Silence, on lit ! Mettre la lecture au cœur de l’école : à découvrir ICI A l’hôpital : les possibilités sont très inégales selon les régions et c’est vraiment dommage. A Lille (GHICL ou bibliopital, Lyon (ABH) ou Paris, il existe différentes associations. Ailleurs, il semblerait que cela manque cruellement… La plupart du temps, vous pouvez aider ces associations en devenant bénévole ou en faisant des dons pour permettre d’acheter des livres. Les bibliothèques de village. On n’y pense pas toujours mais parfois, en milieu rural notamment, il n’y a pas de médiathèque publique. Les bibliothèques associatives sont souvent en recherche de nouveaux ouvrages. Si vous en connaissez, n’hésitez pas à les contacter et à leur proposer de les aider. Une initiative solidaire et littéraire autour de l’écriture et du jazz. Et puis un peu de publicité pour un projet auquel j’ai participé. L’association Jazz en Velay édite chaque année une nouvelle dont la vente sert à offrir des places de concerts à des personnes défavorisées. La nouvelle coute 3 euros en librairie (à Toulouse Au Chameau Sauvage, Au café des Plumes ou à Léguevin au Café des Livres) 5 euros par internet, vous pouvez la trouver ICI. Alors faites-vous plaisir en faisant plaisir ! Vous avez d’autres idées ? N’hésitez pas à nous les transmettre.

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Lutter pour l’excellence en littérature : chercher le mot juste

Le mot juste. Voici notre deuxième volet dans notre recherche de l’excellence en littérature. Chercher le mot juste, l’image nouvelle (Albert Camus et Sophie Divry) « Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde1 » Camus En littérature, chaque mot désigne et incarne une réalité. Se tromper de mot, c’est donc risquer de ne transmettre qu’une version troublée ou travestie de votre idée initiale. De même, chercher le mot juste revient aussi à être conscient des clichés, soit pour les éviter, soit pour jouer avec. Le mot choisi ne sera alors pas imposé par ce que l’on a l’habitude d’entendre. Ce sera celui qui dit le plus justement l’idée, l’image, la musique que nous souhaitons transmettre. Ainsi, nous pouvons espérer surprendre le lecteur et éveiller en lui un vrai plaisir esthétique. Car comme le dit Sophie Divry, la jouissance de la lecture : «  réside autant dans l’accord parfait entre l’idée et l’image trouvée que dans le plaisir de rencontrer un vocabulaire métaphorique rare et contemporain. Des images que les écrivains du passé n’auraient pas pu faire.2 »  Comment faire pour trouver le mot juste ? Avant ou en parallèle du travail de relecture. Prendre le temps de penser le thème de son texte. C’est-à-dire d’une part, se raconter sa propre histoire et l’observer de tous ses côtés. On peut essayer d’argumenter avec soi-même, avec nos raisons et nos perceptions. Ainsi on repoussera au maximum les limites de notre pensée. Une autre possibilité pour préciser l’univers de notre récit est de l’explorer avec les cinq sens, afin d’en trouver les détails les plus révélateurs. Car si l’auteur n’est pas capable de voir une atmosphère, comment pourrait-il la transmettre au lecteur ? Il importe aussi de ne pas négliger le temps pour laisser les choses décanter en soi. C’est ainsi que notre regard pourra peu à peu transformer un rapport au réel en récit. Un petit truc pour la relecture : Se relire de façon séquencée : phrase par phrase, puis paragraphe par paragraphe, puis page par page… En vérifiant ainsi l’usage des mots, leur signification, leur place, les jeux de sonorité, les échos… Et pourquoi pas, pareil à ceux qui, comme moi, ont des soucis en orthographe, commencer par la fin ? Cela oblige à penser les phrases comme autant de pierres à polir. Ensuite seulement, on peut recommencer une relecture par le début, et cette fois-ci vérifier l’harmonie du tout. Pour trouver le mot juste… purifier le texte (Saint-Exupéry) Il  semble que la perfection soit atteinte non quand il n’y a plus rien à ajouter mais quand il n’y a plus rien à retrancher.3 Peut-être que l’un d’entre vous sera capable de me démentir, mais je ne crois pas avoir jamais lu d’auteurs déclarant inutiles les suppressions dans la relecture. De Cervantès à  Garcia Marquez en passant par Stephen King, tous ont rappelé l’importance d’alléger les premières versions des mots, expressions, voir paragraphes inutiles. De façon plus générale, il n’est pas inutile de savoir choisir parmi les textes ébauchés, ceux que nous garderons et terminerons et ceux que nous laisserons de côté. Petit florilège des témoignages d’auteurs : ou comment trouver le mot juste de la façon la plus directe possible ! Miguel de Cervantès : “Se contenant donc dans les étroites limites de la narration, quoiqu’il ait assez d’habileté, de capacité et d’intelligence pour traiter de l’univers, [l’auteur] demande qu’on ne rabaisse pas son travail, et qu’on lui donne des louanges, non pour ce qu’il a écrit, mais pour ce qu’il a laissé d’écrire.” L’ingénieux don Quichotte de la Manche, II. Gabriel Garcia Marquez: “Il faut apprendre à couper, à refaire. Un bon écrivain se reconnaît moins à ce qu’il a publié qu’à ce qu’il a jeté à la poubelle. Évidemment les autres n’en ont pas conscience, mais lui si. Il sait ce qu’il enlève, ce qu’il réécrit, ce qu’il améliore.” L’atelier d’écriture de Gabriel Garcia Marquez. Stephan King : “tout texte peut, dans une certaine mesure, être resserré. Si vous n’arrivez pas à en enlever dix pour cent tout en conservant l’intrigue et le charme de l’histoire, c’est que vous n’essayez pas vraiment. Des coupes judicieuses ont un effet immédiat et souvent stupéfiant – un vrai Viagra littéraire. “ écriture, mémoire d’un métier. Comment faire : Se donner un nombre de signes maximum à ne pas dépasser est une excellente contrainte. Elle oblige à chercher le mot juste. Au fur et à mesure que vous vous connaîtrez mieux, vous serez capable d’affiner, à la façon de Stephen King, votre proportion idéale entre une première écriture et une version finale. On peut aussi considérer qu’un pas important est franchi dans notre rapport à l’écriture lorsque l’on devient capable de sacrifier les « belles inutiles ». Ce sont ces phrases certes bien jolies mais qui n’apportent rien au texte, en dehors du plaisir pris à les écrire. Personnellement, quand je les trouve vraiment chouettes, je les garde à part sur un autre cahier. Mais pour être honnête, jusqu’à présent, de toutes celles que j’ai gardées, une seule m’a resservie ! Il importe aussi de traquer les répétitions, pas seulement les répétitions de mots, mais aussi les répétitions d’idées, les paragraphes inutiles, les portions de vie des personnages sans rapport avec le centre du texte… Attention cependant : on nous apprend souvent à réduire les descriptions. Il est vrai qu’une description trop étendue est ennuyante. Cependant il ne faut pas oublier le plaisir esthétique du lecteur ! Faites en sorte que vos descriptions soit si signifiantes et suggestives qu’elles deviennent indispensables. Si elles ne le sont pas … et bien jetez-les ! Comment savoir si l’on a suffisamment supprimer ? Lisez votre texte à voix haute après l’avoir laissé reposer plusieurs semaines : si vous ne buttez pas sur les phrases et si vous ne vous ennuyez pas en relisant lentement, a priori vous êtes sur la bonne voie ! Et à chaque fois que vous avez envie de vous arrêter, rappelez-vous Saint Exupéry, la perfection ne sera là que lorsqu’il n’y aura plus rien pour gêner l’envie de poursuivre la lecture. Écouter

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L'angoisse et le suspens

Un atelier pour connaître et travailler le suspens

Qu’est-ce que le suspens ? Il y a quelques mois, nous avons réalisé dans le cadre de l’atelier « Du vent souffle sur les mots » une séance pour jouer avec le suspens. En voici un bilan, qui vous donnera je l’espère, de nouvelles idées d’écriture. Une petite mise au point : Contrairement à ce que l’on pense parfois, le suspens n’est pas réservé aux formes policières et ce n’est pas non plus une importation de la fiction américaine. Le terme apparaît en France au XIIIème siècle. A ce moment il désigne la suspension d’une charge (en résumé, un licenciement). Il incorpore l’idée de « perplexité, inquiétude » au XVème siècle. En 1826, Balzac utilise l’expression « tenir en suspens » pour la technique qui consiste à captiver quelqu’un, à tenir en haleine. Au fil du temps, le « suspens » conserve deux sens principaux : L’incertitude, voir l’angoisse en face de l’inconnu, en tout cas l’intérêt pour ce qui va suivre. La notion d’arrêt, d’attente, de retard de l’action ou de l’information. Le suspens dans la littérature en général : Techniques de suspens : Penser la notion de suspens comme la capacité à propulser l’intérêt du lecteur vers la suite de l’histoire permet donc d’identifier différentes techniques : Attirer l’attention sur un point de l’histoire sans donner toutes les informations et créer un questionnement autour de ces informations manquantes (c’est l’une des techniques du cliffhanger, pour donner envie aux lecteurs/spectateurs de s’attaquer à l’épisode suivant). Créer de l’intérêt pour un personnage et le mettre dans une situation incertaine, qui donne envie de savoir comment elle sera résolue. C’est aussi une pratique courante pour les fins de chapitre ou d’épisode. Générer de l’intérêt pour l’action, en insistant sur ses enjeux. Créer une atmosphère de crainte, annoncer des dangers. Retarder des informations ou des actions en le faisant savoir. Jouer avec des petites phrases lapidaires et qui donnent vraiment envie d’en savoir plus : “Quand je l’ai vu revenir, (…) j’ai compris qu’il y avait en lui cette forte suggestion d’un caractère qui accompagne toujours ceux qui sont porteurs d’une histoire, comme ceux qui sont porteurs d’un revolver. Mais je ne fais pas une vaine comparaison littéraire : il avait une histoire et possédait un revolver.” Antonio Muñoz Molina, L’hiver à Lisbonne. Thématique du suspens Donc, on peut créer de la tension avec n’importe quel sujet. Il suffit de savoir s’y prendre en soulignant l’enjeu et en dosant les informations : « J’imagine que l’on peut avoir un personnage qui accomplit un acte simple et intéressant –essayer de repêcher une alliance dans le conduit du lavabo, par exemple- et continuer un paragraphe de cinquante ou soixante lignes sans cesser de retenir l’attention du lecteur. Mais le lecteur n’aime pas être d’un seul coup plongé dans un océan d’informations, de faits compliqués qu’il a de la peine à relier aux personnages concernés, puisqu’il ne les connait pas encore. » Patricia Highsmith, L’art du suspens, mode d’emploi. Alors, n’hésitez pas. Créez du suspens avec un cadavre ou coquelicot si ça vous dit. Mais veillez à ce que votre lecteur attende les informations. Une simple affaire d’organisation ? Si le suspens n’est pas une affaire de thématique, ce n’est pas non plus qu’une histoire d’aménagement. En réalité, il s’agit d’organiser, mais d’organiser quelque chose de spécifique : le questionnement du lecteur, les « comment ?», les « et ensuite ? », les « quand ? » ainsi que les « pourquoi ? ». “Les romans sont des récits et ceux-ci (…) en tiennent en éveil le public qu’en l’amenant à se poser des questions et en différant les réponses qu’ils y apportent. On peut classer les questions en deux catégories, celles qui ont trait à la causalité (ex : qui est coupable ?) et celles qui ont trait à la temporalité (ex : qu’est-ce qui va arriver maintenant ? )”. David Lodge, L’art de la fiction.  Le suspens est donc, à mon avis, essentiellement un travail de réécriture.  Une fois que vous connaissez votre histoire, reprenez votre récit et organisez-le en fonction de son impact sur le lecteur. Jouer avec les règles du suspens : Ce n’est pas parce que le support du suspens est le questionnement qu’on doit le respecter à la lettre. Ainsi, Gabriel García Márquez est capable de nous tenir en haleine sur plus de cent pages. Pourtant, dès la première ligne, il nous annonce qui va être tué, par qui et pourquoi : “Le jour où il allait être abattu, Santiage Nasar s’était levé à cinq heures et demie du matin pour attendre le bateau sur lequel l’évêque arrivait.” Gabriel Garía Márquez, Chroniques d’une mort annoncée.  Ici le suspens ne tient donc plus sur le qui, ni le pourquoi, mais sur le comment et les manières d’y échapper. C’est une question de style, d’audace et d’organisation du récit. Le suspens dans le policier ou le thriller : Le genre policier (policier, polar, thriller…) étant basé sur une question ou la résolution d’une énigme, il est normal que le suspens en soit devenu un élément fondamental. On y retrouvera en fait, les mêmes ingrédients. Ils seront néanmoins renforcés par l’utilisation d’un schéma entièrement basé sur le questionnement (l’enquête et la résolution des « pourquoi » et « comment ») ainsi que des thématiques propres à faire monter l’angoisse autour de la situation des personnages (mort, menaces, violence de toutes sortes, tensions psychologiques…). Notre atelier : Principe de l’atelier : Il s’agissait de créer de l’intérêt, voir une angoisse, ainsi que des questionnements à partir d’objets du quotidien. Pour cela, les participants ont écrits des textes à partir de quelques photos (une natte de plage, une toupie…). Attention, la maîtrise du suspens est avant tout une affaire de réécriture. Donc une fois le texte écrit, il y a eu un temps de relecture pour réorganiser les idées et souligner les questionnements. N’hésitez pas vous aussi à écrire une première fois votre idée d’histoire. Ensuite, retravaillez le récit pour en souligner les attentes et retarder les réponses. Quelques textes des participants : La_natte_sur_la_plage La_toupie Sources : Étymologie et lexicographie du mot “suspens” : CNRTL Antonio Muñoz Molina, L’hiver à Lisbonne, Paris, 1987, Le Seuil, p. 20, traduction de Philippe Bataillon. Patricia Highsmith, L’art du suspens, mode d’emploi, Paris, Presses Pocket,

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