L'Echangeoir d'Ecriture

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Un autre point de vue sur les ateliers d’écriture

Mardi dernier, je vous donnais mon point de vue sur les ateliers d’écriture. Voici aujourd’hui l’opinion d’une autre animatrice. Confronter différentes visions des choses pourraient vous aider à savoir exactement ce que vous aimeriez avoir dans un atelier. Bonne découverte ! Elise Vandel-Deschaseaux, petite présentation Après des expériences professionnelles en librairie et en bibliothèque, deux congés parentaux et l’animation délicieuse d’un blog consacré à la cuisine et à l’alimentation, j’ai pris le virage de l’écriture. Les mots au tournant, qu’est-ce qu’on y risque ? Pas grand-chose, croyez-vous… Et pourtant, je suis au cœur de l’humain, répondant à des besoins professionnels et personnels, que ce soit pour le site d’une céramiste ou des candidatures spontanées. Je suis écrivain public, agréée par l’AEPF. Chaque rencontre est galvanisante, toujours passionnante. Écrivain public est un métier ancien, et qui revient : l’écrit est au cœur de nos échanges et la maîtrise de la communication écrite est incontournable. C’est l’une des raisons pour lesquelles les professions de la rédaction font aujourd’hui un retour en force. Animer un atelier d’écriture, c’est donner vie à quelque chose. Qu’est-ce qui préexiste à ce désir d’animer ? La transmission des connaissances (auteurs, poètes, plasticiens, cinéastes…) de mes conceptions de l’atelier L’envie de faire jaillir les richesses enfouies chez autrui, emmener le groupe dans l’écriture au moyen de dispositifs Les buts poursuivis peuvent être : lâcher-prise, construction d’un récit court (nouvelle), mieux-être (objectif « thérapeutique »). Je mets thérapeutique entre guillemets parce que je ne suis pas à l’aise avec ce terme pour qualifier des ateliers d’écriture. Je m’explique : participer à un atelier d’écriture, du fait qu’il forme en soi un espace d’expression, apporte un bénéfice aux écrivants. Mais est-il pour autant qualifiable de thérapeutique si l’animateur n’est pas personnel soignant ? C’est une interrogation toute personnelle, et je ne nie pas l’apport thérapeutique des ateliers ; bien au contraire, mais la terminologie de thérapeutique me semble se rapporter au monde soignant. L’élaboration de mes propres ateliers : C’est l’expression d’une partie de mon univers intérieur tout en conservant une part d’expression propre. L’atelier d’écriture n’est pas le lieu de mon expression même si, bien sûr, je m’y exprime, autant verbalement qu’intellectuellement. Mes ateliers se nourrissent de mon écriture personnelle. Il ne faut pas vouloir mettre son écriture au centre et avoir impérativement pour cela d’autres lieux d’expression (fanzines, blogs, recueil de nouvelles, recueil de poèmes, chanson, etc.) Envisager l’expression écrite comme : un apprentissage (pour les publics d’enfants, d’adultes captifs) un espace à conquérir ou à se ré-approprier par la production de textes écrits et lus à voix haute, où la question du sens peut être secondaire (cela dépend des propositions et des objectifs de l’atelier/de la série d’ateliers) La gestion du groupe : Cadrer, recentrer le groupe éparpillé ou dissipé : être à la fois ferme, nuancé et observateur. Il faut considérer les textes produits avec bienveillance et ouverture, en raccrochant les remarques à la proposition et au contexte (thème de l’atelier, lieu de l’atelier si celui-ci est très impactant ou sert de support à l’atelier). Amener une critique positive et posée, être à l’écoute du sens de la circulation des textes lus à voix haute et des émotions qui jaillissent souvent à ce moment-là, être concentré pendant l’animation et notamment pendant le suivi des textes lus à voix haute (je prends toujours quelques notes du texte lu pour faire le retour). De ma pratique récente, je trouve qu’il y a chez l’animateur quelque chose du maïeuticien, car les textes sont très souvent intimes -ils sont la projection de celui qui écrit et de personne d’autre-, forts, et, à la lecture des textes, j’ai régulièrement une personne submergée par ses émotions : j’aimerais affiner ma gestion de cette charge émotionnelle qui surgit dans le groupe. Dans ma valise d’animateur, il y a … le pied de la lettre deux ou trois choses que je sais d’elles un passe-partout un micro un thermos de thé le fil d’Ariane la logorrhée une palette de couleurs la tessiture un œil-de-boeuf un silence d’or quelques rebondissements des feuilles… volantes, à œillets, à carreaux du papier calque des crayons de papier des stylos à bille une prière d’insérer mes bottes de sept lieues Projets Le train du nuit m’emmènera à Lisbonne, cet été peut-être. Une destination littéraire et de voyage. Un retour aux sources futures. Ville idéale aux sept collines, peinte par le passant intégral, il me tarde de la découvrir, carnets à la main et cœur en bandoulière. Je garde dans ma mémoire sédimentée une paroi calcaire du Jura surnommée la Roche qui Pleure, égrenant ses gouttes sur la mousse gorgée d’eau. Ces larmes nées du minéral sont les perles perdues du chapelet athée de mon enfance. Avec les mots, je tente de ressusciter les sensations primitives, les sinueux chemins d’existences toutes singulières. Les phrases tissent des toiles d’araignée sur les plaines humides de l’eau du matin. Ivres de désir de décembre à février, apparemment inertes, outrageusement calmes, elles renaissent en mars sur un lit de primevères. Découvrez le site d’Elise: https://chezliseron.com/

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A quoi servent les ateliers d’écriture et comment choisir le sien ?

Il y a peu, je lisais un article sur les ateliers d’écriture qui m’a plutôt contristée, d’autant qu’en général j’apprécie Page42. Pourtant, ce sont des arguments que l’on entend souvent (personne ne peut apprendre à écrire, on a du style ou on n’en n’a pas…). Je participe régulièrement à des ateliers en tant que stagiaire et j’en anime également. J’AFFIRME que ces ateliers d’écriture (s’ils sont bien faits) sont extrêmement enrichissants. Voici pourquoi : Ecrire s’apprend, les bons ateliers d’écriture peuvent vous y aider Ecrire s’apprend comme n’importe quel autre art. Bien sûr, personne ne va vous prendre la main pour en faire sortir un petit génie. Mais l’écriture se base sur des techniques et des méthodes qui aident à trouver son propre chemin. Les refuser c’est d’une part risquer de perdre beaucoup de temps à improviser sans résultats et, d’autre part, finir par être influencé par des écrits bas de gamme. Je ne suis pas la seule à le dire, pour citer quelques sources : Stevenson, Flaubert, Muñoz Molina, S. King, S. Divry et bien d’autres ! Essayeriez-vous de copier Picasso sans connaître la différence entre la gouache et l’huile ? Pour l’écriture, c’est pareil. L’atelier n’est pas le seul moyen de d’apprentissage, mais un bon atelier vous fera gagner beaucoup de temps. Ecrire est une activité solitaire : les ateliers d’écriture vous aident à socialiser vos textes  C’est important, parce que cela oblige à accepter le regard des autres. On apprend à écouter les critiques et à prendre de la distance pour se poser de nouvelles questions sur notre texte. Faire des retours sur les écrits des autres est également formateur, c’est une étape pour se relire avec discernement. Enfin, les ateliers d’écriture sont des espaces permettant de « parler boutique » et faire naître de nouvelles idées. En atelier d’écriture, on prend des chemins auxquels on n’aurait jamais pensé : Les propositions sont une ouverture pour sortir des habitudes. Vous ne le voyez pas tout de suite, mais cela aide à se constituer un répertoire de pratiques pour enrichir vos futurs projets. Petite liste d’exemples que j’ai eu l’occasion de tester en atelier : le biographème, le fragment, l’inventaire, le texte en une phrase, des pastiches d’auteurs que je ne connaissais pas, les jeux oulipiens, de focalisation, de narration, de détournement (de contes, d’auteurs, de textes…). J’ai pu aussi découvrir des méthodes de développement d’idées ou des exercices pour améliorer une relecture. Encore une fois, ce n’est pas parce que je les pratique en atelier que je vais les utiliser, mais ils m’ont permis d’enrichir ma palette de formes et d’avoir des idées de déblocage lorsque je n’obtiens pas ce que je veux avec mon texte. Choisir son atelier d’écriture : Il reste cependant une condition absolue pour une bonne expérience : choisissez votre atelier en fonction de ce que vous voulez en retirer. N’allez pas dans un atelier ludique si vous voulez approfondir l’écriture. Vérifiez que l’animateur est formé et demandez son programme. Un bon atelier ne s’improvise pas. Personnellement, une fois que mon idée d’atelier (pour un atelier ponctuel) ou mon programme (pour une session) est défini, il me faut entre une et deux heures de préparation, parfois plus, pour me sentir prête à animer. Et je peux dire les buts techniques et thématiques, le type d’approche de l’écriture, son insertion à l’intérieur d’un ensemble, l’expérience qu’il est censé proposer aux participants et proposer des formes alternatives si besoin ! NB : l’article de Neil Jomunsi parlait surtout de l’Ecole des Mots où les animateurs sont des écrivains. Un bon écrivain peut être un excellent animateur mais écrire et transmettre l’écriture ne sont pas synonyme. Par ailleurs, un écrivain très particulier peut être un extraordinaire animateur : il suffit qu’il sache s’éloigner de « son » écriture pour transmettre « l »’écriture. Et vous, quelle expérience avez-vous avec les ateliers ? L’Echangeoir vous proposera bientôt un atelier en ligne. N’hésitez pas à me contacter si vous êtes intéressés. Et à jeudi pour un témoignage sur l’atelier d’écriture avec les enfants !  

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Décrire sans ennuyer, petit détour par l’atelier d’écriture

Tandis que les réponses au sondage pour les propositions futures du blog s’accumulent, je vous propose aujourd’hui un petit détour par notre atelier d’écriture « Le personnage ». Avec la complicité de nos participants, découvrez quelques trucs d’écriture pour décrire sans ennuyer. Le principe de l’atelier “Décrire sans ennuyer” : Tout d’abord, après avoir exploré différents textes descriptifs d’horizon variés (roman classique, policier, nouvelle, roman historique, roman contemporain, humour…), chacun a noté ce qui lui semblait important pour une description réussie. Nos conclusions pour bien décrire : Décrire, c’est toujours effectuer une pause dans l’action. De ce fait, il y a des risques de perdre le lecteur. On doit donc trouver des moyens de maintenir son attention : En la justifiant, ainsi on donne au lecteur une raison de s’y intéresser. En cherchant le  plaisir de lecture, par la poésie, l’humour ou l’originalité. Mais aussi en bannissant les longueurs et les clichés. Sans oublier de laisser de la latitude au lecteur : de toute façon, il n’aura jamais la même vision que nous. Ce n’est pas grave tant que les éléments symboliques nécessaires à l’histoire sont transmis. En y mélangeant de l’action. En faisant passer la description par un regard (du narrateur ou d’un personnage focalisateur) fasciné, intéressé, méprisant… L’émotion ou le ressenti sont ainsi transmis au lecteur. C’est le « stratagème Sherlock Holmes ». … en inventant de nouvelles formes et astuces ! Personnellement, j’ai l’habitude de me poser les questions suivantes lorsque je dois décrire : Qui va décrire et/ou regarder ? Pourquoi cette description, qu’apporte-telle ? Comment ? Est-ce que je la mélange à de l’action ? à du récit ? Quand ? C’est-à-dire à quel moment de l’histoire et sous quel prétexte ? Voilà pour le (très rapide) résumé de notre session description. J’espère que cela vous aura donné quelques pistes à vous aussi. Les textes des participants : Après quelques étapes préparatoires, les participants se sont essayé à l’écriture de la description. Merci à Richard, Vincent et Christine de nous proposer leurs textes. Découvrez ici le texte de Vincent. Puis voici le texte de Richard. Et enfin le texte de Christine. Si vous êtes dans la région toulousaine, n’hésitez pas à nous rejoindre pour notre prochain atelier mercredi à Léguevin. Nous travaillerons sur la voix du personnage. A bientôt ! © Pixabay, CCO © Pixabay, CCO

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