L'Echangeoir d'Ecriture

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narration

Appel à texte contraintes

Appel à textes.2 : jouer avec la narration, les narrateurs, les focalisateurs.

Appel à textes.2 de L’Echangeoir d’écriture ! Thème : libre Format : texte court, microfiction, fragments, petite nouvelle… Taille : 6000 signes maximum L’appel à textes.2 en résumé :  Ecrire un texte court pour expérimenter avec les techniques de narration. Le thème est libre mais chaque écrivain devra s’imposer un minimum de 2 contraintes d’écriture pour jouer avec les narrateurs et/ou focalisateurs (à définir soi-même et présenter avec la nouvelle).  

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L'angoisse et le suspens

Un atelier pour connaître et travailler le suspens

Qu’est-ce que le suspens ? Il y a quelques mois, nous avons réalisé dans le cadre de l’atelier « Du vent souffle sur les mots » une séance pour jouer avec le suspens. En voici un bilan, qui vous donnera je l’espère, de nouvelles idées d’écriture. Une petite mise au point : Contrairement à ce que l’on pense parfois, le suspens n’est pas réservé aux formes policières et ce n’est pas non plus une importation de la fiction américaine. Le terme apparaît en France au XIIIème siècle. A ce moment il désigne la suspension d’une charge (en résumé, un licenciement). Il incorpore l’idée de « perplexité, inquiétude » au XVème siècle. En 1826, Balzac utilise l’expression « tenir en suspens » pour la technique qui consiste à captiver quelqu’un, à tenir en haleine. Au fil du temps, le « suspens » conserve deux sens principaux : L’incertitude, voir l’angoisse en face de l’inconnu, en tout cas l’intérêt pour ce qui va suivre. La notion d’arrêt, d’attente, de retard de l’action ou de l’information. Le suspens dans la littérature en général : Techniques de suspens : Penser la notion de suspens comme la capacité à propulser l’intérêt du lecteur vers la suite de l’histoire permet donc d’identifier différentes techniques : Attirer l’attention sur un point de l’histoire sans donner toutes les informations et créer un questionnement autour de ces informations manquantes (c’est l’une des techniques du cliffhanger, pour donner envie aux lecteurs/spectateurs de s’attaquer à l’épisode suivant). Créer de l’intérêt pour un personnage et le mettre dans une situation incertaine, qui donne envie de savoir comment elle sera résolue. C’est aussi une pratique courante pour les fins de chapitre ou d’épisode. Générer de l’intérêt pour l’action, en insistant sur ses enjeux. Créer une atmosphère de crainte, annoncer des dangers. Retarder des informations ou des actions en le faisant savoir. Jouer avec des petites phrases lapidaires et qui donnent vraiment envie d’en savoir plus : “Quand je l’ai vu revenir, (…) j’ai compris qu’il y avait en lui cette forte suggestion d’un caractère qui accompagne toujours ceux qui sont porteurs d’une histoire, comme ceux qui sont porteurs d’un revolver. Mais je ne fais pas une vaine comparaison littéraire : il avait une histoire et possédait un revolver.” Antonio Muñoz Molina, L’hiver à Lisbonne. Thématique du suspens Donc, on peut créer de la tension avec n’importe quel sujet. Il suffit de savoir s’y prendre en soulignant l’enjeu et en dosant les informations : « J’imagine que l’on peut avoir un personnage qui accomplit un acte simple et intéressant –essayer de repêcher une alliance dans le conduit du lavabo, par exemple- et continuer un paragraphe de cinquante ou soixante lignes sans cesser de retenir l’attention du lecteur. Mais le lecteur n’aime pas être d’un seul coup plongé dans un océan d’informations, de faits compliqués qu’il a de la peine à relier aux personnages concernés, puisqu’il ne les connait pas encore. » Patricia Highsmith, L’art du suspens, mode d’emploi. Alors, n’hésitez pas. Créez du suspens avec un cadavre ou coquelicot si ça vous dit. Mais veillez à ce que votre lecteur attende les informations. Une simple affaire d’organisation ? Si le suspens n’est pas une affaire de thématique, ce n’est pas non plus qu’une histoire d’aménagement. En réalité, il s’agit d’organiser, mais d’organiser quelque chose de spécifique : le questionnement du lecteur, les « comment ?», les « et ensuite ? », les « quand ? » ainsi que les « pourquoi ? ». “Les romans sont des récits et ceux-ci (…) en tiennent en éveil le public qu’en l’amenant à se poser des questions et en différant les réponses qu’ils y apportent. On peut classer les questions en deux catégories, celles qui ont trait à la causalité (ex : qui est coupable ?) et celles qui ont trait à la temporalité (ex : qu’est-ce qui va arriver maintenant ? )”. David Lodge, L’art de la fiction.  Le suspens est donc, à mon avis, essentiellement un travail de réécriture.  Une fois que vous connaissez votre histoire, reprenez votre récit et organisez-le en fonction de son impact sur le lecteur. Jouer avec les règles du suspens : Ce n’est pas parce que le support du suspens est le questionnement qu’on doit le respecter à la lettre. Ainsi, Gabriel García Márquez est capable de nous tenir en haleine sur plus de cent pages. Pourtant, dès la première ligne, il nous annonce qui va être tué, par qui et pourquoi : “Le jour où il allait être abattu, Santiage Nasar s’était levé à cinq heures et demie du matin pour attendre le bateau sur lequel l’évêque arrivait.” Gabriel Garía Márquez, Chroniques d’une mort annoncée.  Ici le suspens ne tient donc plus sur le qui, ni le pourquoi, mais sur le comment et les manières d’y échapper. C’est une question de style, d’audace et d’organisation du récit. Le suspens dans le policier ou le thriller : Le genre policier (policier, polar, thriller…) étant basé sur une question ou la résolution d’une énigme, il est normal que le suspens en soit devenu un élément fondamental. On y retrouvera en fait, les mêmes ingrédients. Ils seront néanmoins renforcés par l’utilisation d’un schéma entièrement basé sur le questionnement (l’enquête et la résolution des « pourquoi » et « comment ») ainsi que des thématiques propres à faire monter l’angoisse autour de la situation des personnages (mort, menaces, violence de toutes sortes, tensions psychologiques…). Notre atelier : Principe de l’atelier : Il s’agissait de créer de l’intérêt, voir une angoisse, ainsi que des questionnements à partir d’objets du quotidien. Pour cela, les participants ont écrits des textes à partir de quelques photos (une natte de plage, une toupie…). Attention, la maîtrise du suspens est avant tout une affaire de réécriture. Donc une fois le texte écrit, il y a eu un temps de relecture pour réorganiser les idées et souligner les questionnements. N’hésitez pas vous aussi à écrire une première fois votre idée d’histoire. Ensuite, retravaillez le récit pour en souligner les attentes et retarder les réponses. Quelques textes des participants : La_natte_sur_la_plage La_toupie Sources : Étymologie et lexicographie du mot “suspens” : CNRTL Antonio Muñoz Molina, L’hiver à Lisbonne, Paris, 1987, Le Seuil, p. 20, traduction de Philippe Bataillon. Patricia Highsmith, L’art du suspens, mode d’emploi, Paris, Presses Pocket,

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narrateur "tu". Maladie de Sachs

Narrateur, focalisateur : Quelques expériences d’auteurs pour relancer notre créativité.

C’est en s’appuyant sur les découvertes des autres que l’on fait grandir notre propre créativité. Donc, pour clore notre série sur le narrateur et le focalisateur, voici quelques expériences et innovations. A vous d’y puiser ce qui pourra servir vos propres projets, vous ouvrir de nouvelles portes d’écriture. Le regard de l’enfance : Ce que savait Maisie (Henry James) : Je vous en ai déjà parlé, Ce que savait Maisie est un tour de force en matière de narration. Maisie a cinq ans quand ses parents divorcent. Elle suit les tribulations de leur séparation, nouvelles rencontres, nouvelles séparations et perçoit aussi la dégradation de leur affection pour elle. La particularité du roman, c’est que tout est raconté à travers les yeux de Maisie : ce qu’elle entend, comprend ou ne comprend pas. Pourtant, elle n’est pas le narrateur, juste le focalisateur. Le comportement des adultes et leur impact sur l’enfance est ainsi remarquablement mis en scène. Le lecteur, quant à lui, est totalement attrapé dans les méandres des  incompréhensions enfantines. NB :On pourrait rapprocher le livre de James de Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur (Harper Lee), sauf que dans ce dernier, deux voix se superposent. Ainsi, il y a celle de l’enfant et celle de l’adulte qui, plus tard, se souvient et organise la narration pour lui donner son sens. A travers les yeux des autres : La maladie de Sachs : Le docteur Sachs est le personnage principal du roman. Pourtant, il n’a quasiment jamais la parole. En effet, tout passe par des personnages secondaires (patients et proches) qui se transmettent la narration de chapitre en chapitre. Un texte prenant et très original. En entrelaçant les points de vue, il permet de reconstituer des vies tout en laissant au lecteur une large capacité d’interprétation. Surprenant et passionnant. – Eh bien, je ne sais pas par où commencer… Tu hoches la tête, Mmmhh. Tu pivotes vers les étagères, tu fouilles dans une des boîtes grises. Tu en sors une enveloppe brune. Tandis que je t’explique le motif de ma venue, tu sors de l’enveloppe un bristol quadrillé au format carte postale et tu le poses sur le plateau de bois peint ; tu tires un stylo plume noir de la poche de poitrine de ta blouse, tu dévisses le capuchon, tu l’ajustes sur le corps du stylo, tu tires un trait sur le bristol, tu marques la date près du bord gauche.   Autofiction, mythofiction, témoignage… : auteur et narrateur dans le texte. C’est la mode, répète-t-on, du retour sur soi. Certes, le postmodernisme a ses sujets préférés et l’autoanalyse flagellante ou bienveillante en fait partie. Quoi qu’on pense du sujet, il faut bien reconnaître que cela a amené d’intéressants jeux de narration.  Voici trois romans qui jouent avec l’implication de l’auteur dans son texte, à travers différentes formes de narrateur,  tant au niveau formel, de l’histoire ou du message transmis. HHhH (Laurent Binet)   Dans HHhH, Laurent Binet met en scène sa fascination pour un moment de la II Guerre Mondiale. Mais, sans doute, ce ne sont pas les faits racontés qui ont fait le succès du livre. Sa principale force réside dans le point de vue de narration, avec les doutes d’un auteur en proie aux exigences contradictoires du respect de la vérité historique et de la recherche stylistique du texte littéraire. C’est ce choix de narrateurs qui donne une nouvelle dimension au texte, qui force aussi le lecteur à voir au-delà de l’anecdote.     J’essaie d’imaginer le voyage. De son côté, lui essaie naturellement d’être le plus discret possible. Il parle allemand, certes, mais je ne suis pas sûr que son accent soit au-dessus de tout soupçon. En même temps, l’Allemagne n’est pas encore en guerre et les Allemands, même chauffés par les discours du Führer sur la juiverie internationale et l’ennemi intérieur, ne sont pas pour autant sur le qui-vive qu’ils pourront le devenir. Par précaution cependant, Moravec choisit sans doute, pour acheter son billet, le guichetier dont la mine lui semble la plus avenante, ou l’air le plus demeuré.    D’après une histoire vraie versus Le royaume des voix.  D’après une histoire vraie  (Delphine de Vigan) indique la couleur dès le titre. Entre témoignage et fiction, l’auteur va jouer avec les événements vérifiables et ceux qui ne le sont pas. De Vigan entraîne le lecteur dans un dédale où le texte n’est plus seulement à lire pour lui-même. Il s’agit plutôt d’une façon (trompeuse ?) de s’approcher d’elle et de sa vision de l’écriture. Le texte fait un peu trop télé-réalité à mon goût. Je préfère les mythofictions à la Muñoz Molina dans Le royaume des voix. Dans ce cas, l’auteur se sert de sa propre expérience mais le but n’est pas de parler de lui-même. Il s’agit à travers une grande fresque familiale de reconstituer une époque, un lieu, un monde en train de disparaître. Laetitia   On pourrait dire que le livre de Jablonka est le contre-pied des deux avant-derniers exemples. Au contraire de HHhH et D’après une histoire vraie, si l’auteur s’implique dans le narrateur, c’est pour mieux marquer la distance, pour mieux tenter de montrer les faits nus. Il écrit en historien et en sociologue tout en retraçant une vie le plus fidèlement possible. Là encore, c’est la position de narration qui est le moyen privilégié pour l’auteur de venir à bout de son projet.     Je ne connais pas de récit de crime qui ne valorise le meurtrier aux dépens de la victime. Le meurtrier est là pour raconter, exprimer des regrets ou se vanter. De son procès, il est le point focal, sinon le héros. Je voudrais au contraire, délivrer les femmes et les hommes de leur mort, les arracher au crime qui leur a fait perdre la vie et jusqu’à leur humanité. Nous pas les honorer en tant que « victimes », car c’est encore les renvoyer à leur fin ; simplement les rétablir dans leur existence. Témoigner pour eux.   Et pour vous, quelles sont les voix narratives qui vous ont le plus marquées ?

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La narration en résumé

Narration, narrateurs, focalisateurs, le RETOUR !

Retour sur les techniques de narration Au mois de septembre, nous avions commencé un parcours autour des techniques de narration. L’objectif était de mieux comprendre et utiliser les notions de narrateurs et focalisateurs. Et puis, je me suis trouvée embarquée dans une formation très intéressante et très intense qui m’a demandé beaucoup de temps… Mais je ne vous ai pas oubliés ! Et j’ai même appris de nouvelles choses à partager avec vous, de quoi rendre le blog encore plus beau, plus intéressant, plus lisible ! La narration en résumé:  Alors pour commencer, je vous propose de reprendre notre aventure dans les voix/es d’écriture par un bref résumé en image : Vous vous souvenez ? L’auteur écrit le livre. Le(s) narrateur(s) raconte(nt) l’histoire. Le(s) focalisateur(s) voi(en)t l’action. et en ajoutant ses différentes strates, on obtient le système narratif d’un texte. Apprendre à jouer avec la narration Mais ce qui est vraiment génial, c’est qu’en jouant avec ses différentes instances, on peut totalement modifier l’aspect d’un roman ou d’une nouvelle. On peut produire des effets différents sur le lecteur, créer du suspens, faire passer des informations… En parlant de suspens, c’était juste un article pour se remettre dans le bain… Mais la semaine prochaine, je vous inviterai à découvrir différentes façons de s’approprier le narrateur ! Un instrument de taille pour votre boite à outils d’écrivain !

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choisir sa narration

Choisir son narrateur, comprendre la narration 1/4 : repères et définitions.

J’entends souvent des questions sur le narrateur. Le plus souvent, c’est « c’est mieux d’écrire en première ou en troisième personne ? ». Il n’y a qu’une bonne réponse : cela dépend du texte. Mais pour savoir quoi décider, il importe de comprendre ce qu’apportent les choix de la narration. Aussi je vous propose aujourd’hui un point sur quelques repères indispensables. Ensuite, dans les semaines qui viendront, j’approfondirai le concept de narrateur puis de focalisateur. Enfin, je terminerai par  un balayage des modes et expérimentations actuelles en matière de narration. Ainsi, nous serons tous armés pour un nouvel appel à textes sur le thème du narrateur ! Quelques repères indispensables de la narration : auteur, narrateur, personnage, focalisateur La base de la base en matière de narration ! Il y a deux choses indispensables à retenir et je demande pardon d’avance à tous ceux pour qui c’est évident. En premier lieu: l’auteur et le narrateur d’un texte romanesque sont TOUJOURS deux instances différentes. Ensuite, il y a TOUJOURS dans tout texte romanesque un narrateur, même si on ne le « voit » pas à la lecture (s’il s’agit d’un narrateur externe). Comparez, par exemple les textes d’un auteur qui écrit pour les adultes et pour les enfants. Dans chacune de ces catégories de livres, il usera d’une voix différente : son narrateur sera différent. Auteur et narrateur L’auteur : un être physique Donc, l’auteur n’est pas le narrateur et inversement, et cela même si ces dernières années ont vu pleuvoir les livres jouant sur l’ambigüité, le faire-vrai et, il faut le dire, une certaine tendance au nombrilisme. En résumé, l’auteur c’est l’être physique qui a écrit le roman, qui l’a envoyé à une maison d’édition et dont vous pouvez trouver la photo. Le narrateur, une voix de papier: Le narrateur c’est celui qui, à l’intérieur du texte, raconte. C’est une voix, un être de papier qui peut se rapprocher de l’auteur mais n’est jamais complètement lui. Par exemple, on ne peut pas confondre Nabokov avec le narrateur de Lolita, le pathétique Humbert Humbert. Dans ce cas, c’est facile de les différencier. Dès les premières pages, l’auteur donne quelques indications biographiques qui, malgré l’utilisation du « je », permettent au lecteur curieux de tout de suite comprendre qu’il s’agit de deux entités différentes. Et pourtant, Nabokov a eu bien des problèmes avec des lecteurs qui l’assimilaient à son narrateur ! Parfois c’est plus compliqué. Ainsi de nombreux auteurs contemporains (Delphine de Vigan, Laurent Binet…) s’amusent à brouiller les limites, à proposer des narrateurs qui ont les mêmes données biographiques qu’eux, même si… Même si, lorsqu’on est dans du roman, cela reste du roman et donc une mise en fiction, qui transforme la réalité. C’est pourquoi, on ne peut pas confondre un roman avec un essai historique ou un article d’investigation (même s’il est arrivé que des romans servent de preuves dans des histoires criminelles ! ) Narrateur et focalisateur : Si le narrateur est celui qui raconte, le focalisateur est celui qui voit. Quelle différence me direz-vous et pour quoi faire ?   Et bien, selon les cas, la différence peut être énorme. Bien sûr, c’est moins vrai dans le cas d’un récit à la première personne, où celui qui raconte est aussi celui qui regarde. Mais dans un récit à la troisième personne, les possibilités de combinaison sont multiples. Ainsi, dans un récit à la troisième personne, le narrateur peut « voir » à travers différents personnages. Il peut être engagé,  neutre, absent ou omniprésent. Avec un exemple, c’est plus clair ! Comme la théorie n’est pas toujours très claire, prenons l’exemple de Ce que savait Maisie d’Henry James. Le roman raconte le divorce d’un riche couple à la fin du XIX à travers le regard de leur fille, Maisie. Maisie n’est pas la narratrice puisqu’elle est présentée à la troisième personne. Pourtant, tout ce qui apparaît dans le texte est connu à travers son seul regard. Le narrateur ne dit que ce qu’elle sait, avec sa perception d’enfant qui ne comprend pas tout. Dans ce cas, il y a donc un narrateur externe en troisième personne plus un focalisateur : le regard d’enfant. Bien sûr, ce mélange donne au texte une force extraordinaire. C’est lui qui permet de souligner la violence des parents et l’abandon de l’enfant, perdue dans le monde des adultes. Mais, si Maman n’était pas jeune, elle était donc vieille, et cette lumière nouvelle éclairait bizarrement le mariage de Maman avec un homme jeune.[…]Ces découvertes déconcertantes ajoutaient à la confusion d’idées chez l’enfant ; aucun de ces gens, semblait-il n’avait l’âge qu’il aurait dû avoir. C’était surtout vrai de Maman, et elle se réjouit davantage de n’avoir pas discuté avec Mrs Wix le degré d’affection que Sir Claude portait à sa femme. En conclusion ! Voyez-vous maintenant les différences et ce que leurs connaissances peuvent vous apporter ? Grace aux narrateurs et focalisateurs, vous pouvez jouer sur les indications que vous donnez au lecteur. Vous pouvez aussi lui faire prendre une part plus ou moins importante dans la construction de l’histoire. Dans un prochain article je vous détaillerai les possibilités qui existent pour le narrateur. En attendant, n’hésitez pas à nous contacter, si vous avez des questions. [wysija_form id=”1″]

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