L'Echangeoir d'Ecriture

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appel à textes 4ème selection

Appel à textes, quatrième sélection : régner sur l’ombre, Antony Crif

Encore une belle découverte aujourd’hui avec notre quatrième sélection pour l’appel à textes « expérimentation libre avec la nouvelle ». Voici Régner sur l’ombre, par Antony Crif. Mais d’abord je vous laisse découvrir les contraintes, afin que vous puissiez mieux apprécier le travail d’écriture : Les contraintes: Forme : nouvelle instant. Genre : policier Réécrire une nouvelle de Conan Doyle : Le Rituel des Musgrave Ecrire cette nouvelle avec un narrateur différent : la couronne. Faire partager aux lecteurs des émotions que l’on attribue à un objet. Bonne lecture ! Régner sur l’ombre Une lueur, dans l’obscurité. D’abord un simple rai qui filtre sous la porte du meuble, puis une bougie et, une seconde plus tard, le visage de mon visiteur. Même si une vitre nous sépare, j’ai l’impression de percevoir son haleine, chargée de liqueurs. Il tourne sa chaise vers ma cage de verre et s’y laisse lourdement tomber. Ensuite il m’observe. Sans un mot. Qu’il m’admire ou me déteste, j’aimerais simplement qu’il me sorte de cette vitrine ou qu’il vienne me scruter à la lumière du jour.   Je hais l’obscurité, la solitude, le confinement et dans ce domaine, je suis devenue experte. Au départ, j’ai cru que cela ne durerait vraiment que quelques mois. Lorsqu’il m’a confié aux Musgrave, Charles Ier a promis que ce serait très bref. Il aura pourtant fallu Brunton, un domestique, plus malin que les nobles qui m’avaient dissimulée dans une cave et oubliée, rompe des siècles d’ignorance. Le majordome fut le premier à déchiffrer le fameux rituel que chaque héritier ânonnait à sa majorité sans comprendre que c’était une carte pour me retrouver.   J’étais prête à tout pour quitter enfin le manoir d’Hur1stone et m’éloigner à jamais de cette prison souterraine. Des voix étouffées, deux personnes au moins s’affairaient à écarter les bûches qui bouchaient la voie de la liberté. Il y eut ensuite le souffle court de ceux qui soulevaient un objet lourd et le bruit du bois à nouveau. Le craquement des bûches que la dalle écrasait, puis le gémissement de celle qui servit de dalle pour maintenir l’ouverture. Ce que je perçus en premier de mon sauveur ce furent ses pantoufles. Il était en habit mais portait des pantoufles, et la lueur de la lanterne confirma que je voyagerais de nuit. Essoufflé par l’effort, Brunton était rouge d’excitation. Il répétait en écartant de moi le bois pourri : -La voilà ! Elle était là depuis tout ce temps ! J’eus juste le temps de le voir, de sentir ses doigts avides me saisir. Il me glissa dans un sac qu’il tendit vers le haut. Il me donnait à son complice. Le sac passé d’une main à l’autre, je découvris dans la semi-obscurité le visage d’une femme, très pâle. Rachel Howells. C’était 1’ex-fiancée de Brunton, je me demandai un instant pourquoi il avait fait appel à elle plutôt qu’à sa dernière conquête. Puis je compris. Rachel était la seule des huit femmes du manoir capable de l’aider à soulever la lourde dalle Mais pourquoi avait-elle accepté d’aider ce Don Juan qui l’avait abandonnée? Après un regard dédaigneux, elle me rejeta au fond du sac et nous lança tous deux sur un tas de bûches. Elle se tourna vers 1”homme qui levait vers elle la lanterne et voulait s’extraire par la mince ouverture. “C’est ton tour de pleurer et de souffrir “ J’entendis ensuite glisser la bûche, et un éclat de rire hystérique qui ne couvrit pas le fracas de la dalle se refermant.   Vivre une éternité ne rend pas insensible à la mort. Ce malheureux était le premier homme à me chercher depuis des siècles, le seul regard d’envie que j’avais croisé. Ses cris résonnèrent longtemps à mes oreilles. Je me répétais que s’il n’avait pas ouvert ma tombe, il serait encore vivant. Rachel ne l’avait pas tué à cause de moi, mais lui en avoir fourni l’occasion était déjà un poids pour mon âme. Aujourd’hui encore je l’entends gémir, supplier, et frissonne à l’idée que j’aurais pu rester au fond à ses côtés, assister à son agonie. L’instant suivant, la jeune fille empoigna le sac et grimpa en courant les escaliers, elle traversa le parc et retourna à sa chambre. Je compris qu`elle était folle lorsqu’elle nous jeta le sac et moi sous son lit. Après une nuit passée à sangloter, elle annonça à son employeur que Brunton était parti. Au milieu de la nuit suivante, habillée à la hâte, elle s’empara de nous, passa par la fenêtre et courut vers le lac. Le plaisir de la course : sentir le vent traverser le tissu, me débarrasser des dernières odeurs de moisi et de champignon. J’avais beau me dire que j’allais être la cause d’une deuxième mort, le mouvement et la vitesse m’enivraient. Mon plaisir fut à son apogée lorsque, profitant de son élan, la solide Rachel nous propulsa le sac et moi de toutes ses forces vers le lac. Elle s’en détourna elle-même à mon grand soulagement, et prit la direction de la ville. Une mort pesait déjà sur ma conscience. Que cette femme se débrouille seule avec sa folie.   J’étais dehors, à l’air libre. Le sac et moi avons flotté quelques instants sur l’eau. Je n’avais qu’une hâte, que le soleil se lève enfin. Sentir un rayon se poser sur moi, même à travers la toile, ou à travers le prisme de l’eau serait une véritable renaissance. Puis je fus secouée, des coups s’abattaient sur l’eau autour de nous. La drague ! Réginald Musgrave et ses gens, alertés par la garde-malade, draguaient le lac à la recherche d’un corps. Et nous fûmes le seul résultat de leur acharnement. Grâce à une lanterne j’aperçus fugitivement la tête ensommeillée de mon noble gardien, il prit à peine le temps de m’observer. Aucune curiosité, pas la moindre lueur de compréhension dans son regard. Même si cela faisait cinq ans que ce nigaud avait récité le rituel on pouvait espérer qu’il y penserait. Pas une seconde ! De retour au manoir, il nous fourra dans

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Appel à textes : troisième sélection, “Logorrhée !”, par Gilles Massardier

Appel à textes: nouvelle n°2, Le bon sens. Nouvelle découverte aujourd’hui avec notre troisième sélection dans l’appel à textes  « expérimentation libre avec la nouvelle ». Voici Logorrhée !, par Gilles Massardier. Mais avant de pouvoir découvrir le texte, voici les contraintes que s’est imposé l’auteur avant de laisser parler son imagination. Les contraintes: Genre : Fantastique. Forme : Expérimentale. Disparition progressive de mots, sans nuire à la compréhension du texte. Aucune répétition (sauf :je, tu, il, nous, vous, ils, elle, elles, et, ou ) sans tricher avec la disparition de mot. Une histoire sans explication sur les raisons de ce qui arrive, sans contexte. Une chute neutre. Bonne lecture ! Logorrhée ! 15 Septembre Ce que j’écris est un témoignage pour la postérité, pour moi. Je ne sais pas qui lira ce travail, ni même si quelqu’un le trouvera. Certains actes de l’Homme sont gratuits. C’est bien ce qui fait de nous des Êtres spécifiques. Rédiger ce journal est une gageure, les … commencent à manquer. Il risque d’être peu cohérent. Je viens de m’apercevoir qu’un …  est absent de la phrase précédente. Je suis déstabilisé, le concept est vivace dans mon esprit. Je sais ce que je veux dire. Je ne peux pas l’exprimer. Cela a commencé il y a deux jours. J’ai bien cru devenir fou. Une impression désagréable, ma mémoire flanche-t-elle ? Nombre de …  m’échappent, impossible de les prononcer. Je suis allé voir mon …, le ?  soignant ! Pour lui expliquer ma curieuse défaillance. Il ne tique pas. Le ?  Soi… souffre de ce trouble mémoriel. Nombreux sont les patients qui sont venus le questionner. Tous nous oublions les mêmes …, l’amnésie s’aggrave quotidiennement. Nous avons été informés qu’une épidémie se répandait dans le monde. Un …  qui se serait répandu contaminant la planète. Les plus grands linguistes, les docteurs en physique quantique, les meilleurs professeurs, médecins, biologistes, neurologues et autres chimistes se sont rassemblés. Les théologiens ont avancé des hypothèses. Les philosophes ont réfléchi sur le sens de l’épineuse question qui se pose. Ils ont tous conclu que le vocabulaire se délitait, que les … manquaient pour poser un diagnostic, qu’aucune langue n’est épargnée !   16 septembre Le désespoir menace l’… entière (la globalité des êtres vivants et pensants de notre Sphère). Les …  prennent vie. Ceux-là même que nous perdons, revêtent une apparence. Les premiers … ont commencés à se « matérialiser », ce sont des …  concrets. Facilement reconnaissable par la nature très proche physiquement de leur signifiant. Différents malgré tout, par un je ne sais quoi d’immatériel. Ils sont tout à la fois palpables et impalpables. Ils sont des ombres projetées sur un écran mouvant. Ils deviennent agressifs. Ils s’attaquent aux  … La victime se fond dans le … . La Chair est engloutie par la Parole. Un Logos dément, glouton et insatiable.   17 septembre La réaction gouvernementale, prompte, irrationnelle est pire que le … ! L’armée a été mobilisée ! Les …  sont de plus en plus violents. Aux …  on nous rassure, l’assaillant est fragile, volatil. N’importe quelle arme peut les faire passer de vie à … . L’horreur de la situation semble échapper à tous. La force brutale prend le dessus sur la verbalisation. Les coups remplacent les … . Le fait de détruire le … a pour seul résultat la disparition totale du concept/réalité que les … représentent.   18 septembre L’ …  militaire est un drame. Une multitude d’être vivants, d’idées, disparaissent purement et … . La chasse aux … après avoir été ouverte vient de se voir proscrite. Des …  rôdent aux alentours de ma … . Je dois me méfier. Je crois bien que pour les … l’écriture est un crime, un esclavage auquel ils seraient soumis, la perte de leur libre arbitre ! Je reprendrai mon ouvrage plus tard, l’hypothèse me terrifie.   21 septembre Deux ….  que je n’ai rien couché sur le papier. Je suis étonné par l’apparente cohérence de mon récit. Les …  ne s’effacent pas, bien qu’ils aient disparu depuis quelques …  déjà. C’est curieux, ce qui est noté n’est pas atteint. Comme si l’écriture les figeait dans la mort. Je suis triste. J’expliquais qu’au début, les …  qui se sont émancipés, déterminaient des choses concrètes. Leurs formes étaient semblables à ce qu’ils désignaient. Les …  abstraits eux se présentaient sous des formes particulières. Imaginez une équation qui prendrait … . Qui par son aspect vous ferait comprendre, une sorte de viol de la pensée, sa signification. Il y a de quoi perdre la raison. Ce qui nous aurait été utile pour l’appréhender nous échappe. Dans cette folle émancipation des … je perçois une certaine …  . Aucun verbe n’a pris, pour l’instant, sa liberté. Peut-être est-ce trop compliqué pour eux, chaque …  , les …  modes cherchant à prévaloir sur l’autre. Ça ne facilite pas l’évasion. Les articles, les pronoms personnels semblent eux aussi encore prisonniers de nos …  . Mais ces … scellées par l’absence des … , ne retiennent plus rien. La vérité s’enfuit de l’intérieur de nous. Le … qui désignait un silence volontaire sur une information détenue par deux ou plusieurs …, a pris sa … . Plus rien ne peut rester en nous.   22 … Je … c’est difficile de garder les …  je dois me reposer un peu.   23 … L’on a mal. Violence d’écrire. Peu de …  à  disposition. L’ … est advenue hier. On ne pense plus à …  Un … fondamentalement à nous, manque! Comment parler de on, de ce on unique, un «  On » qui désigne celui qui fait face à on dans une  … . L’on n’existe plus réellement. La parole… . Les … sont les maîtres. Ils se rassemblent en longues colonnes. Ils détiennent la … . On ne sait plus. On écrit pour être. On se bat. On est surpris par la vitesse de … . Avant, il y a peu de durée, on avait les … pour le dire. La peur ronge on. I1s grouillent autour de on. On, résiste,

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appel à textes, le bon sens

Appel à textes: deuxième selection, “le bon sens”, Christine Guyot

Appel à textes: nouvelle n°2, Le bon sens. Nouvelle découverte aujourd’hui avec notre deuxième sélection dans l’appel à textes  “expérimentation libre avec la nouvelle”. Voici Le bon sens, par Christine Guyot. Mais d’abord je vous laisse découvrir les contraintes, afin que vous puissiez mieux apprécier le travail d’écriture : Les contraintes: Partir de l’expression « avoir du bon sens » Insérer dans le texte une liste de 20 mots pris au hasard dans des grilles de mots fléchés : Kilimandjaro, mimosa, paresse, éclos, insolite, isolée, rapatriée, dodu, sirotée, fripée, ocre, duel, biscuit, assassin, pervers, veuve, casserole, investir, oiseau, février. A la manière de Guy de Maupassant Une nouvelle à chute Bonne lecture ! LE BON SENS                                                 C’était une de ces jolies veuves, à peine fripée par ses 40 ans, dodue, paresseuse, aimant à se faire servir par un personnel servile et irréprochable. Elle vivait à Paris, près de la Madeleine, à deux pas de la fameuse épicerie fine Hédiard où elle envoyait plusieurs fois par jour sa bonne lui acheter quelques douceurs. Biscuits, tartelettes, brioches, meringues, chocolats, nougats, étaient devenus, au fil des années, sa raison de vivre, son bonheur, sa consolation. Elle les avalait, dévorait, engloutissait, engouffrait sans même prendre le temps de les mâcher, tant son plaisir passait avant son bon sens. De bon sens, justement, elle n’en avait point hérité. Pourtant, ses parents en avaient à revendre. Elle était la fille unique et chérie de deux petits commerçants laborieux, spécialisés en articles de mercerie-bonneterie, attachés à leur boutique rue Neuve-Saint-Augustin comme un oiseau à son nid. Ces deux petites âmes diligentes et consciencieuses, levées aux aurores, trimant tout le jour parmi les aiguilles, les boutons, les agrafes, les fils, les rubans et autres passementeries, gagnèrent péniblement le petit pécule qui permit à leur fille adulée de se marier à un fabricant de casserole en cuivre, beau comme un Dieu grec et à l’avenir fort prometteur. Après leur mariage, le couple avait aménagé dans un petit appartement bourgeois du neuvième arrondissement. Au tout début, elle s’enflamma à la vue de ses nouveaux meubles, de sa vaisselle argentée, de ses plafonds hauts aux moulures Régence, de son tapis persan ; puis l’ennui vint, et avec lui la rancœur. Ses meubles lui parurent lourdauds, sa vaisselle n’était en fait qu’une pâle copie de l’argenterie qu’elle aurait désiré posséder et son tapis attirait les mites. Pourquoi n’avait-elle pas cette vie d’opulence que toutes les parisiennes autour d’elle menaient ? Pourquoi habitait-elle dans ce quartier minable alors que les grandes dames se prélassaient, elles, dans leur hôtel particulier, rue de Varenne ? Ruminant ses désillusions, dépité par sa vie de petite bourgeoise, son tempérament se gâtait. Elle devenait irascible, emportée, intraitable. Elle fondait en larmes à la moindre contrariété, passait des journées entières à lire des romans dans une chambre où la bonne n’osait plus ouvrir les lourdes tentures de velours ocres, entrait dans des colères noires menaçant la jeune paysanne qui lui servait de cuisinière de lui donner ses gages tant elle était incapable de lui servir nourriture à son goût. Son mari pensa qu’il fallait lui faire un enfant pour la rendre plus joyeuse, mais le sort voulu qu’un garçon naisse, et elle, ne jurait que par une fille. Que veux-tu que je fasse d’un garçon ? avait-elle reproché à son époux en refusant le poupon juste éclos que l’on voulut lui mettre dans les bras à la naissance. On confia donc l’enfant à une nourrice pour ne point irriter plus la jeune mère. Eperdu, ébranlé, consterné, son mari ne savait à quel saint se vouer pour rendre sa bonne humeur à sa femme. Il tenta l’idée d’un deuxième enfant mais elle lui ferma sa couche sous prétexte qu’elle avait des faiblesses au cœur et qu’il ne lui fallait donc plus aucune contrariété. Ainsi, pas un jour ne passait sans qu’elle ne demandât à la providence une vie de luxe et de magnificence pour laquelle elle en était persuadée, elle était née. Par chance, la providence tendit l’oreille et lorsque ses parents moururent prématurément, rongés par l’anémie et l’épuisement liés à leur condition, elle hérita d’une coquette somme d’argent. Somme, qui fut aussitôt investie par son mari dans l’achat d’une usine à Chatenay Malabry car il avait le grand projet de se lancer dans la fabrication de casseroles émaillées. Aussi insolite que cela puisse paraitre, son nouveau placement prospéra au-delà de ses espérances et il acquit rapidement la fortune qui manquait tant au bonheur de Madame. On déménagea donc dans le huitième arrondissement, un quartier plus en rapport avec la réussite de Monsieur et Madame ne sirota plus ses breuvages que dans des verres à pied en cristal de Bohême. Rapatriée enfin dans le quartier qui aurait dû être sien depuis son arrivée à Paris, elle mena la vie d’aristocrate dont elle avait toujours rêvé et, pendant quelques années, pas un jour ne se leva sans qu’elle ne savourât sa vertigineuse ascension. Elle exultait, jubilait et surtout dépensait sans compter. Sa garde-robe débordait de soies légères aux transparences de cristal, de robes garnies de dentelles de vieil Alençon, de corsages de satin décolletés très bas. Elle portait des gants de Suède et s’éventait à l’opéra avec des éventails chantilly à monture ivoire. Elle menait grand train, invitant sans compter, organisant des soirées costumées, courtisant ces dames auxquelles elle voulait tant ressembler. Elle se passionna pour les tableaux, voulut en posséder, supplia son mari de lui acheter un Cabanel, se para de bijoux, de soies, de dentelles, fit venir les plus grands traiteurs, embaucha deux cuisinières, une camériste, une chambrière, un maitre d’hôtel qu’elle paya double car il avait travaillé chez la marquise de Merfeuil, prit des cours de maintien, apprit à parler avec la bouche en cul de poule, sermonna son mari qui continuait à poser les coudes sur la table en marqueterie japonaise, exigea qu’il apprenne les règles du whist pour faire partie du club de ces messieurs à haut de forme. Mais, comme toujours, après quelques années de cette vie de délectation, l’ennui rattrapa son plaisir

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Appel à textes, la selection et une première nouvelle : le blues du bourreau

Enfin, les voilà ! Voici les résultats de notre appel à textes: “expérimentation libre avec la nouvelle” ! Des contraintes inspirées et inspirantes Malgré un peu de retard, nous avons fini notre sélection parmi les nouvelles que vous nous avez envoyées. Nous avons été heureux, surpris et admiratifs devant l’éventail des contraintes qui ont été proposées. Des objets qui parlent, des pastiches, des jeux de formes, des mots interdits ou encore des mots obligatoires (et pas forcément les plus faciles !), parfois aussi des objectifs plus personnels, de relecture ou de transformation de textes préexistants. Vous avez été inspirés et vous avez su partager votre inspiration. Donc, merci à tous ! Les textes sélectionnés Comme vous pouvez l’imaginez, le choix a été difficile, d’autant que nous voulions tenir compte autant de la qualité des textes que de la diversité et l’inventivité des contraintes. En fin de compte, il n’en reste plus que cinq, dont voici les titres : Le blues du bourreau, par Catherine Bolle. Le bon sens, par Christine Guyot. Logorrhées ! par Gilles Massardier. Régner sur l’ombre,  par Antony Crif. Un ours à reculons,  par Elise Vandel-Deschaseaux. Ce n’est pas un concours, aussi n’y-a-t-il pas de classement. Nous vous proposons tout simplement de les découvrir par ordre alphabétique de titres, accompagnés de leurs contraintes. N’hésitez pas à donner votre avis en commentaire. Nous savons tous comme quelques observations bien menées peuvent nous aider à nous améliorer ! Je vous laisse donc découvrir le premier texte retenu : Le blues du bourreau par Catherine Bolle. Contraintes : Écrire une nouvelle historique à chute Écrire à la première personne et au présent Intégrer à la nouvelle le personnage historique d’Olympes de Gouges Écrire la nouvelle dans un temps limité : en quatre heures maximum Le blues du bourreau   Paris, au matin du 3 novembre 1793   La porte se referme dans mon dos et le cliquetis de la serrure me fait frémir. Il me faut quelques secondes pour m’habituer à 1’obscurité de ce lieu infecte. La paille imprégnée d’urine jonche le sol de la cellule ou s’entasse une quinzaine de prisonniers. Sans croiser leurs regards, je m’appuie contre les pierres poussiéreuses d`un mur en songeant qu’aujourd’hui, ce n’est pas moi qui enlèverai la vie à ces malchanceux. Les heures défilent au ralenti. J’ai les os glacés sous ma redingote humide, la chaleur d’un feu m’obsède autant que la soif. Le poulet aux herbes dégusté avant-hier soir dans ce relais isolé me laisse encore sur la langue le goût de 1’aventure… et de l`échec. Pourquoi me suis-je confié à l’aubergiste ? Quel imbécile, te voilà dans de beaux draps ! Au centre de la cellule, des femmes sont serrées les unes contre les autres. Silencieuses, les bras croisés sur la poitrine, elles semblent résignées. L’une d’elles s’attarde sur moi depuis un moment. Le menton en avant et les pommettes saillantes, elle possède l’allure droite d’une meneuse, mais la cocarde tricolore accrochée à sa coiffe ne changera rien au sort qui 1”attend. D’ici ce soir, son corps aura rejoint le charnier de Picpus. Le mien aussi… Je baisse les yeux et soupire. -Je te reconnais, résonne à mes oreilles une voix grave et posée. La femme s’est approchée. Les mains sur son châle, elle se poste en face de moi et poursuit avec la même assurance : -Tu es Charles-Henri Sanson, le bourreau. Á ces mots, les misérables à côtés de nous se taisent. Un vieillard recule en se signant et un gamin d’une vingtaine d’années écrase un juron. Les insultes des Parisiens remontent d’un coup dans ma mémoire et me tordent les tripes. Finis, les applaudissements. Terminés, les cris d’horreur teintés d’excitation à l’instant où la hache s’abat sur le cou du condamné. Depuis l’invention de la guillotine, on m’accuse de priver la foule du spectacle auquel elle a droit. Oui, la bascule à Charlot comme ils la surnomment, tue vite. Mais savent-ils la hantise du coup mal porte qui fait trembler votre poignet au moment fatal ? Les hurlements de Lally-Tollendal m’ont torturé durant des mois… Je me redresse et soutiens chaque regard. -Oui, c’est moi, dis-je d’une voix sombre. Le bourreau remplacé par une machine dont vous apprécierez la rapidité dans les heures à venir. Les têtes se baissent et se détournent. Toutes sauf celle de la femme toujours campée devant moi. -Les journaux ne parlent que de toi depuis une semaine, citoyen Sanson. J’ai pu m’en procurer tous les jours avant qu’on ne me transfert ici hier matin, ajoute-t-elle d’un ton las. Je comprends ta décision, la peine de mort me répugne également. Un ricanement meurt au fond de ma gorge. Ce n’est pas tant ma charge d’exécuteur que j’ai voulu fuir que le mépris du public. Mais inutile de se lancer dans de longs débats avec une inconnue, autant changer de sujet. Je m’appuie de nouveau contre le mur et réchauffe mes doigts en soufflant dessus. -Tu lis donc les journaux, citoyenne ? -Bien sûr ! J’écris des articles, aussi. Plus précisément, des pamphlets. Je relève la tête. -Serais-tu la femme qui a osé défier Robespierre ? – Exactement, ce dictateur ne mérite pas le poste qui lui a été confié. Olympe de Gouges, ajoute-t-elle rapidement comme pour combler mes lacunes. La première pensée qui me vient face à cette femme hors du commun me remplit aussitôt de honte. Pourtant, j’en ai vu défiler sur l’échafaud, des femmes au regard fier jusqu’au bout. Mais quel soulagement de ne pas avoir à exécuter celle-ci ! Le grincement de la porte met fin à mon trouble. Olympe de Gouges est invitée à suivre les geôliers. Elle m’adresse un signe du menton avant de leur emboîter le pas. Aucun doute ne pèse sur la sentence qui sera prononcée… Lorsque mon tour arrive, j’ai déjà renoncé à la vie. Affronter Fouquier-Tinville avec dignité et soigner ma révérence n’est certes pas un programme de rêve, mais ai-je le choix ? L’image de la lame que j’ai affutée la semaine dernière flotte dans mon esprit alors que je m’avance devant le tribunal

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Appel à texte contraintes

Appel à textes : Expérimentation libre avec la nouvelle.

Le premier appel à textes de L’Echangeoir d’écriture ! Thème : libre Format : nouvelle Taille : 8000 signes maximum L’appel à textes en résumé :  Ecrire une nouvelle, de la micro fiction à la nouvelle de quelques pages, avec au maximum 8000 caractères, espaces compris. Le thème est libre mais chaque écrivain devra s’imposer un minimum de 3 contraintes d’écriture (à définir soi-même et présenter avec la nouvelle).   Consignes d’écriture : L’objectif de cet appel à textes est de vous permettre d’expérimenter selon vos propres besoins et désirs d’écriture. Les consignes suivantes vous permettront donc d’approfondir l’expérimentation à travers la nouvelle. I- Suivre les règles de la nouvelle : un texte court et concis, centré autour d’une seule intrigue, ou chaque mot est pesé et aucun n’est en trop. II- Se donner ses propres contraintes : choisissez une forme et un genre (retrouver les différentes possibilités ICI) définissez vos défis d’expérimentation, par exemple, créer une chute, choisir un narrateur ou un point de vue particulier, tester un style ou également pasticher un auteur, s’interdire ou s’obliger à l’utilisation de tel élément… (vous manquez d’idées ? Vous en trouverez ICI) A partir de là, proposez votre texte ! Voici un exemple de contraintes (mon défi personnel) Ecrire une nouvelle réaliste et policière à chute. Ecrire à la première personne et au présent mais avec des phrases longues. Mélanger actions et souvenirs Utiliser le Boléro de Ravel comme une trame de fond pour rythmer l’intrigue. Enfin s’approcher du style d’Antonio Muñoz Molina dans ses premiers romans. Consignes d’envoi : Envoyez votre texte en pdf, times new roman 12, justifié, interligne 1,5 + titre en gras, centré 14. Vous accompagnerez votre texte d’un document word ou odt comportant les informations suivantes : -Titre de la nouvelle – Nom, prénom, adresse mail, numéro de téléphone de l’auteur – Vos contraintes : genre et forme de la nouvelle, et au moins 3 défis d’expérimentation. Délais : Vous avez jusqu’au 17 avril minuit pour nous envoyer vos textes à l’adresse suivante : lechangeoirdecriture@gmail.com Les meilleurs textes seront publiés sur le site dans le courant du mois de mai accompagnés d’une courte présentation et de l’énoncé des différentes contraintes. Tout texte envoyé est réputé libre de droit. L’Echangeoir d’écriture se réserve le droit de ne pas donner suite si la qualité des textes reçus est insuffisante. © Pixabay, CC0

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tant de formes de nouvelle...

Lire des nouvelles: petite bibliographie pour s’inspirer, se faire plaisir.

Nos conseils d’écriture vous ont donné envie de lire des nouvelles ? Ou, sans doute, en aviez déjà envie ? Voici la petite bibliothèque de nouvelles de L’Echangeoir d’écriture (Bien sûr, elle est encore en construction, donc, non exhaustive) Lorsque c’est possible, je vous ai mis les liens pour lire directement la nouvelle sur le web, mais bien sûr, n’en n’oubliez pas les librairies ! Et, si vous vous posez la question, les titres en italiques sont des titres de recueil, ceux entre guillemets, sont les titres de nouvelles indépendantes. Pour vous retrouver voici la table des matières : Lire des nouvelles, nos coups de cœurs Découvrir les nouvelles classiques Le foisonnement du XIXème et début XXème Nouvelles contemporaines. Lire des nouvelles, nos coups de cœurs A découvrir en priorité: Maupassant, « La parure », « Une vendetta », « La dot », « Un lâche ». Difficile de choisir. J’aime particulièrement les deux premières pour leur ingéniosité et la violence de la chute, la troisième pour l’opposition entre candeur et cruauté et la dernière pour l’extraordinaire montée en puissance du thème. Maupassant reste un maître, quel que soit ce que vous écrivez. Stephen Zweig, Vingt-quatre heures dans la vie d’une femme, Lettre d’une inconnue, la confusion des sentiments, La collection invisible, Les prodiges de la vie. http://beq.ebooksgratuits.com/classiques/Zweig-femme.pdf.  Bon, vous l’aurez compris j’ai encore du mal à choisir… J’aime chez Zweig son élégance d’écriture, sa délicatesse pour traiter tous les sujets et en même temps sa capacité à dire, exactement et avec humanisme les sentiments humains. Vingt-quatre heures… est sans doute le texte le plus connu et peut-être l’un des plus marquants mais les autres sont aussi profonds et impressionnants. Anton Tchekhov,  Les meilleures nouvelles de Tchekhov, un recueil pour comprendre l’importance de Tchekhov dans l’évolution de la nouvelle. De nouvelles traduction et une présentation soignée à découvrir avec les éditions Rue Saint Ambroise. Dino Buzzati, « Le K » dans le recueil de nouvelles éponyme. http://www.botgeo.be/textes/Le_k_buzzatti.pdf Je vous en ai déjà parlé, j’adore cette nouvelle, c’est pour moi l’un des meilleurs exemples de nouvelle à chute. Une histoire de marin, destin et d’aventure. Horacio Quiroga : « L’oreiller de plume » paru en France dans le recueil du même nom. Une montée de l’angoisse et des questions, qui redescend brusquement tout en nous laissant une pointe d’interrogation. « L’oreiller de plume » est une des nouvelles les plus connues, mais elles valent toutes le détour, en particulier « Anaconda ». Patrice Franceschi Première personne du singulier. Quatre nouvelles qui parlent du destin et des décisions personnelles. Des personnages présentés aux carrefours de leur vie, avec une dignité, une élégance et vision éthique qui donne une dimension supplémentaire au très grand plaisir de lecture. Un de mes plus grands coups de cœur de ces dernières années. Oscar Wilde, Le fantôme de Canterville. Parce que ça fait du bien de rire, parce que l’histoire est géniale, que la parodie, l’humour et l’ironie sont élevées à la hauteur d’œuvre d’art, parce que ça finit bien et que ce n’est pas banal pour autant. A lire pour le plaisir et pour apprendre à bien écrire des œuvres gaies et profondes (ça n’arrive pas si souvent). Nos autres coups de coeur Ambroise Bierce, « Huile de chien », extrait de Le club des parenticides http://editions.sillage.free.fr/pdf/bierce-clubdesparenticides.pdf Comme le dit le titre, il s’agit toujours pour le protagoniste de se débarrasser de ses géniteurs, de préférence de la façon la plus bizarre possible. Ironie, humour noir, élégance de la langue, des histoires horribles et qui font pourtant sourire. Stevenson, Le cas étrange du Dr Jekyll et de Mr Hyde. Qui n’en n’a pas entendu parler ? Cette nouvelle reste un modèle, de plaisir de lecture, de construction, d’originalité, de style.  https://beq.ebooksgratuits.com/vents/Stevenson-docteur-Varlet.pdf Alice Munro : « Le goût du goémon », « Mme Cross et Mme Kidd » extrait de Les lunes de Jupiter. Difficile de choisir dans les douze nouvelles qui composent Les lunes de Jupiter, sans aucun doute un chef d’œuvre d’écriture réaliste et féminine. Alice Munro ne cherche ni l’extraordinaire ni le rêve, mais elle nous découvre dans quelques instants de vie des significations à l’existence. Laurent Gaudé  « Sang négrier » extrait de La Nuit Mozambique. Un capitaine de vaisseau négrier dont la vie est bouleversée par la fuite d’un groupe d’esclaves. Un réflexion sur la violence, la peur et la vengeance. Manuel Chaves Nogales : À feu et à sang : héros, brutes et martyrs d’Espagne. Tout est intéressant de ce court recueil qui offre une vision directe, réaliste et sans manichéisme de la guerre d’Espagne, mais qui pourrait parler de n’importe quelle guerre actuelle. Un maître de la nouvelle engagée et réaliste. Découvrir les nouvelles « classiques » Boccace, Le Décameron Marguerite de Navarre, L’Heptameron Cervantès, Les nouvelles exemplaires Parmi le foisonnement des nouvelles du XIXème et du début XXème Maupassant : tout ! (ou presque) Edgar Allan Poe : “l’assassin de la rue Morgue”, La chute de la maison Uscher, et tout le reste Nikolaï Gogol, “Le journal d’un fou”, “le Nez” (Nouvelles de Petersbourg) Anton Tchekhov, « La dame au petit chien », « la tristesse ». Prosper Mérimée, La Venus d’Ille, Colomba, Carmen Horacio Quiroga, Contes d’amour, de folie et de mort, Anaconda, L’oreiller de plume José Luis Borges, L’Aleph, Fictions et surtout « L’Autre », « Pierre Ménard auteur du Quichotte », « Le sud ». Henry James : « Le tour d’écrou », « L’image dans le tapis », « Les papiers d’Aspern », Francis Scott Fitzgerald, « L’étrange histoire de Benjamin Button », « Un diamant gros comme le Ritz », « Les enfants du jazz ». Katherine Mansfield « La garden partie » « La maison de poupée » Marcel Aymé , Le vin de Paris, les contes du chat perchés. Karen Blixen, Sept contes gothiques, Derniers contes, «  le festin de Babette » D . Hammett L’agent de la continentale Lovecraft, « La maison de la sorcière », « celui qui chuchotait dans les ténèbres » (Horreur) Frantz Kafka, « La métamorphose » Roald Dahl, La grande entourloupe Juan Rulfo, Le llano en flammes. Ernest Hemingway, Les neiges du Kilimandjaro Virginia Woolf, Rêves de femmes. Raymond Carver, Parlez-moi d’amour, Les feux. Les nouvelles contemporaines Julio Cortázar, Nouvelles, histoires et autres contes  et plus précisément : « Maison occupée », « La lointaine » ou encore « Continuité des parcs » et « La porte condamnée ». Silvana Ocampo, Faits divers de la terre et du ciel Augusto Monterroso : Œuvre

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Nouvelle à chute, nouvelle instant, nouvelle expérimentale… découvrez nos outils d’écriture

Conseils pour la nouvelle, suite ! Découvrez quelques outils d’écriture pour vous lancer dans les formes spécifiques comme la nouvelle à chute, la nouvelle-instant et la nouvelle d’expérimentation.   L’article est un peu long, n’hésitez pas à aller voir directement les outils d’écriture qui vous intéressent : Pour la nouvelle à chute La nouvelle instant La nouvelle expérimentale Outils d’écriture pour la nouvelle à chute Plus que dans les autres formes de nouvelle, la fin de la nouvelle à chute doit être anticipée depuis le début. Si vous voulez surprendre votre lecteur, vous devez préparer votre surprise dès les premiers mots, mieux dès le titre. Pour cela, vous devez savoir quoi dire pour lancer votre lecteur sur des fausses pistes, quoi taire pour qu’il n’évente pas le secret, quoi annoncer petit à petit pour que la chute ne semble pas non plus invraisemblable. Voici quelques idées pour créer une chute réussie : Prévoir une fin qui soit l’inverse du début : Dans Le K de Dino Buzzati, le monstre des mers est présenté tout au long du récit comme une horrible menace qui pèse sur le personnage. Pourtant, la confrontation finale le révèle comme la chance à jamais ratée du protagoniste. Terminer sur une phrase qui « claque » ou qui étonne : C’est ce que fait Ruffin, par exemple, dans Le refuge del Pietro. Tout au long de la nouvelle, le narrateur parle de la fantastique randonnée vers ce refuge qui devait célébrer son retour à la montagne. Mais il termine sa narration, de plus en plus atroce, en disant que ce refuge n’existe plus … depuis plus de 18 ans. Créer une révélation inattendue : Dans L’oreiller de plume (Quiroga), une jeune mariée souffre d’une maladie inexpliquée… La fin offre une explication totalement inattendue, mais elle  est annoncée par le titre. Serez-vous capable de deviner ? Glisser d’un univers à un autre : Partez du réel pour arriver dans le merveilleux ou le fantastique… ou l’inverse. C’est la technique classique du rêve avec une fin sur le réveil du protagoniste. Bien sûr, elle peut être adaptée à de nombreuses autres situations (changement de personnages, de lieu, de réalité, de monde…). Rester dans le flou : Optez pour une fin ouverte qui permet plusieurs interprétations ou laisse au lecteur la possibilité de fermer l’histoire à sa guise. Clore de façon définitive : Beaucoup de nouvelles se terminent en annonçant la mort du protagoniste. Attention cependant,  à ne pas trop en faire, c’est l’incertitude qui marque le lecteur. Pensez à Les naufragés (Ruffin) , Le Horla… Heureusement, il ne s’est pas rendu compte, pendant que nous déménagions, que j’avais gardé un de ses revolvers. Quand il passera me chercher, à huit heures, il sera trop tard.  (Les naufragés, J.C Ruffin).   Outils d’écriture pour la nouvelle instant La nouvelle instant peut exiger plus de technicité au moment d’écrire. Elle demande aussi une capacité à générer l’attention du lecteur autrement que par l’action. Elle nécessite donc la maîtrise d’outils d’écriture particuliers, mais sa pratique est aussi extrêmement enrichissante. Voici deux techniques de travail possibles (parmi d’autres). L’instant symbolique Choisissez un moment de la vie quotidienne mais qui peut devenir symbolique, par exemple, le premier café du matin comme représentation du renouveau. Bon, c’est vraiment un exemple bas de gamme, le mieux c’est d’aller voir chez Philippe Delerm. Sortez-en tous les détails et choisissez les éléments les plus représentatifs à conserver. Ensuite, commencez à décrire ce moment, en alternant le symbolique et le descriptif. Pensez aussi à travailler le style pour être le plus poétique possible, sans en faire trop. La nouvelle instant est souvent plus réussie quand elle est minimaliste, donc n’hésitez pas à couper, simplifier. le souvenir exploré S’il s’agit d’explorer un moment, vous pouvez choisir un souvenir que vous mettez en relation avec une sensation : vue, odeur, toucher… Vous commencez par développer le souvenir pour en faire une petite narration. Faites attention à ne pas perdre de vue le sens auquel le souvenir est lié. Puis, intégrez-le dans un récit cadre, dans lequel le narrateur rencontre la sensation qui le ramène au souvenir (comme pour la madeleine de Proust, pour rester dans le très connu). Vous aurez alors une nouvelle qui déploiera le souvenir lié à la sensation d’un moment. Expérimenter : La nouvelle est un support fantastique pour expérimenter des nouveaux thèmes ainsi que des outils d’écriture. Cela nous fait sortir de nos habitudes, découvrir de nouveaux horizons. Souvent, on peut aussi trouver des solutions à des problèmes rencontrés antérieurement. En plus des formes que nous venons de présenter, voici quelques exemples d’outils d’écriture pour expérimenter avec la nouvelle : Des tests formels : Ecrivez un texte, puis testez-le avec un autre narrateur (tu au lieu de il, comme dans La Maladie de Sachs par exemple).Changez aussi le point de vue. Créez, par exemple,  un personnage témoin qui voit et raconte depuis son point de vue, comme Watson dans Sherlock Holmes. Changez les temps et pourquoi pas, mélangez-les. Qu’est-ce que ça fait, de passer une partie au présent et de garder l’autre au passé? Quel est l’effet ? Utilisez l’ « écriture blanche » sans émotion. Ensuite tentez la parodie, ou le lyrisme… Essayez aussi différentes longueurs de textes et de phrases. Imposez-vous des phrases très courtes ou alors écrivez tout en une seule phrase… Enlevez toute la ponctuation et remettez-la différemment. Prenez une page blanche et réécrivez un paragraphe sur deux, sans vous relire et voyez ce que cela transforme. Interdisez-vous les adjectifs ou une certaine sonorité ou alors imposez-vous en une… Les idées sont multiples, elles vous apprendront toutes quelque chose. Des contraintes extérieures : Utilisez des images, des mots ou des citations que vous tirez au sort et que vous vous obligerez à placer dans un texte. Choisissez une musique (sans parole) et écrivez un texte qui colle à cette musique ou à une forme musicale (jazz, symphonie, chanson…). N’hésitez pas à consulter les livres ou les sites d’atelier d’écriture, vous trouverez des milliers d’idées ! Des possibilités hors habitude d’écriture : Reprenez l’un de vos textes et réécrivez-le dans un genre que vous n’avez jamais tenté : du fantastique si

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Conseils avant de se lancer

4 conseils pour écrire une nouvelle

Nous voici enfin arrivés au moment-clé ! Mais avant de découvrir ces 4 conseils pour écrire une nouvelle, attaquons-nous au grand problème. Qu’apporte l’écriture de la nouvelle ? Et à quoi doit-on penser lorsque l’on veut écrire une nouvelle ? La nouvelle est un genre très sophistiqué, qui réclame des lecteurs cultivés, des gens qui ne confondent pas la quantité avec la qualité. Clara Obligado, nouvelliste argentine[1]. Écrire des nouvelles, est-ce que ça en vaut la peine ? La nouvelle n’est pas un genre à la mode. Même si les concours de nouvelles sont nombreux, il est rare que les textes des nominés arrivent au grand public. Certains se demandent peut-être si cela vaut la peine d’y consacrer du temps au lieu de se lancer dans des projets plus éditables. Pourtant, la nouvelle est un exercice extrêmement formateur et un formidable champ d’expérimentation. Si vous hésitez encore, voici quelques arguments en faveur de la nouvelle. C’est un format court : donc on peut s’y consacrer sans désespérer du temps passé. Parce qu’elle est courte, elle peut facilement être remaniée, retravaillée sans que l’on soit effrayé du travail à (re) faire. Parce qu’elle n’est pas très commerciale, c’est un champ d’expérimentation littéraire plus libre. C’est un type d’écriture qui demande une très grande concision, donc qui apprend beaucoup. Il existe beaucoup de concours de nouvelles et quelques très bonnes maisons d’éditions qui en publient. Pour ceux qui visent la publication, elles restent donc une possibilité de se faire connaître. En résumé, la nouvelle est le genre idéal pour apprendre ou perfectionner l’art de l’écriture. Je propose de partager avec vous quelques conseils pour écrire une nouvelle, glanés chez les auteurs, les éditeurs, les critiques et aussi un peu dans ma pratique personnelle. A l’origine, je ne voulais faire qu’un seul article sur ce sujet, mais ce serait trop long, alors je vous propose aujourd’hui les conseils généraux et après-demain les trucs et méthodes pour les formes spécifiques (nouvelles à chute, nouvelle instant…) 2 conseils pour écrire une nouvelle d’ordre général : Lire, lire mais lire en écrivain Ça, c’est un conseil ultra général, mais il reste fondamental. Imprégnez-vous des meilleurs auteurs de nouvelles. Lisez pour le plaisir. Lisez pour l’écriture. Laissez-vous porter par les histoires tout en prenant des notes. Notez ce qui vous a plu et aussi ce qui vous a déplu. Ce que vous aimeriez imiter, ce que vous ne voudriez surtout pas faire. Ce que vous aimeriez transformer, faire vôtre, subvertir, réutiliser. C’est ainsi que vous forgerez votre pensée, votre langue et tous vos instruments d’écriture. C’est ainsi que vous trouverez votre style. (Et si vous manquez de référence, la semaine prochaine, je vous transmettrai une bibliographie exclusivement consacrée à la nouvelle) S’approprier la forme Mais lire ne suffit pas. Voici quelques conseils de travail qui peuvent servir aux auteurs débutants comme aux plus confirmés. Si vous avez bien suivi les articles précédents (et oui, il y a une logique !) ils ne devraient pas vous surprendre. Petit vade-mecum à l’usage des pressés : la base des conseils pour écrire une nouvelle Ne partez pas dans tous les sens, restez sur une idée et approfondissez-là au maximum. Ayez à l’esprit une intrigue claire et efficace. Centrez-vous sur le plus petit nombre possible de personnages. Prévoyez la fin avant de commencer à écrire. Coupez tout ce qui n’est pas strictement nécessaire à l’avancée de l’intrigue. Expérimentez : tentez de nouvelles formes, de nouveaux genres, lancez-vous des défis ! Deux savoir-faire incontournables : Prévoir l’effet Que vous écriviez en vous laissant porter par votre inspiration ou que vous commenciez par faire un plan, si vous vous lancez dans l’écriture d’une nouvelle, à un moment ou à un autre, il faut vous arrêter et réfléchir à ce que vous écrivez. Vous devez avoir une vision globale de ce que vous voulez réaliser, de l’effet que vous voulez produire sur le lecteur. Soyez capable de répondre à une question du style : qu’est-ce que mon histoire doit transmettre au lecteur ? Une fois que vous avez la réponse, faites-en la prémisse de votre récit et plus encore, faites en sorte que tout le récit, de la première à la dernière phrase ait pour but de faire fonctionner cette prémisse, de générer cet effet sur le lecteur. L’artiste, s’il est habile, n’accommodera pas ses pensées aux incidents, mais, ayant conçu délibérément, à loisir, un effet à produire, inventera les incidents, combinera les événements les plus propres à amener l’effet voulu. Si la première phrase n’est pas écrite en vue de préparer cette impression finale, l’œuvre est manquée dès le début. Baudelaire, Notes nouvelles sur Edgar Poe  Travailler la concision Parce qu’elle est courte, la nouvelle est le lieu de la concision. Tous les auteurs l’ont dit à un moment ou à un autre, il faut savoir choisir, ne pas trop dire. Alors n’hésitez pas à couper, à ciseler, à inciser. Comptez sur les silences, les non-dits : les lecteurs sont intelligents et leur inconscient remplira les blancs. Vous devez arriver à une unité et une clarté d’intrigue qui créera une tension interne et pour cela chacun de vos mots doit servir votre but de narration. Mais bon, n’oubliez pas non plus de faire une relecture pour vérifier que votre récit reste compréhensible ! L’unité d’impression, la totalité d’effet est un avantage immense qui peut donner à ce genre de composition une supériorité tout à fait particulière, à ce point qu’une nouvelle trop courte (c’est sans doute un défaut) vaut encore mieux qu’une nouvelle trop longue. Dans la composition tout entière il ne doit pas se glisser un seul mot qui ne soit une intention, qui ne tende, directement ou indirectement, à parfaire le dessein prémédité.   Baudelaire, Notes nouvelles sur Edgar Poe. Si vous gardez cela à l’esprit, vous avez les principaux ingrédients pour vous lancer dans l’écriture de la nouvelle. Et pour ce qui est des formes particulières (nouvelle à chute, nouvelle instant, nouvelle expérimentale…) rendez-vous jeudi. Vous pourrez découvrir quelques techniques et conseils plus spécifiques. [1]Clara Obligado, interview donnée à El

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tant de formes de nouvelle...

Formats, types et sous-genre : les différentes formes de la nouvelle

Si, après presque huit siècles d’existence, il y a toujours des doutes lorsqu’il s’agit de définir la nouvelle, c’est peut-être parce qu’elle peut revêtir des formes diverses et s’intégrer dans presque tous les genres romanesques. Voici un petit tour des formes à tester, appliquer ou subvertir. Différentes formes : La nouvelle histoire : C’est le format le plus classique. Un narrateur raconte une histoire avec un début, un (des) événement(s) perturbateur(s), des actions en découlant, et un dénouement (ouvert ou fermé). Chacune de ces étapes peut être placée là où vous voulez, du moment que cela crée l’effet recherché : suspens ou réflexion, émotion ou conviction… à vous de jouer ! La nouvelle instant Ce n’est plus l’évolution d’une histoire mais l’exploration par l’écriture d’un moment précis. Le temps réel de lecture est supérieur au temps « véritable » de l’action. Ce sont donc des sensations, des émotions, une atmosphère qui sont mis en avant. L’auteur le plus connu est sans doute Raymond Carver. En littérature francophone, on citera plutôt Annie Saumont, Olivier Adam ou Danièle Sallenave. Personnellement, j’ai un petit faible pour La première gorgée de bière et autres plaisirs délicats » (Philippe Delerme). La micro-fiction D’une ligne à une page, la micro-fiction raconte une anecdote signifiante en un minimum de mots. L’un des précurseurs est Felix Fénéon avec sa « nouvelle en trois lignes » inspirée de la rédaction des faits divers. Pour les amateurs du genre, il y a aussi Augusto Monterroso. A noter que la fameuse « A vendre, chaussures de bébé, jamais portées » attribuée à Hemingway est certainement apocryphe. Avec le succès de twitter, c’est un genre en plein renouveau. La nouvelle à chute Comme nous l’avons déjà dit, la chute n’est pas obligatoire. C’est juste une forme particulière dont le but est de surprendre par une fin inattendue tout en restant crédible. De toute façon, c’est un bel exercice d’écriture, n’hésitez pas à tester ! Encadrée ou pas Une nouvelle peut fonctionner de façon autonome. Mais elles sont souvent rassemblées en recueil. Parfois, elles sont intégrées dans un récit cadre. C’est d’ailleurs sous cette forme qu’est apparu le premier recueil de nouvelles. Pendant longtemps, ces récits cadres sont restés sur un modèle unique, celui de la réunion de personnages occupés à se raconter des histoires. Puis, l’italien Italo Calvino a su ouvrir les possibilités (Le château des destins croisés, Les villes invisibles …). Sans aucun doute, il y a là des pistes d’écriture à creuser. Tous les genres sont possibles : Comme le roman, la nouvelle est adaptable à l’infini. C’est le réalisme et le fantastique qui dominent mais on trouve aussi la nouvelle satirique, policière, historique… Pour la science-fiction et la fantasy, c’est plus compliqué parce que la brièveté de la nouvelle rend difficile la mise en place d’un univers complexe. Pourtant, qui dit difficile ne dit pas impossible : Philip K Dick en est l’un des meilleurs exemples.             Quelques mots sur les formes les plus courantes : La nouvelle réaliste : elle évoque des faits contemporains, porte un regard sur la société. De Boccace à Alice Munro, en passant par Maupassant, Zweig, Ruffin, la nouvelle a plus que prouvé sa capacité à explorer le présent. La nouvelle fantastique : le propre du fantastique (qui n’est pas la science-fiction) c’est de laisser planer le doute sur la réalité des faits évoqués. Est-ce vrai ? Est-ce le fait de l’imagination / la santé mentale du narrateur ? Gogol, Maupassant (encore lui !) Borges, Buzzati, Cortazar… de quoi chambouler votre vision du monde. La nouvelle policière : pratiquement tous les auteurs de romans policiers y ont eu recours à un moment ou un autre. Citons, entre autres, Agatha Christie, Simenon, Irisch ou plus récemment Fred Vargas. En résumé, quel que soit votre style, votre genre préféré, vos goûts de narration, vous trouverez votre bonheur d’écriture et/ou de lecture dans la nouvelle. Et pour mieux se lancer dans les travaux pratiques, ne manquez pas notre prochain article : Conseils pratiques pour l’écriture de la nouvelle.        

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histoire de la nouvelle

Comment est née la nouvelle ? Petite histoire d’un genre mal connu.

Découvrir l’histoire de la nouvelle, c’est explorer des possibilités d’écriture, c’est découvrir des modèles et contre-modèles pour savoir trouver –ou créer- la forme qui conviendra le mieux à votre projet. Du XIV au XIXème siècle (histoire de la nouvelle racontée avec des bottes de Sept lieues !)             Naissance et « enfance » de la nouvelle La nouvelle est plus ancienne que le roman, puisque l’on dit que le roman nait avec Don Quichotte (1605 et 1615), alors que les premières nouvelles sont apparues avec le Décaméron de Boccace (1349-1353) ! Le texte présente un groupe de jeunes gens qui, pour fuir la peste, se retrouvent à la campagne et font taire l’ennui en se racontant des histoires qui vont de l’érotique jusqu’au tragique, en passant par toute la gamme des écrits amoureux. La nouvelle fait ensuite la conquête de l’Espagne grâce à Cervantès (Les nouvelles exemplaires) et de la France par l’entremise de Margueritte de Navarre (Héptameron). Originalité et parti-pris La particularité de la nouvelle, dès son origine, est le regard qu’elle porte sur le monde. Au contraire des premiers romans ou du théâtre, les auteurs s’en servent pour décrire des événements contemporains ou des  faits de société.  La perception du monde diffère selon les auteurs et les pays. Plutôt grivoise en Italie, elle tend vers le grave en Espagne et oscille entre ces deux extrêmes en France. Cependant, la nouvelle ne se borne pas au réalisme. Le merveilleux est souvent considéré comme une autre facette de la réalité, ce qui ouvre de multiples possibilités d’écriture.             Le XIXème siècle, un nouvel âge d’or de la nouvelle. La multiplication des journaux augmente la demande de nouvelles. En effet, les périodiques commandaient régulièrement des textes aux écrivains reconnus. C’est ainsi, par exemple, que Maupassant publiait ses nouvelles. Au XIXème siècle, le réalisme domine toujours. Nombre de nouvelles portent sur l’observation d’un milieu ou explorent la banalité de la vie. Mais, à l’opposé du roman, elles ne comportent pas de digressions et leur dissection de la réalité est  incarnée dans des intrigues serrées et émotionnellement fortes. Cela les rend, à mon avis, plus agréables à lire. Comment dire plus efficacement que dans La parure les aspirations au luxe de la petite bourgeoisie? Comment critiquer plus durement que dans Boule de Suif, la masse veule des bien-pensants ? La nouvelle va aussi répondre à la mode de l’exotisme avec des récits examinant la vie dans des contrées « plus reculées ». Mérimée avec Colomba ou Maupassant avec l’horrible Une vendetta vont ainsi s’attacher à présenter « l’âme » de la Corse. Par ailleurs, la nouvelle allemande a ouvert la porte à l’exploration de l’intériorité tandis que la vulgarisation de la psychanalyse, le goût pour le mystérieux vont favoriser l’apparition des thèmes de la folie, du merveilleux, du fantastique. Malheureusement, la multiplication des parutions dans les journaux va quelque peu décrédibiliser la nouvelle.  Dès la fin du XIX, elle est perçue comme moins soignée que le roman.             XXème siècle et époque contemporaine : Même si de grands auteurs (Camus, Sartre, Aymé, Yourcenar …) ont écrit des nouvelles, en France, elle est devenue un genre mineure. Ailleurs, pourtant, elle reste foisonnante et  riche. L’Amérique Latine a vu se développer des auteurs majeurs dont l’œuvre est centrée autour de la nouvelle (surtout fantastique et méta-littéraire) : Borges, Cortázar, Bioy Casares, Ocampo, Quiroga, Benedetti… Ils ont écrit des nouvelles qui sont de véritables chefs d’œuvre.  Dans le monde anglo-saxon, la nouvelle a également trouvé des lettres de noblesse. Carver, Hemingway et tant d’autres ont transformé, régénéré formes et fonds. Dernièrement, la canadienne Alice Munroe a reçu le prix Nobel de littérature pour son œuvre uniquement composée de nouvelles. Alors l’aspirant auteur francophone peut-il encore se dédier à l’écriture de nouvelles ? Bien sûr ! Même si la nouvelle est moins porteuse que le roman, il y a encore (ouf) des maisons d’édition qui les acceptent. Et puis, écrire une nouvelle est un exercice incroyablement formateur comme je vous le montrerai dans un prochain article. En attendant, rendez-vous la semaine prochaine pour explorer les différentes formes de nouvelles (réaliste, fantastique, instant… il y en aura pour tous les goûts !) Vous pouvez consulter les articles précédents sur la nouvelle : ICI © Pixabay, C00 © Pixabay, C00

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