L'Echangeoir d'Ecriture

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L’atelier “EcHo-écritures” écrire pour penser le monde et notre rapport au vivant

Écrire le monde, penser, explorer, raconter l’ensemble du vivant avec l’atelier EcHo-écritures La littérature peut-elle changer notre vision du monde ? Voilà un atelier qui cherche à réponde à cette question qui me tient particulièrement à cœur. En effet, si la littérature a largement exploré les actions, les pensées et les paroles humaines, il lui reste à s’ouvrir à l’immensité du monde. Car la fiction a la possibilité d’offrir une place aux voix non-humaines qui vibrent autour de nous. Elle peut, par l’empathie, faire ressentir la place de l’environnement et l’urgence de le protéger. Elle peut aussi reprendre à son compte les narrations des luttes et des aventures pour le vivant, pour nous les rendre plus proches. Ainsi dans l’atelier EcHo-écriture, nous explorons par la littérature toutes ces relations du vivant auquel nous appartenons et toutes les nouvelles possibilités de narrations qu’elles nous offrent. Écrire le monde, multiplier les formes et les outils littéraires : Au niveau formel, c’est un atelier qui permet de multiples possibilités. De la description à la poésie en passant par le polar et la littérature engagée ou humoristique. De l’aventure à la contemplation ou de l’urgence à la mesure du temps… L’écopoétique peut être le creuset d’un renouveau littéraire. Elle est le lieu de tentatives de création de nouvelles formes ou d’actualisations d’outils d’écriture déjà existants. Un atelier qui a donc de multiples ouvertures et qui promet autant de découvertes riches et variées. L’année dernière nous avons pu poursuivre à distance l’atelier et ainsi, parmi d’autres thèmes, nous nous sommes intéressés au polar vert. Nous avons ainsi consacré un atelier à la mise à jour par l’écriture du crime écologique. A vous de découvrir maintenant l’un des textes produits à ce moment-là. Écrire le monde : une intrigue sous-marine. (Agathte) Lorsque Taho jette l’encre, Mila est prête. Elle a déjà enfilé ses palmes et ses bouteilles, vérifié tout son matériel et s’est postée sur le rebord du bateau en attendant Pierre, le moniteur. De l’autre côté de l’embarcation, Mila fixe l’horizon bleu et tente d’apercevoir l’endroit où la mer devient le ciel. Ballotée par la faible houle, la jeune femme sent l’excitation monter. Pour son dernier niveau de plongée, Pierre l’amène découvrir un nouveau spot qu’il connait lui-même peu, à l’angle Ouest du Parc Naturel Marin des îles sous le vent. Une chance dont elle compte bien profiter au maximum. – C’est parti ? Mila lève la main et forme un rond entre son index et son pouce qui signifie « Okay ». Alors, les deux humains-grenouilles se balancent en arrière et disparaissent rapidement dans l’océan. Sous l’eau, un autre univers. Des poissons lunes survolent un récif corallien d’une beauté à couper le souffle. Un des plus beaux et des derniers récifs encore intacts au monde, lui avait annoncé Pierre avant de partir. Le lieu tient ses promesses. Les couleurs chatoyantes des coraux indiquent qu’ils regorgent de vie, des poissons clowns jouent à cache-cache dans des anémones de toutes tailles, une tortue les salue sur son passage. Bref, si le paradis existe, il est ici, se dit Mila. H Lorsqu’ils arrivent à une crevasse, Pierre lui demande si elle veut descendre. Elle lui signe que oui. Le récif tombe à pic et lorsqu’elle le dépasse, elle a cette sensation magique de voler. Pendant un moment, les deux plongeurs suivent la faille s’étendant à perte de vue. Curieusement, un côté a l’air moins habité que l’autre. En s’approchant un peu de la paroi, ils s’aperçoivent aussi qu’elle est plus lisse. De petits crustacés ont réussi à s’y accrocher, tout comme des milliers d’oursins noirs qui lancent leurs piques vers les profondeurs. D’énormes concombres de mers aspirent la roche et tentent de filtrer l’eau de la mer au milieu des restes d’étoiles de mer blanchies par la mort. Mila lève les yeux vers la surface. 50m, estime-t-elle. Là haut, le soleil envoie ses rayons chauds qui parviennent à peine jusqu’à eux. Est-ce pour cela qu’il fait tout gris ici ? H Devant elle, Pierre s’est arrêté. Il étend son bras et montre une courbe uniforme. La roche est bombée et quasi nue. Quelques coquillages s’y accrochent mais on dirait que la plupart de la faune et de la flore polynésiennes a déserté les lieux. Étrange, pense Mila. La fosse aux requins d’hier était beaucoup plus profonde et plus fournie que celle-ci… Dans un creux, sous une algue brune, la plongeuse repère une fissure qu’ils s’accordent à suivre. Quelques mètres plus bas, ils traversent des centaines de bulles fébriles qui, en s’échappant de la craquelure, attisent leur curiosité. Un courant chaud. Mila pose sa main sur la roche et d’un geste vif, balaie les microalgues agrippées. Derrière leur masque, les deux plongeurs froncent les sourcils en même temps. La porosité de la matière est reconnaissable entre mille. Pourquoi du béton se retrouve-t-il à 100m de profond dans une des plus belles fosses du Parc Naturel Marin ? Le hors-bord de Taho file à vitesse grand V en direction l’atoll principal. Personne ne parle plus. Seules les secousses de la coque contre le plat des vagues répondent aux pensées de Mila, assise à la proue, les pieds ballants. Les yeux rivés sur son reflet déformé, elle ne parvient pas à effacer l’image des trois triangles incrustés dans le béton fissuré. Trois hélices bien connues du grand public… symbole de la radioactivité.   Agathe.   L’atelier “EcHo-écriture”, écrire le monde en 2021-2022 Cette année encore, j’espère relancer l’atelier au Chameau Sauvage. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à découvrir la page de l’atelier ICI ou à nous contacter directement ICI.

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atelier d'écriture littéraire toulouse

Que fait-on dans l’atelier “En lisant, en écrivant” ?

Les particularités de l’atelier “En lisant, en écrivant”. Lorsque j’ai créé l’atelier “En lisant, en écrivant”, il faut bien avouer que je l’ai d’abord fait en pensant à moi. J’y ai mis ce dont je rêvais, ce que j’avais envie de partager. Et j’ai été vraiment heureuse de voir que cela prenait aussi vite ! (J’en profite pour dire merci aux fidèles – Julie, Axelle, Ariane, Geneviève et Rose- qui ont permis par leur enthousiasme que cet atelier existe). L’organisation de l’atelier “En lisant, en écrivant”. Le but de l’atelier est simple. Il s’agit de se retrouver deux fois par mois autour d’un ou deux ouvrages. La première fois, c’est pour approfondir la lecture, en saisir les enjeux, l’organisation de l’œuvre, son style, son originalité, sa poétique, ses sens et significations, son environnement… Bref l’observer au plus près pour la connaître au mieux. Ensuite dans un deuxième temps, nous nous retrouvons pour un atelier d’écriture autour de cette même œuvre. Dans cette deuxième séance, nous essayons de retrouver ses caractéristiques principales pour écrire “à la manière de”. Ainsi nous pouvons doter notre écriture de nouveaux outils, structures, formes d’expression. Il ne s’agit pas bien sûr, de copier aveuglement. Car le principe est surtout d’apprendre avec et par l’écriture, pour pouvoir ensuite adapter ces formes à nos propres projets. L’atelier “En lisant, en écrivant” est donc d’abord un lieu de découvertes littéraires. Il permet de se plonger dans des auteurs de tous pays et toutes époques. C’est aussi un espace pour essayer, adapter, se nourrir de littérature. De Jane Austen à Virginia Woolf en passant par Pierre Ducrozet, Sylvain Prudhomme, Kim Thuy, Ivan Repila, Luis Sepulveda, Vera Caspary, Antonio Munoz Molina mais aussi Craig Johnson, Jérôme Bonnetto et Franck Bouysse….Un atelier vraiment littéraire et approfondi. Découvrir des réalisations de l’atelier : Lors de l’année 2020-2021, les participants de l’atelier “En lisant, en écrivant” m’ont lancé un défi. Ils me demandaient d’approfondir les liens entre romans et cinéma. Je leur ai répondu par un autre défi : transmettre par les mots un extrait de film. Comment passer d’un langage à l’autre ? Comment traduire en phrases la musique, la lumière, les couleurs, les mouvements, les attitudes et le jeu des acteurs ? Découvrez la proposition de Geneviève pour transmettre la douceur, la finesse et la tension silencieuse du film L’odeur de la papaye verte. Du film au texte Vous voulez en savoir plus ? Découvrez bientôt le programme complet pour 2021-2022 sur la page dédiée à l’atelier “En lisant, en écrivant”.

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Lutter pour l’excellence en littérature : chercher le mot juste

Le mot juste. Voici notre deuxième volet dans notre recherche de l’excellence en littérature. Chercher le mot juste, l’image nouvelle (Albert Camus et Sophie Divry) « Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde1 » Camus En littérature, chaque mot désigne et incarne une réalité. Se tromper de mot, c’est donc risquer de ne transmettre qu’une version troublée ou travestie de votre idée initiale. De même, chercher le mot juste revient aussi à être conscient des clichés, soit pour les éviter, soit pour jouer avec. Le mot choisi ne sera alors pas imposé par ce que l’on a l’habitude d’entendre. Ce sera celui qui dit le plus justement l’idée, l’image, la musique que nous souhaitons transmettre. Ainsi, nous pouvons espérer surprendre le lecteur et éveiller en lui un vrai plaisir esthétique. Car comme le dit Sophie Divry, la jouissance de la lecture : «  réside autant dans l’accord parfait entre l’idée et l’image trouvée que dans le plaisir de rencontrer un vocabulaire métaphorique rare et contemporain. Des images que les écrivains du passé n’auraient pas pu faire.2 »  Comment faire pour trouver le mot juste ? Avant ou en parallèle du travail de relecture. Prendre le temps de penser le thème de son texte. C’est-à-dire d’une part, se raconter sa propre histoire et l’observer de tous ses côtés. On peut essayer d’argumenter avec soi-même, avec nos raisons et nos perceptions. Ainsi on repoussera au maximum les limites de notre pensée. Une autre possibilité pour préciser l’univers de notre récit est de l’explorer avec les cinq sens, afin d’en trouver les détails les plus révélateurs. Car si l’auteur n’est pas capable de voir une atmosphère, comment pourrait-il la transmettre au lecteur ? Il importe aussi de ne pas négliger le temps pour laisser les choses décanter en soi. C’est ainsi que notre regard pourra peu à peu transformer un rapport au réel en récit. Un petit truc pour la relecture : Se relire de façon séquencée : phrase par phrase, puis paragraphe par paragraphe, puis page par page… En vérifiant ainsi l’usage des mots, leur signification, leur place, les jeux de sonorité, les échos… Et pourquoi pas, pareil à ceux qui, comme moi, ont des soucis en orthographe, commencer par la fin ? Cela oblige à penser les phrases comme autant de pierres à polir. Ensuite seulement, on peut recommencer une relecture par le début, et cette fois-ci vérifier l’harmonie du tout. Pour trouver le mot juste… purifier le texte (Saint-Exupéry) Il  semble que la perfection soit atteinte non quand il n’y a plus rien à ajouter mais quand il n’y a plus rien à retrancher.3 Peut-être que l’un d’entre vous sera capable de me démentir, mais je ne crois pas avoir jamais lu d’auteurs déclarant inutiles les suppressions dans la relecture. De Cervantès à  Garcia Marquez en passant par Stephen King, tous ont rappelé l’importance d’alléger les premières versions des mots, expressions, voir paragraphes inutiles. De façon plus générale, il n’est pas inutile de savoir choisir parmi les textes ébauchés, ceux que nous garderons et terminerons et ceux que nous laisserons de côté. Petit florilège des témoignages d’auteurs : ou comment trouver le mot juste de la façon la plus directe possible ! Miguel de Cervantès : “Se contenant donc dans les étroites limites de la narration, quoiqu’il ait assez d’habileté, de capacité et d’intelligence pour traiter de l’univers, [l’auteur] demande qu’on ne rabaisse pas son travail, et qu’on lui donne des louanges, non pour ce qu’il a écrit, mais pour ce qu’il a laissé d’écrire.” L’ingénieux don Quichotte de la Manche, II. Gabriel Garcia Marquez: “Il faut apprendre à couper, à refaire. Un bon écrivain se reconnaît moins à ce qu’il a publié qu’à ce qu’il a jeté à la poubelle. Évidemment les autres n’en ont pas conscience, mais lui si. Il sait ce qu’il enlève, ce qu’il réécrit, ce qu’il améliore.” L’atelier d’écriture de Gabriel Garcia Marquez. Stephan King : “tout texte peut, dans une certaine mesure, être resserré. Si vous n’arrivez pas à en enlever dix pour cent tout en conservant l’intrigue et le charme de l’histoire, c’est que vous n’essayez pas vraiment. Des coupes judicieuses ont un effet immédiat et souvent stupéfiant – un vrai Viagra littéraire. “ écriture, mémoire d’un métier. Comment faire : Se donner un nombre de signes maximum à ne pas dépasser est une excellente contrainte. Elle oblige à chercher le mot juste. Au fur et à mesure que vous vous connaîtrez mieux, vous serez capable d’affiner, à la façon de Stephen King, votre proportion idéale entre une première écriture et une version finale. On peut aussi considérer qu’un pas important est franchi dans notre rapport à l’écriture lorsque l’on devient capable de sacrifier les « belles inutiles ». Ce sont ces phrases certes bien jolies mais qui n’apportent rien au texte, en dehors du plaisir pris à les écrire. Personnellement, quand je les trouve vraiment chouettes, je les garde à part sur un autre cahier. Mais pour être honnête, jusqu’à présent, de toutes celles que j’ai gardées, une seule m’a resservie ! Il importe aussi de traquer les répétitions, pas seulement les répétitions de mots, mais aussi les répétitions d’idées, les paragraphes inutiles, les portions de vie des personnages sans rapport avec le centre du texte… Attention cependant : on nous apprend souvent à réduire les descriptions. Il est vrai qu’une description trop étendue est ennuyante. Cependant il ne faut pas oublier le plaisir esthétique du lecteur ! Faites en sorte que vos descriptions soit si signifiantes et suggestives qu’elles deviennent indispensables. Si elles ne le sont pas … et bien jetez-les ! Comment savoir si l’on a suffisamment supprimer ? Lisez votre texte à voix haute après l’avoir laissé reposer plusieurs semaines : si vous ne buttez pas sur les phrases et si vous ne vous ennuyez pas en relisant lentement, a priori vous êtes sur la bonne voie ! Et à chaque fois que vous avez envie de vous arrêter, rappelez-vous Saint Exupéry, la perfection ne sera là que lorsqu’il n’y aura plus rien pour gêner l’envie de poursuivre la lecture. Écouter

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partez ! expérimentez le stage d'écriture

Partir en écriture : stage d’avril 2019 Ecrire avec l’Amérique Latine

L’été arrive, qui se refuserait à partir, voyager et sortir du quotidien ? Et si, cette fois-ci, vous décidiez de partir en écriture… Partir en écriture  Ouvrir un livre et voyager dans les mots, les cultures, les visions du monde. Rêver d’ailleurs et vivre l’ailleurs, l’autre, le différent, par la lecture et l’écriture. Mais partir en écriture, c’est aussi s’ouvrir aux rencontres. Aller au devant des écrivains et de leurs mondes, de tous ceux qui ont envie d’écrire. Se nourrir de textes, d’autres cultures et d’autres littératures ou d’autres regards autour de nous. Et c’est encore chercher et trouver des mots nouveaux, des phrases différentes. C’est enfin explorer les frontières du réel et de l’imaginaire (et tout cela, comme le disait Françoise Chandernagor, en restant chez soi, ou presque[1].) Partir en écriture et écrire avec l’Amérique Latine Voilà, en résumé, ce que nous vous proposons dans notre prochain stage « Fantastique, merveilleux, réalisme magique : écrire avec l’Amérique Latine ».  Car en nous repenchant sur le parcours  de l’imaginaire, le traitement du fantastique et du réalisme dans la littérature hispano-américaine, nous pourrons penser différemment notre propre rapport au réel. Et nous pourrons choisir de regarder le monde autrement, de le faire regarder par le lecteur autrement. Pendant  les deux jours du stage, les 6 et 7 avril prochains, les différentes propositions seront là pour vous inciter à dire le fantastique, l’étrange ou le merveilleux. Elles vous aideront à explorer les limites du rapport au réel ou à redécouvrir comment l’imaginaire peut être un vecteur de critique sociale ou éthique. Nous n’oublierons pas non plus le simple plaisir de raconter le merveilleux.  Ni, bien sûr, de partir à la recherche des sources de l’émerveillement dans l’enfance. Et surtout, nous jouerons avec les mots, les récits, les lecteurs possibles. Pendant deux jours, nous effectuerons un parcours avec les grands auteurs d’Amérique Latine : Horacio Quiroga, Gabriel Garcia Marquez, Julio Cortazar… En mettant en commun nos interrogations et nos interprétations, nous chercherons à repousser nos limites d’écriture et d’imagination. A l’heure où la littérature contemporaine se cherche de nouvelles voix, de nouveaux modes d’expression, pourquoi ne pas s’ouvrir au voyage, et faire quelques pas… juste un peu plus loin ? Pour en savoir plus, c’est ICI ! Et vous pouvez aussi contacter directement la maison des écritures de Lombez : ICI [wysija_form id=”1″] [1] Françoise Chandernagor « C’est l’avantage d’avoir fait le tour de la terre par le récit des voyageurs que de pouvoir rester chez soi.” L’allée du roi.  

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ecrire un roman à plusieurs

écrire un roman à plusieurs, atelier d’écriture au long court.

Qu’est-ce qu’écrire un roman à plusieurs ?  L’idée d’écrire un roman à plusieurs mains n’est pas nouvelle. On se souvient par exemple de l’association des auteurs Boileau-Narcejac. Mais, à L’Echangeoir d’écriture, le défi de réaliser un tel exercice est né de l’expérience des ateliers de La passagère menée par Sybille de Bollardière. La proposition, bien sûr, nous a enthousiasmés. L’écriture est souvent un plaisir solitaire, même lorsqu’on la partage en atelier. Alors avoir un vrai projet de groupe, ça change tout ! Surtout si un tel projet permet d’expérimenter de nouvelles techniques et d’offrir des bases de travail à ceux qui cherchent une aide pour se lancer dans un projet long. Ce que l’on va expérimenter : Organisé sur une année scolaire, l’atelier « écrire un roman à plusieurs : La bibliothèque perdue » a pour but premier d’expérimenter des techniques de mise en route puis de cheminement du roman jusqu’au travail de réécriture. Nous explorerons donc les pistes suivantes : Préparer l’idée : penser le sens et la forme, faire des recherches documentaires, créer des personnages, définir un style, préparer un plan d’écriture. Ecrire : faire des esquisses préparatoires, travailler l’écriture, allers-retours projet/écriture. Travailler son texte : relecture/réécriture. Le thème : « La bibliothèque perdue », tel sera le thème mystérieux de ce roman à plusieurs voix. L’histoire (d’après un fait réel) d’une bibliothèque cachée sous la révolution puis murée et retrouvée il y a peu. Vous désirez en savoir plus ? Venez nous rejoindre ! Pourquoi nous rejoindre : En dehors de ce thème alléchant, il y a de multiples raisons pour nous rejoindre. Vous pourrez travailler sur une forme longue avec un « filet de sécurité » et vous entraîner à mener à bien un projet sans vous décourager. Vous aurez aussi l’occasion de trouver des méthodes pour vos projets personnels. Vous serez également soutenu par une expérience de groupe toujours porteuse, générant échanges et retours. Les conditions : Pas de conditions d’écriture particulière mais une certaine notion d’engagement à prendre en compte. Il s’agit d’un projet de groupe, donc il faut s’assurer de pouvoir avancer plus ou moins régulièrement, sans perdre le fil pour ne pas laisser les autres en plan. Comment nous rejoindre ?  L’atelier aura lieu à Léguevin, à l’association Planet Création un jeudi soir par mois. Pour plus d’informations, vous pouvez nous contacter directement. Les dates et modalités sont disponibles ICI. [wysija_form id=”1″]

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L'atelier d'écriture de Gabriel García Márquez

L’atelier d’écriture de Gabriel García Márquez : « Comment raconter une histoire ».

Trois conseils d’écriture de Gabriel García Márquez. Avouez-le, le titre donne envie ! Un atelier d’écriture animé par un Nobel, par l’auteur de livres aussi divers et somptueux que Cent ans de solitude, Chronique d’une mort annoncée ou L’amour au temps du choléra ! C’est un rêve devenu réalité. Pourtant, il me semble qu’à moins d’être un passionné de l’écrivain colombien, ce n’est pas non plus un ouvrage indispensable. Tout simplement parce qu’il ne s’agit pas d’un essai ou d’un livre de conseils. En fait, c’est la transcription des ateliers menés par García Márquez dans les années 80. Pas un livre à courir acheter donc, sauf pour trois conseils généraux, que chaque (aspirant) écrivain devrait toujours garder en mémoire. MODESTIE, AMBITION, MOYENS : les trois paramètres qui aident à faire le bon écrivain. Tout au long des ateliers de García Márquez, ces trois éléments, reviennent régulièrement. Et ce ne sont pas seulement des qualités qu’il propose mais bien une mise en pratique. La MODESTIE : ne pas avoir peur de couper. En premier lieu, il faut savoir accepter la critique et être soi-même critique vis-à-vis de son travail. Il faut écouter ce que disent les autres. Ne pas avoir peur de (beaucoup) couper. Ne pas hésiter à transformer, recommencer, même si vous avez l’impression que « ça fait bien ». Il faut apprendre à couper, à refaire. Un bon écrivain se reconnaît moins à ce qu’il a publié qu’à ce qu’il a jeté à la poubelle. Évidemment les autres n’en ont pas conscience mais lui, si. Il sait ce qu’il enlève, ce qu’il réécrit, ce qu’il améliore. Quand on recommence quelque chose c’est qu’on est sur la bonne voie [1]. L’AMBITION : La fictionmanie serait-elle le nouveau mot pour ceux qui sont obsédés par la création d’histoires ? Quoi qu’il en soit, le conseil de García Márquez, c’est de travailler et surtout de vous donner les meilleurs modèles. En résumé, vous voulez devenir écrivain ? Ce n’est pas suffisant, vous devez vouloir devenir le « meilleur écrivain ». Pour pouvoir écrire, on doit être persuadé qu’on est meilleur que Cervantès : sinon, on devient pire qu’on ne l’était en réalité. Il faut viser haut, essayer d’aller loin.[2] Les MOYENS : Travailler l’histoire et travailler le style. Bien sûr, tout le monde sait que ce sont des fondamentaux. Alors voici ce que précise García Márquez. D’abord, l’histoire ne doit pas être évidente. Ce ne doit pas être la première idée qui vous vient à l’esprit. L’histoire doit être complexe, profonde, avec plusieurs niveaux et cela… sans que ça se perçoive trop à la lecture. Quant au style, le plus important, c’est qu’il doit s’adapter à l’histoire, la servir, la soutenir. D’accord, me direz-vous, mais comment faire tout ça ? Il n’y a pas de recettes miracles, seulement beaucoup de travail et beaucoup de lectures. Souvent, on croit « tenir » l’histoire, on se dit que tout est résolu, et puis on se met à l’écrire et on se trompe de tonalité, de style. Il peut arriver que cette erreur conduise à une impasse. Par chance, nous avons en nous un petit détecteur qui nous permet de rectifier –et je dis « par chance » parce qu’il y a des méthodes proposées pour écrire des scénarios mais la vérité, c’est qu’aucune n’a la moindre utilité. Tout simplement parce que chaque histoire contient sa propre technique de narration. Le défi du scénariste, c’est de la capter à temps[3]. La préface : Alexandre Lacroix, qui a écrit la préface, prêche pour sa paroisse. Le fondateur de l’école d’écriture Les Mots (Paris) profite de l’espace d’expression de cette préface pour tenter de définir et surtout vanter les ateliers d’écriture. Mais surtout, Alexandre Lacroix clarifie l’un des présupposés de García Márquez, la différence entre l’idée (de départ) et l’histoire (obtenue à l’arrivée). L’idée : L’idée, c’est quelque chose qui se transmet rapidement. L’idée peut s’expliquer en quelques paroles. Elle n’a pas besoin de la personnalisation ou de la complexité des personnages et/ou de l’univers du récit. L’histoire : A l’inverse, dans une histoire, il y a de la profondeur, de l’opacité, des obstacles. Si on la résume en quelques mots, on doit sentir qu’on y perd quelque chose. Pour qu’il y ait une histoire, il faut qu’un ou plusieurs personnages, nettement décrits et situés, rencontrent des obstacles sur leur route. L’idée est du côté de la solution, l’histoire du côté du problème. L’idée est lisse, l’histoire est rugueuse comme la réalité. Ou mieux, une idée, c’est une histoire qui couche avec son lecteur dès la première ligne ; une histoire digne de ce nom, c’est au contraire une créature farouche et mystérieuse qui ne se livrera qu’à la dernière page[4]. Et voilà, donc maintenant, à vous de vous mettre au travail ! [wysija_form id=”1″] L’atelier d’écriture de Gabriel Garcia Marquez, comment raconter une histoire. Paris, Seghers, 2017, traduction par Bernard Cohen et préface d’Alexandre Lacroix. 455 p. [1] Op.cit, p. 25 [2] Op.cit, p.25 [3] Op.cit, p. 28 [4] Op.cit, p. 12

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L'angoisse et le suspens

Un atelier pour connaître et travailler le suspens

Qu’est-ce que le suspens ? Il y a quelques mois, nous avons réalisé dans le cadre de l’atelier « Du vent souffle sur les mots » une séance pour jouer avec le suspens. En voici un bilan, qui vous donnera je l’espère, de nouvelles idées d’écriture. Une petite mise au point : Contrairement à ce que l’on pense parfois, le suspens n’est pas réservé aux formes policières et ce n’est pas non plus une importation de la fiction américaine. Le terme apparaît en France au XIIIème siècle. A ce moment il désigne la suspension d’une charge (en résumé, un licenciement). Il incorpore l’idée de « perplexité, inquiétude » au XVème siècle. En 1826, Balzac utilise l’expression « tenir en suspens » pour la technique qui consiste à captiver quelqu’un, à tenir en haleine. Au fil du temps, le « suspens » conserve deux sens principaux : L’incertitude, voir l’angoisse en face de l’inconnu, en tout cas l’intérêt pour ce qui va suivre. La notion d’arrêt, d’attente, de retard de l’action ou de l’information. Le suspens dans la littérature en général : Techniques de suspens : Penser la notion de suspens comme la capacité à propulser l’intérêt du lecteur vers la suite de l’histoire permet donc d’identifier différentes techniques : Attirer l’attention sur un point de l’histoire sans donner toutes les informations et créer un questionnement autour de ces informations manquantes (c’est l’une des techniques du cliffhanger, pour donner envie aux lecteurs/spectateurs de s’attaquer à l’épisode suivant). Créer de l’intérêt pour un personnage et le mettre dans une situation incertaine, qui donne envie de savoir comment elle sera résolue. C’est aussi une pratique courante pour les fins de chapitre ou d’épisode. Générer de l’intérêt pour l’action, en insistant sur ses enjeux. Créer une atmosphère de crainte, annoncer des dangers. Retarder des informations ou des actions en le faisant savoir. Jouer avec des petites phrases lapidaires et qui donnent vraiment envie d’en savoir plus : “Quand je l’ai vu revenir, (…) j’ai compris qu’il y avait en lui cette forte suggestion d’un caractère qui accompagne toujours ceux qui sont porteurs d’une histoire, comme ceux qui sont porteurs d’un revolver. Mais je ne fais pas une vaine comparaison littéraire : il avait une histoire et possédait un revolver.” Antonio Muñoz Molina, L’hiver à Lisbonne. Thématique du suspens Donc, on peut créer de la tension avec n’importe quel sujet. Il suffit de savoir s’y prendre en soulignant l’enjeu et en dosant les informations : « J’imagine que l’on peut avoir un personnage qui accomplit un acte simple et intéressant –essayer de repêcher une alliance dans le conduit du lavabo, par exemple- et continuer un paragraphe de cinquante ou soixante lignes sans cesser de retenir l’attention du lecteur. Mais le lecteur n’aime pas être d’un seul coup plongé dans un océan d’informations, de faits compliqués qu’il a de la peine à relier aux personnages concernés, puisqu’il ne les connait pas encore. » Patricia Highsmith, L’art du suspens, mode d’emploi. Alors, n’hésitez pas. Créez du suspens avec un cadavre ou coquelicot si ça vous dit. Mais veillez à ce que votre lecteur attende les informations. Une simple affaire d’organisation ? Si le suspens n’est pas une affaire de thématique, ce n’est pas non plus qu’une histoire d’aménagement. En réalité, il s’agit d’organiser, mais d’organiser quelque chose de spécifique : le questionnement du lecteur, les « comment ?», les « et ensuite ? », les « quand ? » ainsi que les « pourquoi ? ». “Les romans sont des récits et ceux-ci (…) en tiennent en éveil le public qu’en l’amenant à se poser des questions et en différant les réponses qu’ils y apportent. On peut classer les questions en deux catégories, celles qui ont trait à la causalité (ex : qui est coupable ?) et celles qui ont trait à la temporalité (ex : qu’est-ce qui va arriver maintenant ? )”. David Lodge, L’art de la fiction.  Le suspens est donc, à mon avis, essentiellement un travail de réécriture.  Une fois que vous connaissez votre histoire, reprenez votre récit et organisez-le en fonction de son impact sur le lecteur. Jouer avec les règles du suspens : Ce n’est pas parce que le support du suspens est le questionnement qu’on doit le respecter à la lettre. Ainsi, Gabriel García Márquez est capable de nous tenir en haleine sur plus de cent pages. Pourtant, dès la première ligne, il nous annonce qui va être tué, par qui et pourquoi : “Le jour où il allait être abattu, Santiage Nasar s’était levé à cinq heures et demie du matin pour attendre le bateau sur lequel l’évêque arrivait.” Gabriel Garía Márquez, Chroniques d’une mort annoncée.  Ici le suspens ne tient donc plus sur le qui, ni le pourquoi, mais sur le comment et les manières d’y échapper. C’est une question de style, d’audace et d’organisation du récit. Le suspens dans le policier ou le thriller : Le genre policier (policier, polar, thriller…) étant basé sur une question ou la résolution d’une énigme, il est normal que le suspens en soit devenu un élément fondamental. On y retrouvera en fait, les mêmes ingrédients. Ils seront néanmoins renforcés par l’utilisation d’un schéma entièrement basé sur le questionnement (l’enquête et la résolution des « pourquoi » et « comment ») ainsi que des thématiques propres à faire monter l’angoisse autour de la situation des personnages (mort, menaces, violence de toutes sortes, tensions psychologiques…). Notre atelier : Principe de l’atelier : Il s’agissait de créer de l’intérêt, voir une angoisse, ainsi que des questionnements à partir d’objets du quotidien. Pour cela, les participants ont écrits des textes à partir de quelques photos (une natte de plage, une toupie…). Attention, la maîtrise du suspens est avant tout une affaire de réécriture. Donc une fois le texte écrit, il y a eu un temps de relecture pour réorganiser les idées et souligner les questionnements. N’hésitez pas vous aussi à écrire une première fois votre idée d’histoire. Ensuite, retravaillez le récit pour en souligner les attentes et retarder les réponses. Quelques textes des participants : La_natte_sur_la_plage La_toupie Sources : Étymologie et lexicographie du mot “suspens” : CNRTL Antonio Muñoz Molina, L’hiver à Lisbonne, Paris, 1987, Le Seuil, p. 20, traduction de Philippe Bataillon. Patricia Highsmith, L’art du suspens, mode d’emploi, Paris, Presses Pocket,

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Jeux de cons

Les nouvelles de l’été: Jeux de cons! 2/2

« Je suis volontaire ». A ces mots hésitant, le pilote se retourna, surpris. -Pardon ? -Vous avez besoin d’un pilote ? J’ai 500 heures de vol sur Spitfire et je suis formée à la navigation, dit-elle en faisant un pas en avant. -Mais vous n’y pensez pas ! C’est la guerre ! La vraie… C’est autre chose que de livrer des avions. -Je suis votre meilleure option….- Le ton était plus convainquant. -Il faut du cran et du sang froid. Il faut maîtriser ses émotions ! la coupa-t’il. -Je suis votre meilleure option pour que la mission se fasse avant le coucher du soleil. -Elle n’a pas tort ! -C’était la première fois que l’officier de renseignement se joignait à la discussion- Si les allemands s’apprêtent à nous attaquer, je préférerais être mis au courant. La surprise de ce matin était, disons… désagréable. Le silence régnait dans la salle quand le chef le rompit : « Ne me le faites pas regretter ! » Il lui présenta la situation de la ligne de front, les terrains ennemis à éviter, les zones de DCA à contourner. Elle eut également droit à un cours accéléré sur le maniement de la caméra. Elle prit les derniers bulletins météo et traça sa route sur la carte en notant les points de passage. Tout en l’aidant à se sangler, il lui donnait les derniers conseils : « N’oubliez pas, votre vie est plus importante que la mission, pas de bravoure inutile. Une dernière chose, si vous êtes abattue derrière les lignes, ne vous faite pas prendre vivante ». Elle se demanda si finalement c’était une bonne idée. Son genou droit se mit à trembler. « Allez du courage, tu voulais de l’action, te voilà servie » marmonna-t-elle. Puis très vite l’expérience reprit le dessus. Le moteur démarré, elle roula jusqu’au seuil de piste et décolla. Son genou ne tremblait plus. Heureusement la couche nuageuse était basse, cela lui permettrait de s’y réfugier en cas de mauvaise rencontre. Tout en surveillant les alentours, elle se préparait à sa mission. A cinq minutes de l’objectif, elle décida de descendre. Alors qu’elle passait en palier, elle vit au loin des lueurs scintillantes. Cela lui rappela les feux d’artifices de son adolescence qu’elle trouvait si romantiques. Quelque chose éclata à droite, puis à gauche et soudain le ciel s’embrasa. Stupeur ! Ce qu’elle avait pris pour des lueurs était en fait le départ des coups de DCA. Après les 88 voici les 37 et les 20 millimètres qui entraient dans la danse. Les obus fusaient. C’était un miracle que l’avion n’ait pas encore été atteint. Elle plongea un peu plus vers le sol. Clac ! Bang !. Touché… Mais rien de vital, elle continuait. Elle survolait maintenant l’objectif en essayant de rester le plus stable possible. Elle passa en un éclair au dessus des troupes se jetant à couvert à son passage. A mesure qu’elle s’éloignait, l’intensité du feux diminuait. Quel étrange sensation de se retrouver à nouveau dans un ciel calme alors que quelques instants auparavant il bouillonnait. Elle était trempée de sueur et toute étonnée de s’en être sortie vivante. Tout en reprenant ses esprits, elle commença à vérifier si tout allait bien. L’avion répondait normalement. Alors que ses yeux parcouraient le tableau de bord, elle fut saisie d’horreur… Elle avait oublié enclencher la caméra ! Son genou se remit à trembler. Il n’était pas question qu’elle y retourne. C’était déjà un miracle qu’elle respire encore. Elle se rappela les paroles du soldat : revenir saine et sauve à n’importe quel prix. Et puis, on ne lui reprocherait pas d’avoir raté cette mission. Après tout, durant toutes ces années, on lui avait bien fait comprendre que l’on n’en demandait pas trop à une femme ! C’est certain, on l’accueillerait avec compassion et bienveillance, la félicitant même d’avoir essayé, et on n’en parlerait plus. Manette au plancher, manche à droite le Spitfire fit un superbe demi tour. Son genou ne tremblait plus. Elle essaya d’analyser la situation. Malgré tout, elle gardait l’initiative, même sur leur garde, ils ne s’attendraient pas à avoir aussi vite un deuxième passage. Elle choisit d’arriver par le nord mais cette fois en s’aidant du relief pour se soustraire le plus possible à la vue des artilleurs. L’avion volait bas… Plus bas que lors du premier passage… Dernières vérifications. Ne pas oublier enclencher cette fichue camera ! L’objectif n’était plus très loin. Instinctivement, elle tourna la tête à droite et vit des éclairs saccadés à la lisière d’un bois. Plus d’hésitation, elle piqua pour coller le plus possible au terrain. Déjà les premiers obus éclataient derrière elle. Le Merlin délivrait toute sa puissance faisant trembler le capot. L’artillerie se déchaînait, c’était maintenant un mur de ferraille qu’elle devait traverser. Elle rentra ses épaules et baissa la tête, illusoire protection contre ce déchaînement de fureur. Elle était encadrée par les traçantes. Par intermittence un « Bang » lui confirmait qu’elle était bien la cible. Sa vitesse était maintenant effrayante. Elle passa au dessus de l’objectif en trombe et se mit à zigzaguer dans le plan vertical et horizontal. Il fallait rendre imprévisible sa trajectoire pour désorienter les pointeurs. A nouveau, sans prévenir, le ciel redevint calme. Elle en profita pour vérifier l’état de la machine. Les commandes répondaient normalement, RAS. Elle coupa la caméra. Vérifications extérieures faites, elle constata un trou dans l’aile. « On pourrait sans problème y faire passer la tête de Mr Hasting ». A cette pensée, elle ne put s’empêcher de rire nerveusement. Tout en relâchant la pression, elle prit le cap de Melsbroek. « Quel jeux de cons quand même !» FIN   Retrouver la première partie ICI

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