L'Echangeoir d'Ecriture

conseil d’écriture

Campbell, le voyage du héros

Joseph Campbell, Les héros sont éternels, des étapes pour créer un héros

L’objet du livre de Campbell : découvrir la structure interne du parcours héroïque Le livre de Campbell[1] analyse mythes et  contes pour en découvrir la structure.  Facile à lire, avec des extraits de contes à l’intérieur des explications, il suggère beaucoup d’idées. Sur certains aspects cependant, le texte est assez fantaisiste. N’allez pas y chercher des vérités psychanalytiques! Mais c’est une vraie mine si vous souhaitez des informations pour organiser vos histoires ou découvrir (de façon très rapide) comment les narrations peuvent influencer les lecteurs. Utilisation et adaptation : dans quel type d’écriture ? Bien sûr, Campbell s’intéresse au conte, mais si vous faites attention aux étapes proposées, vous verrez qu’elles sont adaptables à bien d’autres genres. Fantasy, aventure, polar, roman initiatique ou d’apprentissage…  Tous contiennent et utilisent ce type de structure. On sait d’ailleurs que l’ouvrage a servi pour le scénario de Stars War ou  Matrix. Donc, une excellente trame que vous la suiviez… ou que vous la détourniez ! Le voyage du héros, douze étapes clés. Dans son livre Campbell présente trois grands moments de l’évolution du héros qui contiennent chacun plusieurs éléments (étapes de séparations, étapes d’initiations, étapes de retour). En réalité, le plus intéressant, c’est qu’à partir de ce livre, douze étapes ont été catégorisées, permettant ainsi d’obtenir une structure « idéale » du parcours héroïques. Les voici résumées pour vous : Le monde ordinaire : étape introductive pour décrire l’univers du l’histoire. Le héros ne se démarque pas encore. L’appel de l’aventure : un pays lointain, une forêt, un sous-marin, un geste maladroit… c’est l’élément perturbateur qui intervient (à vous de trouver à quel(s) texte(s) les exemples renvoient !). Réticences du héros : le personnage a ses limites. Cette étape permet de voir ce qui est « perfectible » en lui. La rencontre du « guide » : une figure protectrice qui servira de mentor. Le passage du seuil : il faut sortir du cocon protecteur et prendre des risques. Dans les contes, il y a pour symboliser ce moment, des torrents, des dragons… A vous de trouver comment dire le point de non-retour dans votre histoire. Les épreuves, alliés et ennemis : ils préparent le héros à l’épreuve suprême, lui permettent de se tester et d’acquérir de nouvelles capacités. Le lieu dangereux : il peut s’agir d’un lieu ou d’une rencontre, qui servira de cadre ou d’enjeu à la dernière épreuve. Épreuve suprême :  le héros affronte la mort (même symbolique) Appropriation de l’objet de la quête (qu’il s’agisse d’une situation sociale, d’une conquête amoureuse, d’un objet…) Retour et parfois nouvelles épreuves avant de ramener l’objet de la quête. Le héros, transformé par l’expérience acquiert un nouveau statut (mariage, position sociale, reconnaissance de son art…). Retour au monde ordinaire : personnage perd son statut de héros pour laisser la place à d’autres quêtes. On trouve des parcours similaires dans les contes bien sûr, mais aussi dans les mythes de passage à l’âge adulte. Il est même discernable dans La flûte enchantée, L’éducation sentimentale et certains romans contemporains ! Intérêt du parcours : L’intérêt principal de ce parcours n’est pas d’avoir une structure à respecter à la lettre, mais plutôt de jouer avec. La garder en toile de fond permets d’avoir des moments symboliques pour faire évoluer l’histoire et le personnage. Enfin, cela donne une strate de significations supplémentaires au texte et permet aussi d’en vérifier l’harmonie et l’organisation. A vous donc, de vous amuser avec ! [1] Le livre a été traduit sous deux titres différents : Le héros aux mille et un visages ou Les héros sont éternels. © Pixabay, CC0 © 2015, L’Echangeoir d’écriture

Joseph Campbell, Les héros sont éternels, des étapes pour créer un héros Lire la suite »

auteur et personnage, les bons liens

Quelques outils pour aider à la création d’un bon personnage

Ceci n’est pas un énième article pour faire des fiches de personnages. C’est plutôt un bilan de mes propres difficultés et trouvailles. Un article plus personnel donc. En effet, lorsque j’écris, je suis souvent déçue du résultat, je ne sais pas comment produire ce que j’imagine. Comme dirait Stephen King,  ma boite à outils n’est pas assez remplie. Alors je me suis mise à chercher auprès des auteurs que j’admire quelques solutions. Voici ces « outils » qui m’accompagnent désormais lorsque j’écris. J’espère qu’ils vous seront également utiles. Le bon personnage, un ego imaginaire : Une phrase de Milan Kundera L’une des difficultés que l’on peut rencontrer lors de la création du personnage, c’est la tendance à s’y mettre trop soi-même. Les personnages, tous semblables entre eux, n’ont alors aucun relief. S’il s’agit d’un piège dont on est facilement conscient, reste le problème de savoir comment faire autrement. Ce qui  m’a ouvert une porte, c’est de prendre le problème à l’envers, grâce à cette phrase de Milan Kundera dans l’Art du Roman :  …les personnages de mon roman sont mes propres possibilités qui ne se sont pas réalisées. (…). Ils ont, les uns et les autres, franchi une frontière que je n’ai fait que contourner. Car oui, c’est certain, tout auteur se met dans ses personnages, mais il faut que ce soit productif. Pour paraphraser des termes de psychanalyse, il ne s’agit pas de projeter son « moi » dans un personnage et d’en faire une sorte de duplicata. Ce serait plutôt se projeter dans le « moi » du personnage pour essayer de voir tout ce que l’on pourrait faire, si on était lui. Gammes d’écriture pour un bon personnage Bon, je suis d’accord, c’est un peu compliqué en théorie. Voici un exemple pratique : Vous n’êtes plus vous, vous êtes le criminel d’un roman policier. Comment voyez-vous les victimes? Quel rapport entretenez-vous avec la vie humaine, avec  la morale ? Mais aussi, comment percevez-vous votre lieu d’habitation, les musique, les couleurs (ou autres détails importants dans votre récit) ? Ensuite, comment allez-vous vous exprimer, qu’est-ce que va vous attirer, vous révulser, vous faire peur… ? Rappelez-vous, votre but est d’expérimenter ce qu’un autre pourrait penser. Il ne s’agit pas de donner à un personnage ce que vous, auteur, pensez. Essayez, non seulement d’écrire cette vision des choses, mais de la vivre (pendant un temps limité !). Enfin, revenez toujours à votre propre opinion, pour vérifier qu’elle est bien différente. C’est une expérience désarçonnante mais enrichissante. Si cela vous parait impossible, voici un deuxième exercice.  Dans votre entourage, choisissez une personne que vous connaissez moyennement. Mettez-là dans une situation romanesque et imaginez comment il/elle pourrait réagir. Vous pouvez vous entraîner également avec des personnages de fiction ou de parfaits inconnus que vous avez pu observer à l’arrêt de bus, à la queue de la boulangerie… Là aussi, faites toujours des vérifications entre votre texte et le caractère que vous avez défini à l’avance. Il y a parfois des glissements surprenants ! N’hésitez pas non plus à noter des expressions, des réactions qui pourraient vous être utiles pour de futurs personnages. En résumé, perdez votre personnalité pour vous fondre dans celle de votre personnage au lieu de vous projeter en lui. Personnage principal versus personnages secondaires : « Et si le véritable talent du narrateur –romancier ou cinéaste- ne résidait pas dans la création des héros mais dans celle des personnages secondaires ? »  demande Antonio Muñoz Molina [1]. Un bon personnage est toujours pris dans un réseau. Si vos personnages secondaires ne sont pas à la hauteur, votre protagoniste s’en trouve  affaibli. Par ailleurs, c’est souvent la multiplicité des points de vue qui fait les œuvres remarquables : Le roman, c’est le paradis imaginaire des individus : c’est le territoire où personne n’est possesseur de la vérité , ni Anna, ni Karénine, mais où tous ont le droit d’être compris, et Ana et Karénine[2]. Kundera nous rappelle une chose essentielle. Tous nos personnages doivent avoir leurs raisons d’agir, leur part de complexité. Mais aucun ne doit tout contenir à lui seul. Comme le dit Stephen King, oublier cette multiplicité du réel, c’est risquer de faire des clichés ou, pour reprendre ses mots, des “nullités unidimensionnelles” : Il est aussi important de se rappeler que personne n’est le « méchant » ou le « meilleur ami » ou encore « la pute au grand cœur » dans la vie réelle ; dans la vie réelle, nous nous considérons tous comme le personnage principal, le protagoniste alpha, l’incontournable ; c’est sur nous que sont braqués les projecteurs. Si vous êtes capable d’adapter cette attitude à vos œuvres de fiction, vous ne trouverez peut-être pas plus facile de créer des personnages remarquables, mais vous aurez moins tendance à engendrer les nullités unidimensionnelles qui peuplent tant d’ouvrages de fiction populaire.  p. 227 Donc, n’habitez pas seulement votre personnage principal. Allez aussi loger chez les autres et affinez ainsi leurs relations, leurs différences, leurs personnalités. Le rapport à l’histoire et à  l’universel : Mais un bon personnage ce n’est pas seulement une personne ou une personnalité. Un bon personnage, c’est aussi un pion qui doit faire avancer votre histoire. Il doit donc être en construit en fonction de cette histoire. Et puis, ce sera aussi un porteur de symboles pour votre lecteur, un représentant d’une façon d’agir et de voir le monde. C’est là qu’intervient le pouvoir des grands personnages, ceux qui marquent les époques. Le vrai bon personnage est « un instrument séduisant qui instaure une forme de dialogue entre l’auteur et son lecteur sur l’histoire du monde, sur la place de l’homme et ses désirs dans une société donnée[3]. ».  Sa force résidera dans le mélange du courant et du particulier qui permettra à tout lecteur de s’y identifier[4]. Mais attention, les personnages “idées”  sont souvent froids et emphatiques. Ce n’est pas le symbole qui porte le personnage. C’est d’abord une individualité qui deviendra un symbole. Forme de présence du bon personnage Cela dit, comment incarner de telles idées de personnage dans un texte ? On en revient là à une maxime de base de l’écriture. Montrer  et ne pas dire, faire agir sans commenter, limiter les informations. Ainsi, Virginia Woolf donne l’exemple de

Quelques outils pour aider à la création d’un bon personnage Lire la suite »

publier, être lu

Bon plans pour écrivain sur le net 2.2 : rendre public son travail, être lu, publier

  Après avoir découvert la semaine dernière des sources d’inspirations, des aides pour écrire et s’organiser, voici aujourd’hui mes références sur le net rendre publics vos textes. Vous y trouverez des informations pour publier en ligne, mais aussi sur les forums, les concours, les maisons d’auto-éditions… Tout ce qui peut intéresser un écrivain prêt à partager ses textes.   Être lu et recevoir des avis : Les forums Un petit tour sur la première page d’un moteur de recherche suffit  pour s’apercevoir de la multitude de forums, plate formes de publication en ligne, groupes d’auteurs…Le problème étant de trouver celui qui vous convient. Personnellement je n’aime pas trop  les forums. En général, je n’apprécie pas la mise en page, j’ai l’impression de perdre beaucoup de temps et que cela ne m’apporte pas grand-chose.  Mais peut-être en avez-vous une autre expérience ? Les plate formes pour publier sur internet (Wattpad, Scribay…) Wattpad, la plus connue Sil s’agit de publier sur le net pour recevoir des avis, je suis plus à l’aise sur les plate formes d’éditions libres. Mieux présentées et donc plus claires, elles offrent aussi des fonctionnalités variées. Presque tout le monde a entendu parler de Wattpad, la plate forme canadienne. C’est une sorte de méga bibliothèque de textes en accès libre, où vous pouvez créer votre compte, lire, publier, recevoir et donner des avis. Principaux problèmes : tous les types d’écriture ne sont pas bien représentés et pour se faire connaître… il faut du temps, du travail et de la chance. Ma préférée : Scribay A côté de Wattpad, il y a celle que l’on pourrait appeler la « cousine française » Scribay. Je l’ai utilisé quelque temps pour tester et j’ai bien apprécié. Le visuel est agréable, on s’y repère facilement. Les jeux et défis d’écriture régulièrement proposés sont autant d’incitations à écrire. De plus, la communauté m’a semblé bienveillante. Enfin, les concepteurs ont également créé un système d’incitation à la lecture et des propositions de découvertes des nouveaux auteurs pour aider chacun à trouver textes et publics.  Il y a également un blog, mais il n’est pas très actif. Bref, tant visuellement, que par ses fonctionnalités ou ses activités, si vous souhaitez publier et échanger des textes sur internet, Scribay reste ma première recommandation. Atramenta et Medium Medium et Atramenta sont deux autres plateformes sur lesquelles vous pouvez publier des textes libres de droit. Atramenta est aussi éditeur de livres numériques payants. Elle offre donc de nouvelles possibilités, permettant par exemple la lecture sur liseuse. Il y a aussi un petit système d’entraide et relecture. Dans un sens, cela peut être un pas pour une vraie auto-publication (attention pour la publication, le service est payant). Par contre, il y a moins de facilité pour les échanges et l’interactivité. Medium est une plate forme anglophone qui permet de publier tout type de textes, les œuvres littéraires n’étant qu’un sous-thème de la catégorie « culture ». Evidemment, si vous écrivez en français, le public n’est pas encore énorme. Par contre, il y a de bonnes fonctionnalités pour faciliter l’interactivité, les rencontres, les découvertes. La spécialité de la plateforme est le contenu long et qualitatif. Il existe une version française avec un onglet Lettres pour la littérature ! Allez voir. Post-on-spot Petit nouveau assez spécialisé, post-on-spot, vous propose de partager vos connaissances sur des lieux, des événements, des caractéristiques naturelles ou de l’histoire locale. D’une part, vous écrivez des « posts » sur des savoir-faire, la nature, la vie ou l’histoire d’un lieu (le spot). D’autre part,  si vous êtes en balade et que votre téléphone est équipé de l’application, vous êtes avertis qu’il y a une anecdote sur le lieu que vous traversez. Sympa, non ? Tout le monde peut enrichir le répertoire, alors n’hésitez pas. PS : Si vous êtes surtout en recherche d’avis et de relecture, nous sommes en train de mettre en place un service d’accompagnement à l’écriture. C’est un peu long, parce que nous voulons mettre au point des méthodes de relecture efficaces et constructives. Néanmoins, si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à nous faire signe dès maintenant. Nous prendrons certainement des textes « cobayes » avant de nous lancer vraiment. Participer à des concours Quelques adresses pour être au courant des concours d’écriture. Nouvelle donne : super page pour avoir les annonces de concours, bien documentées et expliquées. Une référence. Harfang : la revue littéraire Harfang publie des nouvelles chaque mois ainsi qu’une « micro nouvelle » de 100 mots maximum. Elle dispose aussi d’un onglet qui recense les concours et prix en matière de nouvelles. Vous en écrivez ? C’est pour vous ! Le coin des appels à textes : une page facebook pour être au courant des appels à textes et concours. Pratique ! Epopées fictives (imaginaire) : le site des appels à texte de la littérature de l’imaginaire. Les éditions en ligne (livre numérique et livre papier en auto-édition) Ici, il s’agit juste de pistes : je n’ai jamais rien tenté moi-même, je ne parle donc que par ouï-dire. Il y a quand même une chose à savoir (même si j’imagine que vous êtes tous déjà bien prévenus). Un auteur ne devrait JAMAIS accepter de payer pour se faire publier. Les  maisons d’ « auto-édition » : Le concept a été créé aux Etats-Unis avec Lulu. Il commence à se développer en France avec plusieurs « maison d’auto-édition ». Ainsi, Edilivre se présente comme une maison d’édition alternative : il y a un (tout petit) travail d’édition (mise en page, dépôt de l’ISBN par exemple) et le livre en version papier peut être commandé presque partout (réseau de librairies et grandes distributions). Il y aussi des possibilités au niveau de la diffusion et de la communication. Comme je le disais, je ne l’ai pas testé. Cependant, je connais quelques personnes qui l’ont utilisé et semblent satisfaites. Si cela vous intéresse, dites-le en commentaire et j’approfondirai le thème ! Dans le même style vous trouverez aussi TheBookedition.com. Par contre, sur celui-là, je ne dispose d’aucun retour. Les plate formes : Amazon (Kindle), Apple, Kobo-Fnac, Youscribe,…: si vous êtes prêts à faire tout le travail, pourquoi ne pas tenter l’aventure. Cette fois-ci il s’agit uniquement de livres numériques,

Bon plans pour écrivain sur le net 2.2 : rendre public son travail, être lu, publier Lire la suite »

pour guider les écrivains sur le net

Bons plans pour écrivains sur le net (1/2 pour l’écriture)

C’est déjà une lapalissade que de dire que le net fourmille de bons plans mais qu’il est difficile de s’y repérer. Néanmoins, avec un peu d’obstination, on finit par s’y retrouver et j’ai pu accumuler de bonnes références pour les écrivains. Je ne prétends pas être exhaustive, aussi n’hésitez pas à compléter en ajoutant vos références favorites. Comme l’article de départ était vraiment long, j’ai décidé de le diviser en deux : aujourd’hui, les bons plans pour écrire et la semaine prochaine ceux pour rendre vos textes publics et être lus. Bons plans pour écrivains : sites-outils pour la langue et pour l’écriture Pour améliorer la langue : Avant même de se plonger dans la fiction, quelques petites références pour améliorer son vocabulaire, son orthographe ou la correction de la langue (le basique des écrivains!). Questions de vocabulaire CNRTL : vous cherchez un synonyme, un mot proche, une définition ? Le Centre National des Ressources Textuelles CNRTL (outil du CNRS) est là pour vous. En cliquant sur l’onglet « Portail lexical » (flèche rouge) vous accéderez aux recherches de synonymes,  aux significations (lexicographie), antonymes et proxémie (flèches vertes). Vous pouvez facilement rebondir d’un mot à un l’autre, affiner le sens, trouver des utilisations. J’aime beaucoup l’onglet « proxémie » qui permet de se créer une carte mentale autour de chaque mot. C’est écrit petit, mais en passant la sourie (flèche rouge) le nom s’agrandit. En cliquant sur cluster ou liste, les mots s’affichent regroupés par thème. Un outil génial pour varier son vocabulaire (en faisant attention bien sûr à ne pas verser dans le précieux !). Question d’orthographe Et si c’est l’orthographe que pose problème ? (comme moi hélas). Il y a toujours Antidote. Problème, c’est payant. Il y a aussi le Robert Correcteur, également payant. Les logiciels libres ne sont guère plus efficaces que les correcteurs intégrés dans vos traitements de texte.  Moi, je ne suis pas riche, alors je préfère passer du temps à me relire, même si je sais que je suis loin d’être efficace. A ce propos, si vous souhaitez vous améliorer en orthographe, il y a le Projet Voltaire. Payant lui aussi, mais au moins, il vous offre une formation (avec certification) et une indépendance finale. On peut même faire un test gratuit. Un jour, je m’y mettrai ! Bon plan pour écrivains: utiliser des logiciels d’écriture ? (SCRIBBOOK) Plongeons-nous au cœur de l’action : l’écriture créative ou plutôt, le côté rédaction, mains dans le cambouis.  Words et assimilés sont certes très pratiques, mais il existe aussi plusieurs logiciels pour vous accompagner dans la création littéraire. (Mais si, moi aussi j’étais sceptique au début et finalement…) Le plus célèbre de ces logiciels est sans doute Scrivener, mais il est payant –et cher-. Depuis quelques temps déjà, j’utilise Scribbook. La plateforme est facile, déjà dotée de nombreuses fonctionnalités même si ce n’est encore qu’une version Alpha. En plus, c’est gratuit (pour l’instant). Pour être honnête, je ne peux vous parler que de celui-là, parce que comme j’y suis à l’aise, je n’ai pas été chercher ailleurs ! Ce que j’y apprécie surtout ce sont les possibilités d’organisation, l’onglet synopsis qui permet de garder en tête son projet, ainsi que certaines modalités de comptage ou de travail en mode « sans distraction ». Pour plus de détails, je projette un article uniquement consacré à Scribbook. Je vous en ferai découvrir les principales fonctionnalités et en prime, nous aurons quelques échanges avec le concepteur, Jonathan. Mais si vous ne connaissez pas, n’hésitez pas à déjà aller y faire un tour. Pour l’écriture créative : Les sites de conseils et de ressources d’écriture sont légions. J’ai souvent tendance à les trouver répétitifs et peu approfondis. Mais il me semble que les cinq que vous trouverez ci-dessous font vraiment exceptions. Je vous laisse les découvrir (en espérant cependant que vous me resterez fidèles !) L’Inventoire : La revue littéraire d’Aleph-Ecriture, foisonne de bonnes idées, références, pistes de travail et de lecture. J’apprécie tout particulièrement les nombreux appels à textes de l’Atelier ouvert (à partir de textes contemporains et toujours parfaitement expliqués et commentés), ainsi que les interviews d’écrivains. Pour les animateurs d’atelier d’écriture, il y a aussi souvent des articles intéressants. En plus, le site est clair et agréable visuellement. Remue.net et le Tiers-Livre : Autant le dire, je n’aime pas la présentation visuelle. Mais il faut passer outre. La page Remue.net (maintenant un collectif) et le Tiers-Livre ont tous deux été lancés par l’auteur, éditeur et animateur François Bon. Les deux sites fourmillent d’idées d’écriture, d’analyses, de conseils, de fils à tirer… Le principal inconvénient pour moi, c’est la difficulté de s’y repérer, mais l’effort en vaut la peine. Sur le Tiers-Livre, une partie des contenus n’est pas en accès libre, mais pour une fois, ce n’est pas un gros frein ; pour 30€ vous avez un accès indéfini à l’ensemble des ateliers d’écriture, articles, livres en ligne… Il faut prévoir un peu de temps, mais ce sont vraiment deux sites à explorer. D’ailleurs, je pense que je vous en ferrai aussi une présentation détaillée un peu plus tard. Entre2lettres : Le blog de Pascal Perrat part de concepts très différents de ceux de l’Inventoire. Plus basées sur la créativité libre et moins sur l’écriture littéraire, les propositions de Pascal Perrat vous aident à lâcher la bride à votre imagination. A la fois amusant et porteur, j’aime bien y faire un tour de temps en temps. A noter également, le « détecteur de cliché ». Vous entrez votre texte et on vous indique tous les topiques que vous avez utilisés. Très utiles, même quand on fait attention ! La cause littéraire : Vous cherchez des lectures différentes ? Vous voulez un autre regard sur des classiques ? Lire des auteurs débutants mais talentueux, des inédits ? La Cause Littéraire est une sorte d’immense magazine sur la littérature. Un indispensable pour être au courant de l’actualité littéraire. (A noter, les chroniques sont fait par les internautes, vous pouvez tenter d’envoyer les vôtres. Ils publient aussi parfois des fictions, à voir si vous entrez dans leurs critères). Scenario-Buzz : Comme son nom l’indique, il s’agit d’un blog sur l’écriture de scénario.  Mais vous

Bons plans pour écrivains sur le net (1/2 pour l’écriture) Lire la suite »

trouver une voix pour son personnage

Trouver une voix pour son personnage: petit détour par l’atelier d’écriture

Lors de notre atelier d’avril, nous avons pris le temps de réfléchir sur la façon de trouver une voix pour son personnage. Avec la complicité de certains de nos participants, découvrez quelques trucs d’écriture pour faire parler vos personnages. Le principe de l’atelier « trouver une voix pour son personnage » Comment trouver une voix pour son personnage ? Comment réussir à la rendre identifiable, personnelle et surtout différente de celle de l’auteur et du narrateur ?  Voici quatre conseils basiques : Se rappeler que nous parlons en fonction de notre personnalité, nos mœurs, nos origine, notre âge. De plus, nous avons tous des mots préférés mais aussi des tics de langage, des béquilles, des rythmes qui reviennent. Ecoutez. De même qu’il est vain de chercher à écrire sans lire, si vous voulez faire parler vos personnages, commencez par écouter comment on parle autour de vous. Ecoutez dans la rue, les transports et les cafés (comme Flaubert !), écoutez dans les lettres, les journaux, les romans, les films et des séries… Ecoutez, choisissez, retenez ce qui conviendra pour tel ou tel personnage. Souvenez-vous enfin que vos dialogues ne sont pas de vraies conversations mais des échanges sélectionnés pour faire avancer le texte et avoir l’air réaliste. Les phrases échangées seront toujours plus « travaillées » que dans la réalité. Par ailleurs, elles seront aussi plus concises et moins répétitives. Ancrez votre dialogue dans la situation. Vos personnages ne parleront pas de la même manière s’ils sont en pleine forme, malades ou ivres, s’ils viennent d’apprendre un décès ou de réussir un examen ! Les textes des participants : Après quelques étapes préparatoires, les participants se sont lancés dans l’écriture d’un monologue intérieur racontant un cauchemar. (A partir d’une photo montrée lors de l’atelier). Chacun a tenté non seulement de créer un univers de rêve mais aussi de trouver les mots qui ne seraient que ceux de leur personnage. Merci à Christine, Richard et Vincent d’avoir bien voulu proposer leurs textes. Voici le texte de Christine : ICI Puis celui de Richard :ICI Et enfin le texte de Vincent : ICI Bonne lecture et à bientôt !

Trouver une voix pour son personnage: petit détour par l’atelier d’écriture Lire la suite »

cit écrire mémoire d'un métier King

Ecriture, mémoires d’un métier, les conseils de Stephen King.

Ecriture, mémoire d’un métier est un livre agréable à lire, drôle, direct, sans prétention et utile. C’est un parfait contrepoint à L’Anatomie du scénario que je vous avais présenté il y a peu, dans le sens où il préconise presque tout le contraire de ce que propose Truby. A vous de piocher et choisir ce qui vous convient le mieux ! Les conditions à mettre en place pour devenir un bon écrivain Tout d’abord, Stephen King retourne dans son enfance pour trouver ce qui a nourri son imagination. En plus d’être truculente, cette partie du texte s’attaque aux questions de l’origine de l’écriture. Une première partie à méditer pour mieux se connaître, d’autant que SK n’hésite pas à nous transmettre les conseils qui l’ont le mieux aidé à se former.   Les outils de l’écrivain A l’instar de nombreux écrivains, S. K considère l’écriture comme un artisanat. Aussi n’hésite-t-il pas à partager sa « boite à outils ». Dans la deuxième partie, vous trouverez donc les éléments techniques, de langue, de style qu’il emploie et la façon dont il s’est entraîné à les utiliser. Bien sûr, tous ne sont pas adaptables à la langue française. Mais à coup sûr, vous y trouverez des idées, des pratiques à tester et quelques conseils prêts à l’emploi. Des conseils et des astuces d’écriture Ensuite, SK annonce la couleur. Il ne peut rien faire pour les mauvais écrivains. Par contre, il peut aider ceux qui ont du talent à le déployer – à condition qu’ils soient d’accord pour travailler dur-. En 16 paragraphes, il développe ce qu’il considère être les clés d’une bonne écriture. Tout y passe, depuis l’importance des lectures assidues, jusqu’aux questions de rythme, de recherches contextuelles en passant par les descriptions, personnages, relectures ou les pistes pour rendre des dialogues vraisemblables. Encore une fois, c’est à vous de faire le tri. Vous trouverez forcément des choses intéressantes.     Bien que je ne sois pas une passionnée de S.K j’ai relu à plusieurs reprises et avec le même plaisir Ecriture…J’y ai trouvé des conseils essentiels, différents à chaque fois. En ce moment, mon préféré (sans doute parce qu’il m’ait difficile de faire court) est la formule de réécriture : version 2 = version 1 -10% : « tout texte peut, dans une certaine mesure être resserré. (…) Des coupes judicieuses ont un effet immédiat et souvent stupéfiant, – un vrai Viagra littéraire [1]». Alors n’hésitez-pas, allez-y, puisez-y et partagez-nous votre conseil favori, il servira forcément à quelqu’un. [1] Stephen King, Ecriture, mémoires d’un métier, Albin Michel, 2000, col. Le livre de poche, p. 266.

Ecriture, mémoires d’un métier, les conseils de Stephen King. Lire la suite »

Témoignages origine écriture

Témoignages d’auteurs: pourquoi écrivent-ils (des polars historiques) ?

Vous êtes-vous déjà vraiment interrogé sur ce qui vous motive à écrire ? D’où viennent vos histoire, votre façon de raconter ? Quel sens cela a-t-il ? Voici les témoignages de trois auteurs qui peuvent aider à approfondir notre propre point de vue –et donc à améliorer notre écriture-. Trois auteurs parlent de leur travail : Dans le fouillis que je garde toujours « au cas où », j’ai retrouvé des notes prises lors d’une conférence à Toulouse Polar du Sud. Trois écrivains, Victor del Árbol, Zygmunt Miloszweski, Patrick Pécherot avaient tenté de répondre à des questions sur l’origine de leurs romans. Voici quelques questions et témoignages (il ne s’agit pas de citations exactes). A vous de vous en inspirer pour mieux vous connaître. Pourquoi utiliser l’Histoire (ou n’importe quelle autre source d’inspiration) ? « Je ne sais pas » répond d’abord Víctor del Árbol. Ensuite, il précise qu’écrire c’est chercher à comprendre les choses depuis le point de vue individuel et grâce aux émotions. Il ne veut rien expliquer, juste donner le point de vue des « petites histoires » pour que l’on puisse « sentir » la grande Histoire. Pour Patrick Pécherot, il s’agit avant tout de parler de notre époque, de repérer les trous dans notre mémoire collective ou individuelle, de montrer les trajets individuels broyés par l’Histoire. Enfin, Zygmunt Miloszweski défend une vision engagée : c’est le rôle de l’artiste de montrer ce que la société voudrait ne pas assumer et qui pourtant la définit. Par ailleurs, pour lui l’Histoire collective est plus intéressante que les histoires individuelles, qui tournent toujours autour des mêmes choses. Bref, quel que soit leur façon d’utiliser  l’Histoire, c’est leur vision du monde qu’ils ont à partager. Quelle est l’importance de la vérité ? Question clé pour ceux qui écrivent de l’historique ! Les trois auteurs assument : ils ne sont pas des historiens. D’ailleurs, pour Victor del Arbol, la vérité n’existe pas. Néanmoins, l’écrivain doit être vraisemblable. Patrick Pécherot renchérit : il écrit pour comprendre et raconter l’Histoire, ce qui veut dire aussi s’interroger sur le présent. Le roman (historique) ne peut se résumer à la question de la vérité ou des témoignages. Quels héros ? Il semblerait que l’un des thèmes que le roman historique permette d’aborder avec finesse soit la perception du héros. Victor del Arbol et Zygmunt Miloszweski en font leur crédo. Ils constatent que ceux qui ont voulu changer le monde avec des grandes utopies ont fini dans le totalitarisme. Les héros qui les intéressent sont les héros du quotidien, ceux qui sont cohérents dans leurs idées, qui prennent soin de leurs enfants, qui agissent dans des associations… Les héros-témoignages de la « petite histoire ». Et pour vous, qu’est-ce qui rend vos personnages héroïques ? Comment trouve-t-on les idées et se documenter ? Pour Víctor del Árbol et Zygmunt Miloszweski la partie documentation n’est pas aussi fondamentale que l’on pourrait le croire. Tous deux utilisent les témoignages des gens qu’ils ont rencontrés. Souvent la documentation est préexistante : ce sont des thèmes qui les intéressent depuis des années et à force de lire, voir des films… de nouvelles idées surgissent. Ils n’hésitent pas non plus à revendiquer le droit à l’invention, aux mensonges sur les petits détails.  Pour Patrick Pécherot au contraire, la recherche est à la fois un devoir et un espace fantastique. C’est le moment des rencontres, des voyages, le temps de l’apprentissage. Un temps plus facile que celui de l’écriture Qu’est-ce qu’être un auteur engagé ? Même si on les « traite » d’auteurs engagés, aucun des trois ne se considèrent vraiment comme tel. Patrick Pécherot refuse d’être porteur d’une idéologie. Il n’écrit pas pour délivrer un message. Mais il reconnaît que la forme du polar est formidable pour « voir les choses derrière les choses ». Víctor del Árbol se considère comme engagé mais pas politiquement. Parce qu’il choisit un regard, une façon de raconter, il est conscient qu’il transmet une vision du monde. Quant à Zygmunt Miloszweski, il avait juste envie d’écrire du sérieux tout en se faisant plaisir. Est-ce une forme d’engagement ? Au lecteur de répondre. Et vous? Et vous comment vous positionnez-vous? Qu’est-ce qui vous pousse à raconter, à parler de tel ou tel sujet ? J’espère que ces réflexions vous agiteront autant que moi. Comprendre ce qui nous motive et ce que l’on veut réellement dire aide à tenir sur la durée !

Témoignages d’auteurs: pourquoi écrivent-ils (des polars historiques) ? Lire la suite »

bien décrire

Décrire sans ennuyer, petit détour par l’atelier d’écriture

Tandis que les réponses au sondage pour les propositions futures du blog s’accumulent, je vous propose aujourd’hui un petit détour par notre atelier d’écriture « Le personnage ». Avec la complicité de nos participants, découvrez quelques trucs d’écriture pour décrire sans ennuyer. Le principe de l’atelier “Décrire sans ennuyer” : Tout d’abord, après avoir exploré différents textes descriptifs d’horizon variés (roman classique, policier, nouvelle, roman historique, roman contemporain, humour…), chacun a noté ce qui lui semblait important pour une description réussie. Nos conclusions pour bien décrire : Décrire, c’est toujours effectuer une pause dans l’action. De ce fait, il y a des risques de perdre le lecteur. On doit donc trouver des moyens de maintenir son attention : En la justifiant, ainsi on donne au lecteur une raison de s’y intéresser. En cherchant le  plaisir de lecture, par la poésie, l’humour ou l’originalité. Mais aussi en bannissant les longueurs et les clichés. Sans oublier de laisser de la latitude au lecteur : de toute façon, il n’aura jamais la même vision que nous. Ce n’est pas grave tant que les éléments symboliques nécessaires à l’histoire sont transmis. En y mélangeant de l’action. En faisant passer la description par un regard (du narrateur ou d’un personnage focalisateur) fasciné, intéressé, méprisant… L’émotion ou le ressenti sont ainsi transmis au lecteur. C’est le « stratagème Sherlock Holmes ». … en inventant de nouvelles formes et astuces ! Personnellement, j’ai l’habitude de me poser les questions suivantes lorsque je dois décrire : Qui va décrire et/ou regarder ? Pourquoi cette description, qu’apporte-telle ? Comment ? Est-ce que je la mélange à de l’action ? à du récit ? Quand ? C’est-à-dire à quel moment de l’histoire et sous quel prétexte ? Voilà pour le (très rapide) résumé de notre session description. J’espère que cela vous aura donné quelques pistes à vous aussi. Les textes des participants : Après quelques étapes préparatoires, les participants se sont essayé à l’écriture de la description. Merci à Richard, Vincent et Christine de nous proposer leurs textes. Découvrez ici le texte de Vincent. Puis voici le texte de Richard. Et enfin le texte de Christine. Si vous êtes dans la région toulousaine, n’hésitez pas à nous rejoindre pour notre prochain atelier mercredi à Léguevin. Nous travaillerons sur la voix du personnage. A bientôt ! © Pixabay, CCO © Pixabay, CCO

Décrire sans ennuyer, petit détour par l’atelier d’écriture Lire la suite »

faire passer la critique

Réaliser une critique constructive : les éléments à rechercher 2/2

Deuxième article de notre série: “Réaliser une critique constructive”. Cette fois-ci,nous vous proposons des pistes pour chercher les éléments à analyser et les transmettre à l’auteur. Faire une/des fiche (s) et/ ou se poser des questions ? D’abord, il peut être utile de savoir à l’avance quoi chercher dans le texte. Il y a pour cela deux possibilités : dialoguer avec l’auteur ou prévoir des pistes en fonction des horizons de lecture. Dialoguer avec l’auteur: Dans certains cas, il est possible de préparer la lecture avec l’auteur pour savoir ce qu’il attend, s’il y a des points qu’il voudrait voir traiter… L’utilité est double. D’une part, vous avez déjà une liste des choses auxquelles faire attention. D’autre part, l’auteur a dû faire un travail de réflexion sur son texte, ce qui devrait (en général) faciliter la réception de la critique. Les horizons de lecture : Sur un texte brut, sans commentaire de l’auteur, vous pouvez choisir de définir déjà une série de questions qui vous aideront à exercer votre regard. Il y a les questions générales : Le texte est-il compréhensible ou manque-t-il des éléments ? Comprend-t-on pourquoi cette histoire précisément est racontée et quel est son intérêt ? Comment ce texte m’attrape-t-il ? Comment me lâche-t-il ? Les questions en rapport avec le genre du texte : Comment apparaissent les règles du genre narratif dans le texte? Est-ce forcé ou naturel? Le texte suit-il toute les règles? Crée-t-il de nouvelles normes? Est-il parodique ? Donne-t-il envie d’écrire comme lui ? toutes les questions sur les modes de construction du texte : Qui regarde, qui raconte ? Est-ce que des modifications de narration amélioreraient le texte ? Le personnage principal est-il vraiment le plus intéressant ou est-ce celui que l’auteur préfère ? Quelle est la place des descriptions, qu’apportent-elles et/ou qu’enlèvent-elles ? Quelle est la place des clichés ? … Les fiches de lecture: Les fiches de lecture ne sont rien d’autre que des questions améliorées et présentées de façon organisée. Présentée sur forme de tableaux, elles sont claires, semblent impartiales et s’il y a eu plusieurs lectures critiques, elles sont aussi facilement comparables. Bref, elles font et sont plus professionnelles. Prenez les thèmes qui vous intéressent le plus et créez la votre ! La transmission de la critique constructive : Une fois votre lecture terminée, vient le moment de la transmission à l’auteur. Sans doute l’une des phases les plus difficiles. A l’écrit ou à l’oral, il faut souvent trouver des stratagèmes pour faire passer notre opinion sans blesser. La vision globale : Tout d’abord, rassurez et parlez de façon positive. Tout texte est le fruit d’un travail qu’il faut reconnaître. D’ailleurs, il est absolument indispensable de souligner le positif. Sinon, comme l’auteur ferait-il pour savoir vers quoi aller? Encourager et faire passer les points négatifs Si vous avez un point très négatif à transmettre, essayez la « critique sandwich » : d’abord un peu de positif, le gros problème, et de nouveau un peu de positif. Vous enrobez le point noir, mais votre rôle est tout de même de le signaler. Procédez par questions : au lieu d’affirmer, pourquoi ne pas demander ? Es-tu sûr qu’ici ce soit le meilleur terme ? Et si tu bougeais ce paragraphe ? Ainsi l’auteur n’est plus passif. Les encouragements : on doit toujours trouver des encouragements. Une critique constructive n’est rien d’autre qu’un point de départ pour la réécriture. Elle doit donc signaler, faire prendre conscience, ouvrir une discussion et offrir des pistes. Nous ne sommes pas à un paradoxe près. En effet, une critique constructive, à un moment doit savoir reconnaître/ assumer le point final. Il faut s’arrêter un jour. Ce sera peut-être votre rôle que d’en faire prendre conscience au lecteur. La place du lecteur, la place de l’auteur Enfin, une règle d’or : ne jamais se mettre à la place de l’auteur. Ce n’est pas à vous de changer, couper ou modifier, c’est à l’auteur. Vous émettez un point de vue, des suggestions, pas des ordres. Ce texte n’est pas le vôtre. Le polir à la place de l’auteur ne lui permettra ni de progresser ni de se l’approprier. Vous devez vous forcer à accepter les réticences et refus de l’auteur. Une critique constructive, c’est une critique qui analyse, discute, argumente mais laisse le dernier mot à l’auteur. Conclusion : Ainsi, réaliser une bonne critique est un travail difficile et un bon bêta-lecteur est un trésor pour tout écrivain… mais les auteurs doivent aussi se mettre en condition d’accepter l’opinion d’autrui. C’est pourquoi nous vous proposerons bientôt un article pour apprendre à recevoir les critiques… et les rendre constructives, s’il le faut !

Réaliser une critique constructive : les éléments à rechercher 2/2 Lire la suite »

une critique constructive

Apprendre à réaliser une critique constructive 1/2

A L’Echangeoir d’écriture nous préparons notre programme d’accompagnement personnalisé à l’écriture et la relecture. Du coup, nous avons pensé que nos réflexions sur la réalisation d’une critique constructive pourraient vous intéresser, pour vos propres textes ou ceux que vous lisez. En voici un petit résumé en deux parties. Aujourd’hui, vous trouverez des informations pour vous positionnez par rapport à l’auteur et au texte. Mardi prochain, nous vous proposerons des pistes pour analyser et transmettre. Prendre en compte l’auteur pour une critique qui passe Un texte c’est une partie de soi. Pour l’auteur, c’est s’exposer, se dévoiler, être jugé. Bien sûr, il ne s’agit que d’un unique exemple de travail. Pourtant, dans le fond, c’est toujours un test sur notre capacité à écrire. Selon l’âge, l’expérience, la confiance en soi, les auteurs ont différentes relations à leurs textes. Certains ont des doutes sur leur droit à écrire tandis que d’autres ne l’avoueront jamais (ou peut-être si !) mais ils se prennent déjà pour le prochain prix Goncourt… Il faudra donc prendre soin de ne pas détruire l’envie d’écrire de l’auteur tout en lui rendant la critique acceptable. Et puis, il faut aussi satisfaire les auteurs habitués aux relectures et qui (sans l’avouer eux non plus) attendent de vous la remarque providentielle. Bref, une critique constructive, ce n’est pas une mince affaire ! Parler uniquement et précisément du texte : le premier principe de la critique constructive.  Ne pas attaquer l’auteur Si on prend en compte l’auteur dans notre regard sur le texte, le mieux est de n’en jamais parler ! C’est paradoxal, mais cela évite d’une part les attaques personnelles (tu n’as jamais su faire…, pour qui tu te prends de raconter ça…). D’autre part, cela empêche de confondre texte et auteur. Dire à un auteur « tu dis que… »  alors que l’on reprend des propos d’un personnage ou d’un narrateur, c’est faire une erreur d’interprétation qui peut être très déplaisante. C’est aussi oublier que le texte doit être vu en tant qu’objet ayant des enjeux textuels (forme, signification, émotion, esthétique, éthique…). Donner une vision générale et émotionnelle Personnellement, avant que l’on me triture tel ou tel élément, j’apprécie que le lecteur me donne une perception globale du texte, de l’effet d’une lecture « innocente ». Je suggère donc de faire une première lecture sans annotation, puis d’en écrire un résumé. Marquez ce que vous pouvez dire de l’histoire, les sentiments que le texte vous inspirent, si vous avez aimé (ou pas) le lire, si une idée vous en reste. Ne pas s’arrêter à l’orthographe et à nos goûts stylistiques Bon, noter les problèmes d’orthographe, c’est important. Mais l’orthographe reste un outil qui demande une correction, pas une critique. Si l’orthographe vous gêne, demandez d’abord une correction et reprenez la critique ensuite. De même ne plaquez pas vos goûts et aspirations sur le texte. Vous aimez les phrases courtes et ce ne sont que des phrases longues. D’accord, et bien les questions à se poser sont : est-ce en accord avec la signification du texte ? Est-ce que cela gênera tous les lecteurs ou seulement moi-même ? Une critique constructive oublie l’auteur, mais bien souvent aussi les goûts du bêta-lecteur ! Analyse des détails précis de façon argumentée Il y a une règle importante, il faut éviter les formules floues du style « c’est inégal ». D’accord, on a compris que ce n’était pas du même niveau partout, mais où est le bon, où est le mauvais ? Quels sont les éléments qui vous plaisent ? Qu’est-ce qui vous semble moins adéquat ? Une critique constructive s’établit par rapport au style, à l’intrigue, à l’éthique, aux personnages, aux mots. Listez-les en relisant plusieurs fois. Et n’affirmez pas, argumentez et indiquez ce que cela transmet. Par exemple : « J’aime la musicalité de ce texte ». Vous pouvez le transformer en «  j’aime les choix de rythme (telle phrase longue qui alterne avec telle phrase courte), les sonorités (ici, les « » et « » qui renvoient à tel visuel), la trame symphonique, le balancement jazzy…. Tout cela m’a donné l’impression d’être dans un monde … / de mieux voir la personnalité du personnage, de mieux cerner le but final du texte ». Conclusion : cherchez à expliquer chacune de vos intuitions. Savoir se positionner en tant que critique/ bêta-lecteur c’est donc prendre une triple distance : vis-à-vis de l’auteur, du texte et de soi-même. C’est contraignant mais tellement enthousiasmant ! Vous cernez mieux le texte, vous voyez le processus d’écriture, les progrès de l’auteur. Et, si vous êtes vous-même écrivain, n’oubliez pas que cela vous entraîne à avoir un regard critique sur vos propres textes ! Mardi prochain je vous proposerai quelques fiches et questions types puis nous verrons comment exprimer tout ça à l’auteur. Bonnes lectures !

Apprendre à réaliser une critique constructive 1/2 Lire la suite »