L'Echangeoir d'Ecriture

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atelier d'écriture littéraire toulouse

Que fait-on dans l’atelier “En lisant, en écrivant” ?

Les particularités de l’atelier “En lisant, en écrivant”. Lorsque j’ai créé l’atelier “En lisant, en écrivant”, il faut bien avouer que je l’ai d’abord fait en pensant à moi. J’y ai mis ce dont je rêvais, ce que j’avais envie de partager. Et j’ai été vraiment heureuse de voir que cela prenait aussi vite ! (J’en profite pour dire merci aux fidèles – Julie, Axelle, Ariane, Geneviève et Rose- qui ont permis par leur enthousiasme que cet atelier existe). L’organisation de l’atelier “En lisant, en écrivant”. Le but de l’atelier est simple. Il s’agit de se retrouver deux fois par mois autour d’un ou deux ouvrages. La première fois, c’est pour approfondir la lecture, en saisir les enjeux, l’organisation de l’œuvre, son style, son originalité, sa poétique, ses sens et significations, son environnement… Bref l’observer au plus près pour la connaître au mieux. Ensuite dans un deuxième temps, nous nous retrouvons pour un atelier d’écriture autour de cette même œuvre. Dans cette deuxième séance, nous essayons de retrouver ses caractéristiques principales pour écrire “à la manière de”. Ainsi nous pouvons doter notre écriture de nouveaux outils, structures, formes d’expression. Il ne s’agit pas bien sûr, de copier aveuglement. Car le principe est surtout d’apprendre avec et par l’écriture, pour pouvoir ensuite adapter ces formes à nos propres projets. L’atelier “En lisant, en écrivant” est donc d’abord un lieu de découvertes littéraires. Il permet de se plonger dans des auteurs de tous pays et toutes époques. C’est aussi un espace pour essayer, adapter, se nourrir de littérature. De Jane Austen à Virginia Woolf en passant par Pierre Ducrozet, Sylvain Prudhomme, Kim Thuy, Ivan Repila, Luis Sepulveda, Vera Caspary, Antonio Munoz Molina mais aussi Craig Johnson, Jérôme Bonnetto et Franck Bouysse….Un atelier vraiment littéraire et approfondi. Découvrir des réalisations de l’atelier : Lors de l’année 2020-2021, les participants de l’atelier “En lisant, en écrivant” m’ont lancé un défi. Ils me demandaient d’approfondir les liens entre romans et cinéma. Je leur ai répondu par un autre défi : transmettre par les mots un extrait de film. Comment passer d’un langage à l’autre ? Comment traduire en phrases la musique, la lumière, les couleurs, les mouvements, les attitudes et le jeu des acteurs ? Découvrez la proposition de Geneviève pour transmettre la douceur, la finesse et la tension silencieuse du film L’odeur de la papaye verte. Du film au texte Vous voulez en savoir plus ? Découvrez bientôt le programme complet pour 2021-2022 sur la page dédiée à l’atelier “En lisant, en écrivant”.

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connaître son écriutre

Connaître son écriture, 3 qualités pour devenir écrivain 2/3

Se connaître et connaître son écriture… Vaste programme qui semble nous mener loin de la littérature pour ce deuxième article de notre série “trois qualités pour devenir écrivain”. C’est pourtant un élément indispensable pour travailler de façon productive et avancer vers la réalisation de nos envies d’écriture. Nous poursuivons donc notre exploration des rapports entre musiciens et écrivains d’après l’article de Cyriaque.

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Penser l'écriture changer le roman

Ecrire et penser l’écriture avec Sophie Divry : “Rouvrir le roman”.

Penser l’écriture : Avec son expérience d’écrivain et de critique, Sophie Divry met à notre disposition ses connaissances littéraires mais aussi ses propres « chantiers » d’écriture. Elle nous montre comment penser l’écriture, la renouveler, l’adapter aux exigences du moment présent et de l’histoire envisagée.   L’essai de Divry est d’accès facile, avec des exemples clairs et percutants. Un texte qui n’oublie ni l’humour ni les revendications et qui ouvre des pistes pour faire vivre la littérature contemporaine. Ce que vous y trouverez : La première partie du texte passe en revue les grands débats qui agitent la littérature contemporaine. On y trouvera ainsi : La question de l’autonomie de l’auteur par rapport à la société. Des interrogations autour de l’engagement éthique dans la littérature. Des points sur des problèmes de style, tel que la place symbolique du présent et du passé simple, des narrations chorales ou focalisations internes…. Et même les débats économiques qui agitent le monde du livre et l’influence qu’ils peuvent avoir sur les auteurs. Toute cette première partie invite donc le lecteur à pour se poser des questions sur ce qu’est le roman contemporain, ce qui le fait, ce que serait innover en littérature. Dans la deuxième partie, l’auteur expose avec générosité ces propres pistes de recherches. Nous découvrons ainsi cinq thématiques qui, selon elle, devraient être les grands chantiers de la littérature contemporaine : La typographie. La place du comique. L’usage des métaphores. L’écriture des dialogues. Les choix de voix narratives. Personnellement, tous ne me semblent pas d’égale importance. Mais chacun peut y trouver des pistes de réflexions intéressantes. Ce qui m’a particulièrement marquée : J’ai toujours été intéressée par les questions théoriques. Cependant,  j’avais l’impression que c’était un travail autre, un travail me faisait perdre en spontanéité d’écriture. A force de penser aux effets générés par ce que j’écrivais, je finissais par craindre de ne créer que des mécaniques sans âmes. Le livre de Sophie Divry m’a permis de ne plus voir la théorie comme une armature rigide et de la considérer comme une énergie supplémentaire, une forme de liberté. De plus, comme le livre regorge d’anecdotes, de témoignages d’auteur, d’extraits de roman, il reste agréable à découvrir pour tous. (On peut aussi noter que le style de Divry n’a rien de pédant et est dépourvu de vocabulaire indéchiffrable aux non-initiés, ce qui n’est pas toujours le cas dans les approches critiques). Enfin, dernière chose qui m’a particulièrement plu dans cet essai : Sophie Divry ne s’arrête pas aux questionnements. Pour elle, penser l’écriture c’est aussi proposer des pistes d’actions, des idées que chacun peut reprendre à son compte, réutiliser, personnaliser. Quelques citations qui ouvrent des pistes d’écriture : Pour avancer, il faut comprendre les problèmes qui nous agitent et parfois nous enferment. Prendre conscience de son art de manière un peu plus intellectuelle ne s’oppose pas à la voix intérieure de l’écrivain. La théorie ne vient pas mettre de sens interdits. Elle lui permet d’éclairer le chemin[1].   La question qui se pose est : comment hériter avec intelligence des recherches du passé sans qu’elles vous dictent vos formes ni se transforment en nouveau conservatisme ? Comment transmettre sans figer ? Sans doute au prix d’une réflexion continuelle sur ce que les pistes d’hier rouvrent dans nos propres problématiques[2].   Cette recherche de nouvelles formes remplit deux fonctions très importantes. Premièrement, elle apporte des plaisirs nouveaux aux lecteurs et, partant, rend nécessaire, le roman comme forme d’art. Deuxièmement, elle permet au roman de dire quelque chose de notre époque qui ne peut être dit que par le roman et par cette époque[3].   Trop souvent considéré comme un supplément d’âme ou un  enfantillage, le comique est un ferment intellectuel majeur dans la création artistique. Il permet non seulement de réjouir le lecteur, ce qui n’a rien de honteux, mais aussi de servir de détonateur pour exploser les cadres établis et inventer des scènes et des personnages qu’on n’aurait pas osé imaginer autrement[4].   L’important est de se demander comment écrire ce monde, décrire le temps présent à travers le filtre irremplaçable et précieux de sa propre sensibilité[5]. Bonne découverte et n’hésitez pas à nous dire ce que vous en avez penser si vous le lisez !  Penser l’écriture avec Sophie Divry, les références : Sophie Divry, Rouvir le roman, Edition Noir sur Blanc, coll. Notabilia, 201p. Penser l’écriture, pour en savoir plus : une interview de Sophie Divry sur France culture. [wysija_form id=”1″] [1]Sophie Divry, Rouvrir le roman, p.23 [2]Op.cit,p. 128. [3]Op. cit, p. 23. [4]Op.cit, p. 160. [5]Op. cit, p. 201.  

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L'atelier d'écriture de Gabriel García Márquez

L’atelier d’écriture de Gabriel García Márquez : « Comment raconter une histoire ».

Trois conseils d’écriture de Gabriel García Márquez. Avouez-le, le titre donne envie ! Un atelier d’écriture animé par un Nobel, par l’auteur de livres aussi divers et somptueux que Cent ans de solitude, Chronique d’une mort annoncée ou L’amour au temps du choléra ! C’est un rêve devenu réalité. Pourtant, il me semble qu’à moins d’être un passionné de l’écrivain colombien, ce n’est pas non plus un ouvrage indispensable. Tout simplement parce qu’il ne s’agit pas d’un essai ou d’un livre de conseils. En fait, c’est la transcription des ateliers menés par García Márquez dans les années 80. Pas un livre à courir acheter donc, sauf pour trois conseils généraux, que chaque (aspirant) écrivain devrait toujours garder en mémoire. MODESTIE, AMBITION, MOYENS : les trois paramètres qui aident à faire le bon écrivain. Tout au long des ateliers de García Márquez, ces trois éléments, reviennent régulièrement. Et ce ne sont pas seulement des qualités qu’il propose mais bien une mise en pratique. La MODESTIE : ne pas avoir peur de couper. En premier lieu, il faut savoir accepter la critique et être soi-même critique vis-à-vis de son travail. Il faut écouter ce que disent les autres. Ne pas avoir peur de (beaucoup) couper. Ne pas hésiter à transformer, recommencer, même si vous avez l’impression que « ça fait bien ». Il faut apprendre à couper, à refaire. Un bon écrivain se reconnaît moins à ce qu’il a publié qu’à ce qu’il a jeté à la poubelle. Évidemment les autres n’en ont pas conscience mais lui, si. Il sait ce qu’il enlève, ce qu’il réécrit, ce qu’il améliore. Quand on recommence quelque chose c’est qu’on est sur la bonne voie [1]. L’AMBITION : La fictionmanie serait-elle le nouveau mot pour ceux qui sont obsédés par la création d’histoires ? Quoi qu’il en soit, le conseil de García Márquez, c’est de travailler et surtout de vous donner les meilleurs modèles. En résumé, vous voulez devenir écrivain ? Ce n’est pas suffisant, vous devez vouloir devenir le « meilleur écrivain ». Pour pouvoir écrire, on doit être persuadé qu’on est meilleur que Cervantès : sinon, on devient pire qu’on ne l’était en réalité. Il faut viser haut, essayer d’aller loin.[2] Les MOYENS : Travailler l’histoire et travailler le style. Bien sûr, tout le monde sait que ce sont des fondamentaux. Alors voici ce que précise García Márquez. D’abord, l’histoire ne doit pas être évidente. Ce ne doit pas être la première idée qui vous vient à l’esprit. L’histoire doit être complexe, profonde, avec plusieurs niveaux et cela… sans que ça se perçoive trop à la lecture. Quant au style, le plus important, c’est qu’il doit s’adapter à l’histoire, la servir, la soutenir. D’accord, me direz-vous, mais comment faire tout ça ? Il n’y a pas de recettes miracles, seulement beaucoup de travail et beaucoup de lectures. Souvent, on croit « tenir » l’histoire, on se dit que tout est résolu, et puis on se met à l’écrire et on se trompe de tonalité, de style. Il peut arriver que cette erreur conduise à une impasse. Par chance, nous avons en nous un petit détecteur qui nous permet de rectifier –et je dis « par chance » parce qu’il y a des méthodes proposées pour écrire des scénarios mais la vérité, c’est qu’aucune n’a la moindre utilité. Tout simplement parce que chaque histoire contient sa propre technique de narration. Le défi du scénariste, c’est de la capter à temps[3]. La préface : Alexandre Lacroix, qui a écrit la préface, prêche pour sa paroisse. Le fondateur de l’école d’écriture Les Mots (Paris) profite de l’espace d’expression de cette préface pour tenter de définir et surtout vanter les ateliers d’écriture. Mais surtout, Alexandre Lacroix clarifie l’un des présupposés de García Márquez, la différence entre l’idée (de départ) et l’histoire (obtenue à l’arrivée). L’idée : L’idée, c’est quelque chose qui se transmet rapidement. L’idée peut s’expliquer en quelques paroles. Elle n’a pas besoin de la personnalisation ou de la complexité des personnages et/ou de l’univers du récit. L’histoire : A l’inverse, dans une histoire, il y a de la profondeur, de l’opacité, des obstacles. Si on la résume en quelques mots, on doit sentir qu’on y perd quelque chose. Pour qu’il y ait une histoire, il faut qu’un ou plusieurs personnages, nettement décrits et situés, rencontrent des obstacles sur leur route. L’idée est du côté de la solution, l’histoire du côté du problème. L’idée est lisse, l’histoire est rugueuse comme la réalité. Ou mieux, une idée, c’est une histoire qui couche avec son lecteur dès la première ligne ; une histoire digne de ce nom, c’est au contraire une créature farouche et mystérieuse qui ne se livrera qu’à la dernière page[4]. Et voilà, donc maintenant, à vous de vous mettre au travail ! [wysija_form id=”1″] L’atelier d’écriture de Gabriel Garcia Marquez, comment raconter une histoire. Paris, Seghers, 2017, traduction par Bernard Cohen et préface d’Alexandre Lacroix. 455 p. [1] Op.cit, p. 25 [2] Op.cit, p.25 [3] Op.cit, p. 28 [4] Op.cit, p. 12

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L'angoisse et le suspens

Un atelier pour connaître et travailler le suspens

Qu’est-ce que le suspens ? Il y a quelques mois, nous avons réalisé dans le cadre de l’atelier « Du vent souffle sur les mots » une séance pour jouer avec le suspens. En voici un bilan, qui vous donnera je l’espère, de nouvelles idées d’écriture. Une petite mise au point : Contrairement à ce que l’on pense parfois, le suspens n’est pas réservé aux formes policières et ce n’est pas non plus une importation de la fiction américaine. Le terme apparaît en France au XIIIème siècle. A ce moment il désigne la suspension d’une charge (en résumé, un licenciement). Il incorpore l’idée de « perplexité, inquiétude » au XVème siècle. En 1826, Balzac utilise l’expression « tenir en suspens » pour la technique qui consiste à captiver quelqu’un, à tenir en haleine. Au fil du temps, le « suspens » conserve deux sens principaux : L’incertitude, voir l’angoisse en face de l’inconnu, en tout cas l’intérêt pour ce qui va suivre. La notion d’arrêt, d’attente, de retard de l’action ou de l’information. Le suspens dans la littérature en général : Techniques de suspens : Penser la notion de suspens comme la capacité à propulser l’intérêt du lecteur vers la suite de l’histoire permet donc d’identifier différentes techniques : Attirer l’attention sur un point de l’histoire sans donner toutes les informations et créer un questionnement autour de ces informations manquantes (c’est l’une des techniques du cliffhanger, pour donner envie aux lecteurs/spectateurs de s’attaquer à l’épisode suivant). Créer de l’intérêt pour un personnage et le mettre dans une situation incertaine, qui donne envie de savoir comment elle sera résolue. C’est aussi une pratique courante pour les fins de chapitre ou d’épisode. Générer de l’intérêt pour l’action, en insistant sur ses enjeux. Créer une atmosphère de crainte, annoncer des dangers. Retarder des informations ou des actions en le faisant savoir. Jouer avec des petites phrases lapidaires et qui donnent vraiment envie d’en savoir plus : “Quand je l’ai vu revenir, (…) j’ai compris qu’il y avait en lui cette forte suggestion d’un caractère qui accompagne toujours ceux qui sont porteurs d’une histoire, comme ceux qui sont porteurs d’un revolver. Mais je ne fais pas une vaine comparaison littéraire : il avait une histoire et possédait un revolver.” Antonio Muñoz Molina, L’hiver à Lisbonne. Thématique du suspens Donc, on peut créer de la tension avec n’importe quel sujet. Il suffit de savoir s’y prendre en soulignant l’enjeu et en dosant les informations : « J’imagine que l’on peut avoir un personnage qui accomplit un acte simple et intéressant –essayer de repêcher une alliance dans le conduit du lavabo, par exemple- et continuer un paragraphe de cinquante ou soixante lignes sans cesser de retenir l’attention du lecteur. Mais le lecteur n’aime pas être d’un seul coup plongé dans un océan d’informations, de faits compliqués qu’il a de la peine à relier aux personnages concernés, puisqu’il ne les connait pas encore. » Patricia Highsmith, L’art du suspens, mode d’emploi. Alors, n’hésitez pas. Créez du suspens avec un cadavre ou coquelicot si ça vous dit. Mais veillez à ce que votre lecteur attende les informations. Une simple affaire d’organisation ? Si le suspens n’est pas une affaire de thématique, ce n’est pas non plus qu’une histoire d’aménagement. En réalité, il s’agit d’organiser, mais d’organiser quelque chose de spécifique : le questionnement du lecteur, les « comment ?», les « et ensuite ? », les « quand ? » ainsi que les « pourquoi ? ». “Les romans sont des récits et ceux-ci (…) en tiennent en éveil le public qu’en l’amenant à se poser des questions et en différant les réponses qu’ils y apportent. On peut classer les questions en deux catégories, celles qui ont trait à la causalité (ex : qui est coupable ?) et celles qui ont trait à la temporalité (ex : qu’est-ce qui va arriver maintenant ? )”. David Lodge, L’art de la fiction.  Le suspens est donc, à mon avis, essentiellement un travail de réécriture.  Une fois que vous connaissez votre histoire, reprenez votre récit et organisez-le en fonction de son impact sur le lecteur. Jouer avec les règles du suspens : Ce n’est pas parce que le support du suspens est le questionnement qu’on doit le respecter à la lettre. Ainsi, Gabriel García Márquez est capable de nous tenir en haleine sur plus de cent pages. Pourtant, dès la première ligne, il nous annonce qui va être tué, par qui et pourquoi : “Le jour où il allait être abattu, Santiage Nasar s’était levé à cinq heures et demie du matin pour attendre le bateau sur lequel l’évêque arrivait.” Gabriel Garía Márquez, Chroniques d’une mort annoncée.  Ici le suspens ne tient donc plus sur le qui, ni le pourquoi, mais sur le comment et les manières d’y échapper. C’est une question de style, d’audace et d’organisation du récit. Le suspens dans le policier ou le thriller : Le genre policier (policier, polar, thriller…) étant basé sur une question ou la résolution d’une énigme, il est normal que le suspens en soit devenu un élément fondamental. On y retrouvera en fait, les mêmes ingrédients. Ils seront néanmoins renforcés par l’utilisation d’un schéma entièrement basé sur le questionnement (l’enquête et la résolution des « pourquoi » et « comment ») ainsi que des thématiques propres à faire monter l’angoisse autour de la situation des personnages (mort, menaces, violence de toutes sortes, tensions psychologiques…). Notre atelier : Principe de l’atelier : Il s’agissait de créer de l’intérêt, voir une angoisse, ainsi que des questionnements à partir d’objets du quotidien. Pour cela, les participants ont écrits des textes à partir de quelques photos (une natte de plage, une toupie…). Attention, la maîtrise du suspens est avant tout une affaire de réécriture. Donc une fois le texte écrit, il y a eu un temps de relecture pour réorganiser les idées et souligner les questionnements. N’hésitez pas vous aussi à écrire une première fois votre idée d’histoire. Ensuite, retravaillez le récit pour en souligner les attentes et retarder les réponses. Quelques textes des participants : La_natte_sur_la_plage La_toupie Sources : Étymologie et lexicographie du mot “suspens” : CNRTL Antonio Muñoz Molina, L’hiver à Lisbonne, Paris, 1987, Le Seuil, p. 20, traduction de Philippe Bataillon. Patricia Highsmith, L’art du suspens, mode d’emploi, Paris, Presses Pocket,

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La narration en résumé

Narration, narrateurs, focalisateurs, le RETOUR !

Retour sur les techniques de narration Au mois de septembre, nous avions commencé un parcours autour des techniques de narration. L’objectif était de mieux comprendre et utiliser les notions de narrateurs et focalisateurs. Et puis, je me suis trouvée embarquée dans une formation très intéressante et très intense qui m’a demandé beaucoup de temps… Mais je ne vous ai pas oubliés ! Et j’ai même appris de nouvelles choses à partager avec vous, de quoi rendre le blog encore plus beau, plus intéressant, plus lisible ! La narration en résumé:  Alors pour commencer, je vous propose de reprendre notre aventure dans les voix/es d’écriture par un bref résumé en image : Vous vous souvenez ? L’auteur écrit le livre. Le(s) narrateur(s) raconte(nt) l’histoire. Le(s) focalisateur(s) voi(en)t l’action. et en ajoutant ses différentes strates, on obtient le système narratif d’un texte. Apprendre à jouer avec la narration Mais ce qui est vraiment génial, c’est qu’en jouant avec ses différentes instances, on peut totalement modifier l’aspect d’un roman ou d’une nouvelle. On peut produire des effets différents sur le lecteur, créer du suspens, faire passer des informations… En parlant de suspens, c’était juste un article pour se remettre dans le bain… Mais la semaine prochaine, je vous inviterai à découvrir différentes façons de s’approprier le narrateur ! Un instrument de taille pour votre boite à outils d’écrivain !

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Boite à libérer son écriture

Libérer son écriture et enrichir son style, avec Pascal Perrat.

Libérer son écriture, pourquoi ? Vous trouvez que vous écrivez toujours le même type d’histoires ? Vous avez envie de tenter d’autres styles, d’affuter le vôtre, de changer de regard ? Voici le livre pour rompre avec la monotonie et se lancer dans des découvertes stylistiques inédites. Pour que, tout à coup, apparaissent des formulations nouvelles, des liens insoupçonnés, des idées lumineuses.

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Préparer des personnages à la hauteur de vos ambitions.

Il y a quelques mois, je vous proposais un article sur les éléments à prendre en compte dans la création du personnage. Aujourd’hui, je souhaite prolonger le sujet avec un petit exercice d’avant-écriture, une sorte d’échauffement en quatre étapes qui vous aidera à obtenir ce que vous voulez de vos personnages. J’ai vraiment eu l’impression de progresser depuis que j’ai commencé à y réfléchir. J’espère que ce sera le cas pour vous aussi. Ière  étape : savoir ce que vous aimez et ce que vous n’aimez pas Dans cette première étape, il s’agit juste de nommer ce que vous aimez et ce que vous n’aimez pas. Vous verrez que mettre en mots ce que l’on se contentait de ressentir aide ensuite à créer. Prenez ainsi un peu de temps pour lister différents types de personnages. Par exemple : Vos cinq personnages principaux préférés (qu’ils soient « bons » ou « méchants » et si vous pouvez faire un mélange des deux, c’est génial). Deux ou trois personnages secondaires qui vous ont marqués. Deux ou trois personnages qui vous semblent totalement ratés (c’est utile pour ne pas faire pareil !). Les personnages que vous aimeriez créer. Les personnes (proches ou pas, célèbres ou pas)/personnages qui pourraient vous inspirer pour la création de vos protagonistes. Vous pouvez réaliser cette recherche sur « les personnages en général » ou sur un type de personnage particulier (les policiers, les fées, les enfants…) selon vos besoins. IIème  étape : analyse et traits saillants des personnages.  Maintenant il s’agit de savoir pourquoi vous aimez ou pas ces personnages, et donc ce qu’ils vous apprennent pour votre écriture. Cette fois-ci, je vous suggère le tableau suivant (que vous pouvez télécharger ici : la fiche analyse personnage ). Pour vous aider à remplir la deuxième colonne, voici une liste d’éléments sur lesquels vous pouvez réfléchir (bien sûr la liste n’est pas exhaustive…) : Vraisemblance : croit-on en ce personnage, vit-on avec lui, qu’il soit réaliste ou pas ? Proximité : comment perçoit-on le personnage ? Par ses paroles, ses pensées, ses actions ou y a-t-il un narrateur ou d’autres personnages qui font écran (qui nous parle de lui sans nous laisser le voir directement).  Quel effet cela procure ? Intimité : que sait-on sur le personnage ? Tout, rien, un peu ? Le connait-on bien ? Description : est-elle précise ? Juste esquissée ? Quel effet/besoin en ressentez-vous ? Voix : a-t-il une façon de parler qui lui est propre, une façon de penser ? Relation : Vous projetez-vous dans le personnage ? A quoi sert-il ? (fait-il bouger l’action, est-il témoin, sert-il de filtre…) Quel sentiment éprouvez-vous pour lui ? Savez-vous dire pourquoi ? Voici un exemple avec un personnage qui m’a marqué (cliquez sur l’image pour l’agrandir) :   IIIème  étape : réflexion et appropriation.  Grâce à ce tableau et en comparant plusieurs personnages, vous avez dû prendre conscience d’un certain nombre de choses au niveau de  vos goûts en matière de construction du personnage. A vous maintenant de faire un bilan : Parmi les éléments de construction du personnage quels sont ceux qui vous paraissent les plus importants ? Quels sont ceux que vous pourriez réutiliser ? Ceux que vous voulez absolument éviter ? Quels sont ceux que vous utilisez habituellement ? Comment pourriez-vous continuer à enrichir votre boite à outil à propos du personnage ? IVème étape : test et réutilisation des fiches préparatoires pour personnages.  Une fois que vous savez ce que vous aimez et souhaitez faire, vous pouvez tester votre personnage en écrivant des petites scènes. Choisissez d’abord des scènes qui le mettent en place dans son environnement quotidien : comment il se réveille, à quoi ressemble sa cuisine, quels trajets fait-il… ? A l’inverse, pensez aussi à le mettre dans une situation de crise : comment réagit-il si son voisin fait une crise cardiaque… ou toute autre scène sortie de votre imagination. Une fois votre scène écrite, évaluez-la en la comparant avec votre bilan et les caractéristiques de vos personnages préférés. Cela vous permettra de mieux les retravailler, pour tendre de plus en plus vers votre idéal. A vous maintenant, et n’hésitez pas à nous faire part de vos découvertes ! Pour en savoir plus, découvrez vendredi un exemple d’utilisation de ces fiches pour débloquer un personnage problématique.

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