L'Echangeoir d'Ecriture

conseil d’écriture

choisir sa narration

Choisir son narrateur, comprendre la narration 1/4 : repères et définitions.

J’entends souvent des questions sur le narrateur. Le plus souvent, c’est « c’est mieux d’écrire en première ou en troisième personne ? ». Il n’y a qu’une bonne réponse : cela dépend du texte. Mais pour savoir quoi décider, il importe de comprendre ce qu’apportent les choix de la narration. Aussi je vous propose aujourd’hui un point sur quelques repères indispensables. Ensuite, dans les semaines qui viendront, j’approfondirai le concept de narrateur puis de focalisateur. Enfin, je terminerai par  un balayage des modes et expérimentations actuelles en matière de narration. Ainsi, nous serons tous armés pour un nouvel appel à textes sur le thème du narrateur ! Quelques repères indispensables de la narration : auteur, narrateur, personnage, focalisateur La base de la base en matière de narration ! Il y a deux choses indispensables à retenir et je demande pardon d’avance à tous ceux pour qui c’est évident. En premier lieu: l’auteur et le narrateur d’un texte romanesque sont TOUJOURS deux instances différentes. Ensuite, il y a TOUJOURS dans tout texte romanesque un narrateur, même si on ne le « voit » pas à la lecture (s’il s’agit d’un narrateur externe). Comparez, par exemple les textes d’un auteur qui écrit pour les adultes et pour les enfants. Dans chacune de ces catégories de livres, il usera d’une voix différente : son narrateur sera différent. Auteur et narrateur L’auteur : un être physique Donc, l’auteur n’est pas le narrateur et inversement, et cela même si ces dernières années ont vu pleuvoir les livres jouant sur l’ambigüité, le faire-vrai et, il faut le dire, une certaine tendance au nombrilisme. En résumé, l’auteur c’est l’être physique qui a écrit le roman, qui l’a envoyé à une maison d’édition et dont vous pouvez trouver la photo. Le narrateur, une voix de papier: Le narrateur c’est celui qui, à l’intérieur du texte, raconte. C’est une voix, un être de papier qui peut se rapprocher de l’auteur mais n’est jamais complètement lui. Par exemple, on ne peut pas confondre Nabokov avec le narrateur de Lolita, le pathétique Humbert Humbert. Dans ce cas, c’est facile de les différencier. Dès les premières pages, l’auteur donne quelques indications biographiques qui, malgré l’utilisation du « je », permettent au lecteur curieux de tout de suite comprendre qu’il s’agit de deux entités différentes. Et pourtant, Nabokov a eu bien des problèmes avec des lecteurs qui l’assimilaient à son narrateur ! Parfois c’est plus compliqué. Ainsi de nombreux auteurs contemporains (Delphine de Vigan, Laurent Binet…) s’amusent à brouiller les limites, à proposer des narrateurs qui ont les mêmes données biographiques qu’eux, même si… Même si, lorsqu’on est dans du roman, cela reste du roman et donc une mise en fiction, qui transforme la réalité. C’est pourquoi, on ne peut pas confondre un roman avec un essai historique ou un article d’investigation (même s’il est arrivé que des romans servent de preuves dans des histoires criminelles ! ) Narrateur et focalisateur : Si le narrateur est celui qui raconte, le focalisateur est celui qui voit. Quelle différence me direz-vous et pour quoi faire ?   Et bien, selon les cas, la différence peut être énorme. Bien sûr, c’est moins vrai dans le cas d’un récit à la première personne, où celui qui raconte est aussi celui qui regarde. Mais dans un récit à la troisième personne, les possibilités de combinaison sont multiples. Ainsi, dans un récit à la troisième personne, le narrateur peut « voir » à travers différents personnages. Il peut être engagé,  neutre, absent ou omniprésent. Avec un exemple, c’est plus clair ! Comme la théorie n’est pas toujours très claire, prenons l’exemple de Ce que savait Maisie d’Henry James. Le roman raconte le divorce d’un riche couple à la fin du XIX à travers le regard de leur fille, Maisie. Maisie n’est pas la narratrice puisqu’elle est présentée à la troisième personne. Pourtant, tout ce qui apparaît dans le texte est connu à travers son seul regard. Le narrateur ne dit que ce qu’elle sait, avec sa perception d’enfant qui ne comprend pas tout. Dans ce cas, il y a donc un narrateur externe en troisième personne plus un focalisateur : le regard d’enfant. Bien sûr, ce mélange donne au texte une force extraordinaire. C’est lui qui permet de souligner la violence des parents et l’abandon de l’enfant, perdue dans le monde des adultes. Mais, si Maman n’était pas jeune, elle était donc vieille, et cette lumière nouvelle éclairait bizarrement le mariage de Maman avec un homme jeune.[…]Ces découvertes déconcertantes ajoutaient à la confusion d’idées chez l’enfant ; aucun de ces gens, semblait-il n’avait l’âge qu’il aurait dû avoir. C’était surtout vrai de Maman, et elle se réjouit davantage de n’avoir pas discuté avec Mrs Wix le degré d’affection que Sir Claude portait à sa femme. En conclusion ! Voyez-vous maintenant les différences et ce que leurs connaissances peuvent vous apporter ? Grace aux narrateurs et focalisateurs, vous pouvez jouer sur les indications que vous donnez au lecteur. Vous pouvez aussi lui faire prendre une part plus ou moins importante dans la construction de l’histoire. Dans un prochain article je vous détaillerai les possibilités qui existent pour le narrateur. En attendant, n’hésitez pas à nous contacter, si vous avez des questions. [wysija_form id=”1″]

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Boite à libérer son écriture

Libérer son écriture et enrichir son style, avec Pascal Perrat.

Libérer son écriture, pourquoi ? Vous trouvez que vous écrivez toujours le même type d’histoires ? Vous avez envie de tenter d’autres styles, d’affuter le vôtre, de changer de regard ? Voici le livre pour rompre avec la monotonie et se lancer dans des découvertes stylistiques inédites. Pour que, tout à coup, apparaissent des formulations nouvelles, des liens insoupçonnés, des idées lumineuses.

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aide à la motivation

Conserver la motivation pour écrire : le compagnon d’écriture

Depuis le mois de juin, j’écris beaucoup. Beaucoup plus que d’habitude et avec de bien  meilleurs résultats. Du coup, j’ai pensé ce qui m’a aidé à persévérer dans la motivation pourraient aussi vous servir. Tout a commencé par le partage d’un article de Lionel Davoust sur la page Facebook de l’Echangeoir. Dans cet article, un conseil phare « TOUCHE TON HISTOIRE TOUS LES JOURS », c’est-à-dire assied-toi devant ton texte, relis-le, modifies-le, fais-le progresser chaque jour selon le temps dont tu disposes mais bien CHAQUE jour. A la suite de cet article, avec un ami nous nous sommes lancé un défi : écrire tous les jours pendant un mois et s’envoyer nos avancées le soir. S’il faut que l’on revoie notre façon de considérer la durée d’un mois (nous avons commencé en juin et nous continuons toujours !), il est clair par contre, que l’expérience a beaucoup à apporter. L’expérience en elle-même : un prétexte pour la motivation. Bien évidemment, le conseil de L.Davoust est pertinent en lui-même. Restait le problème de réussir à l’appliquer. Dans mon cas, entre le travail, le blog, la famille et la fatigue, j’avais souvent du mal à repousser encore le moment de m’effondrer sur le canapé avec un bon bouquin ou un bon film. J’écrivais à peu près une fois par semaine, souvent par à-coups et j’avais beaucoup de mal à conserver la motivation pour mener mes projets à leurs termes. J’imagine que je ne suis pas la seule… Or, à la suite du défi lancé avec Laurent, il fallait bien tenir et s’y mettre le soir, entre midi et deux ou prendre quelques minutes le matin, dans le bus, dans une salle d’attente, bref dès que possible. Je  pensais que ce serait dur à tenir. Et bien pas du tout. Plus de trois mois plus tard, j’ai terminé cinq nouvelles dont je suis assez satisfaite, trois avec Laurent, deux en dehors. Ça ne m’était jamais arrivé ! Et j’en redemande. Les avantages du compagnon d’écriture : plus que de la motivation. Avancer-terminer ses projets Bien sûr, devoir envoyer chaque soir au moins une phrase force à travailler. On pense s’y mettre juste pour cinq minutes et en fait on y reste presqu’une heure. Et puis, comme quelqu’un suit votre projet, on a toujours envie d’aller plus loin, de répondre à ses questions, de lui en donner plus. Le projet en lui-même grandit et prend une place plus importante dans la vie quotidienne. On finit par y penser sans y penser, par avancer sans presque s’en rendre compte. Enfin, pas question de laisser un travail en plan, ou alors il faut pouvoir le justifier. On a un lecteur à satisfaire ! Distanciation et regard critique Deuxième avantage, le fait de partager chaque jour les avancées oblige très rapidement à prendre de la distance sur ce que l’on écrit. Je m’explique : vous n’allez pas balancer vos phrases comme un malotru, vous écrivez au moins une ligne de présentation. Donc, obligatoirement vous réfléchissez, ne serait-ce qu’un peu, à ce que vous venez d’écrire. Pour moi, au moins à un mail sur deux, je me suis retrouvée avec des questions auxquelles je n’aurais pas pensé autrement, des questions qui m’ont permis d’avancer dans le traitement de l’écriture, du personnage, du style… Très vite, cela devient une habitude et cela donne une véritable acuité critique sur ses propres textes. Par la suite, on y gagne aussi pour les relectures et réécritures. plaisir du partage Dernier point qui n’est pas des moindres, on dit souvent qu’écrire est une activité solitaire. Voilà de quoi sortir de l’isolement : d’une part envoyer son texte apporte la satisfaction du travail accompli. Et puis, vous recevez le texte de votre compagnon d’écriture. Vous le voyez avancer, vous apprenez à connaître sa façon d’écrire, vous pouvez échanger quelques conseils, faire des retours. Vous recevez aussi ses réactions sur vos textes, cela vous donne des pistes, de nouvelles idées… La motivation, au lieu de baisser, ne cesse de se multiplier. Et si on ne tient pas ? Cela nous ait arrivés, bien sûr à l’un et à l’autre. Mais le fait de se savoir attendu aide à reprendre le rythme. Au lieu de laisser passer une semaine, on laisse passer deux jours et aussitôt on retrouve le plaisir d’écrire. Par ailleurs, chacun a son rythme : avec une autre amie, on échange tous les quinze jours. Ce n’est pas aussi efficace, mais là aussi, cela impose d’écrire malgré tout. Une proposition : mettre en relation des compagnons d’écriture. Comme vous avez dû le comprendre, j’ai trouvé cette expérience extrêmement positive. Aussi, dès jeudi, je vous proposerai un service de mise en relation pour vous permettre de trouver votre compagnon d’écriture. N’hésitez pas à nous contacter dès maintenant si vous êtes intéressés.

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Préparer des personnages à la hauteur de vos ambitions.

Il y a quelques mois, je vous proposais un article sur les éléments à prendre en compte dans la création du personnage. Aujourd’hui, je souhaite prolonger le sujet avec un petit exercice d’avant-écriture, une sorte d’échauffement en quatre étapes qui vous aidera à obtenir ce que vous voulez de vos personnages. J’ai vraiment eu l’impression de progresser depuis que j’ai commencé à y réfléchir. J’espère que ce sera le cas pour vous aussi. Ière  étape : savoir ce que vous aimez et ce que vous n’aimez pas Dans cette première étape, il s’agit juste de nommer ce que vous aimez et ce que vous n’aimez pas. Vous verrez que mettre en mots ce que l’on se contentait de ressentir aide ensuite à créer. Prenez ainsi un peu de temps pour lister différents types de personnages. Par exemple : Vos cinq personnages principaux préférés (qu’ils soient « bons » ou « méchants » et si vous pouvez faire un mélange des deux, c’est génial). Deux ou trois personnages secondaires qui vous ont marqués. Deux ou trois personnages qui vous semblent totalement ratés (c’est utile pour ne pas faire pareil !). Les personnages que vous aimeriez créer. Les personnes (proches ou pas, célèbres ou pas)/personnages qui pourraient vous inspirer pour la création de vos protagonistes. Vous pouvez réaliser cette recherche sur « les personnages en général » ou sur un type de personnage particulier (les policiers, les fées, les enfants…) selon vos besoins. IIème  étape : analyse et traits saillants des personnages.  Maintenant il s’agit de savoir pourquoi vous aimez ou pas ces personnages, et donc ce qu’ils vous apprennent pour votre écriture. Cette fois-ci, je vous suggère le tableau suivant (que vous pouvez télécharger ici : la fiche analyse personnage ). Pour vous aider à remplir la deuxième colonne, voici une liste d’éléments sur lesquels vous pouvez réfléchir (bien sûr la liste n’est pas exhaustive…) : Vraisemblance : croit-on en ce personnage, vit-on avec lui, qu’il soit réaliste ou pas ? Proximité : comment perçoit-on le personnage ? Par ses paroles, ses pensées, ses actions ou y a-t-il un narrateur ou d’autres personnages qui font écran (qui nous parle de lui sans nous laisser le voir directement).  Quel effet cela procure ? Intimité : que sait-on sur le personnage ? Tout, rien, un peu ? Le connait-on bien ? Description : est-elle précise ? Juste esquissée ? Quel effet/besoin en ressentez-vous ? Voix : a-t-il une façon de parler qui lui est propre, une façon de penser ? Relation : Vous projetez-vous dans le personnage ? A quoi sert-il ? (fait-il bouger l’action, est-il témoin, sert-il de filtre…) Quel sentiment éprouvez-vous pour lui ? Savez-vous dire pourquoi ? Voici un exemple avec un personnage qui m’a marqué (cliquez sur l’image pour l’agrandir) :   IIIème  étape : réflexion et appropriation.  Grâce à ce tableau et en comparant plusieurs personnages, vous avez dû prendre conscience d’un certain nombre de choses au niveau de  vos goûts en matière de construction du personnage. A vous maintenant de faire un bilan : Parmi les éléments de construction du personnage quels sont ceux qui vous paraissent les plus importants ? Quels sont ceux que vous pourriez réutiliser ? Ceux que vous voulez absolument éviter ? Quels sont ceux que vous utilisez habituellement ? Comment pourriez-vous continuer à enrichir votre boite à outil à propos du personnage ? IVème étape : test et réutilisation des fiches préparatoires pour personnages.  Une fois que vous savez ce que vous aimez et souhaitez faire, vous pouvez tester votre personnage en écrivant des petites scènes. Choisissez d’abord des scènes qui le mettent en place dans son environnement quotidien : comment il se réveille, à quoi ressemble sa cuisine, quels trajets fait-il… ? A l’inverse, pensez aussi à le mettre dans une situation de crise : comment réagit-il si son voisin fait une crise cardiaque… ou toute autre scène sortie de votre imagination. Une fois votre scène écrite, évaluez-la en la comparant avec votre bilan et les caractéristiques de vos personnages préférés. Cela vous permettra de mieux les retravailler, pour tendre de plus en plus vers votre idéal. A vous maintenant, et n’hésitez pas à nous faire part de vos découvertes ! Pour en savoir plus, découvrez vendredi un exemple d’utilisation de ces fiches pour débloquer un personnage problématique.

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Jane Austen, lettres

Ecrire avec Jane Austen : Du fond de mon cœur, lettres à ses nièces.

  Vous n’avez jamais rêvé de recevoir les conseils de votre auteur préféré ? Avec Jane Austen, c’est presque possible. Je m’explique. Jane Austen avait plusieurs nièces qui écrivaient et lui envoyaient leurs textes. Bien que de nombreuses lettres aient été détruites, certaines ont été préservées et récemment traduites. Grace à elles, voici les grandes lignes de l’art d’écrire selon Jane Austen. Un credo de Jane Austen : la liberté de l’auteur Jane Austen le répète, c’est l’auteur qui a le dernier mot, et toutes ses critiques sont faites de façon à ne pas blesser. Elle argumente et justifie ses remarques, plaide pour l’humour et le plaisir d’écriture. Enfin, elle refuse de se plier aux modes et surtout elle encourage «  Je t’en prie, continue ! ». Un exemple à suivre pour bien des animateurs et bêta-lecteurs ! Approfondissement et  refus des clichés. Que ce soit au niveau de la construction de l’histoire, des personnages ou du style, Jane Austen rappelle l’importance d’aller au bout des choses, sans accepter la paresse du déjà-vu. Elle encourage toujours à refuser les expressions toutes faites, les personnages conventionnels et n’hésite pas à se moquer des livres qui y ont recours. Je crains qu’Henry Mellish ne soit trop proche du classique Héros de Romans : un jeune homme séduisant, aimable et irréprochable (comme il en existe si peu dans la vraie vie). [p. 34.] De la même façon, elle applaudit les efforts pour donner de la profondeur, refuse le manichéisme. Pour Jane Austen, un personnage un peu ambigu est  « bien plus intéressant ainsi que s’il avait été totalement bon ou affreusement mauvais ». J’imagine que vous êtes d’accord sur le principe, mais il est bon de le rappeler. Nous savons tous qu’il peut être difficile de doter ces personnages que nous chérissons tellement de failles ou de (vrais) défauts. De la  logique et  de la vraisemblance, les piliers d’écriture de Jane Austen. Pour Jane Austen, il faut être crédible aux yeux du lecteur. Inutile, dit-elle à l’une de ses nièces, d’accompagner tes personnages en Irlande, puisque tu n’y as jamais été. Qu’ils fassent leur voyage, mais pas de descriptions que des lecteurs pourraient juger fausses. De la même façon, les personnages doivent agir en fonction d’une seule et même personnalité, tout au long du roman. « Souviens-toi, elle est très prudente ; te ne peux la laisser agir de façon inconséquente ». Enfin, elle rappelle la nécessité de la vraisemblance. A ce niveau, elle fait une remarque que tout écrivain devrait garder en tête : ce n’est pas parce que quelque chose est vraiment arrivé, que ce sera acceptable dans un roman. J’ai supprimé le passage où Sir Thomas conduit en personne les autres hommes à l’étable le jour même où il s’est cassé le bras. Car, bien que ton Papa ait pu sortir se promener tout de suite après avoir soigné sa fracture du bras, c’est tellement inhabituel que cela ne me paraît pas naturel dans un livre.[ p. 23]   Oublier son égo d’auteur et supprimer tout ce qui ne sert à rien. Tout auteur s’est trouvé un jour devant ce dilemme : un passage que l’on aime mais qui ne sert à rien. Jane Austen nous rappelle toute l’importance de savoir supprimer, tout en reconnaissant que cela peut nécessiter un peu de temps. J’espère qu’une fois que tu auras bien avancé, tu te sentiras capable de supprimer certaines des scènes précédentes. Celle avec Mrs Mellish doit être éliminée : elle est insipide et n’apporte rien à l’intrigue. [ p. 32] De la même façon, elle invite à être concise et à ne pas confondre plaisir d’écriture et plaisir pour la lecture : Tu dépeins un lieu fort agréable ; cependant tes descriptions sont souvent trop minutieuses pour rester attrayantes. Tu te disperses et donne trop de détails de-ci de-là. [ p. 29] Et oui, encore un auteur qui nous dit qu’écrire c’est aussi effacer… Pour le plaisir, une dernière citation : Pour terminer en beauté, voici l’un de mes passages préférés où l’on retrouve le ton caustique et la liberté d’idées de Jane Austen.  Elle écrit à sa nièce Anna à propos d’un de ces personnages: Je préférerais que tu ne le fasses pas plonger dans un « Tourbillon de Débauche ». Je n’ai aucune objection pour la chose en elle-même mais je ne puis souffrir cette expression ; c’est une image littéraire tellement rebattue et si ancienne que j’ose affirmer qu’Adam la rencontra lorsqu’il ouvrit le premier roman ». [p. 36] N’hésitez pas à vous découvrir le livre, s’il ne parle pas entièrement d’écriture (seule la première partie en traite vraiment), il vous permettra de voir la distance entre l’auteur et ses personnages. Et ça, c’est aussi un élément à rechercher pour tout écrivain qui souhaite toucher ses lecteurs. Bonne lecture /écriture et à bientôt. Jane Austen, Du fond de mon cœur, lettres à ses nièces, Ed. Finitude, le livre de Poche, 2015, 185 p.

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logiciel d'écriture Scribbook

Une interview du créateur du logiciel d’écriture Scribbook, Jonathan Kalfa.

Aujourd’hui, je vous propose d’écouter Jonathan Kalfa, le créateur du logiciel d’écriture Scribbook, dont nous avons récemment parlé. Nous lui avons posé quelques questions afin de mieux connaître sa plateforme d’aide à l’écriture. Pour commencer, peux-tu te présenter, nous parler de ton rapport à la littérature et à l’écriture ? Jonathan Kalfa, 37 ans, actuellement développeur, chef de projet et chef d’équipe informatique dans une société qui délivre des services financiers. Je suis marié et papa de trois bouts de chou adorablement chronophage 🙂 Dévoreur de livre, je consomme énormément de Fantasy et de SF. Toutefois je reste ouvert à la lecture légère et aux tranches de vie (Legardinier par exemple). L’écriture est venue tard chez moi. Vers 2012 si je ne me trompe pas. Je ne sais pas si d’autres gros lecteurs ont eu ce problème, mais, arrive un moment charnière où la quantité de livres fait que la qualité de ce qu’on lit s’en ressent. On devient difficile. Malheureusement, ce qu’il reste en stock (ou PAL) nous oblige à consommer des écrits que l’on n’aurait pas lu sinon. Et c’est là que tout commence : “tiens j’avais deviné la fin à ⅓ du livre”, “mais pourquoi il insiste autant la dessus, ca ne sert pas l’histoire”, etc. Puis vient le décisif : “tiens j’aurais pas écrit ça comme ça.” A partir de là j’ai commencé gentiment des petits concours de nouvelles. Avant de me dire que je manquais de structure. Et de là : MOOC, livres, logiciels etc. D’où est venue l’idée de créer un logiciel d’ecriture ? D’une contrariété… A un moment donné, j’avais assez avancé un premier jet pour vouloir le structurer. Ecrivain en herbe, je consulte un peu google et les collègues d’écriture qui me recommandent Scrivener. Bien sûr avec mes deux enfants (à l’époque, trois depuis ^o^), je crayonne plus sur mes pauses midi que chez moi. Donc je tente l’installation dudit logiciel… et je m’aperçois qu’il faut être administrateur de son poste pour pouvoir l’installer, ce que je ne suis malheureusement pas… J’avais déjà créé de petits outils d’assistance aux écrivains (ex : Syllaber) et comme je râlais – j’adore râler – quelqu’un m’a simplement dit que si je voulais utiliser ce genre d’outil partout, je n’avais qu’à le créer… Et voilà. En quoi, d’après toi, utiliser Scribbook est intéressant pour un écrivain, en herbe ou confirmé ? Souvent l’écrivain en herbe arrive avec son sac à idées, parfois même un premier jet tout prêt. Scribbook peut alors lui apporter une structure solide avec son système de plan hiérarchisé. De plus, certains canevas sont de vrais petits cours d’écriture pour débutant ou confirmé. Pour un écrivain confirmé, qui a déjà ses habitudes, Scribbook est assez souple pour permettre à celui-ci d’utiliser ses méthodes habituelles. On peut, entre autres choses, créer ses propres modèles de projet. Je fourni aussi des outils comme Syllaber qui permet de découper/compter les vers en respectant les règles de la poésie française, ou les analyseurs de texte qui permettent de suivre la régularité dans le style d’écriture. Enfin les objectifs d’écriture, le mode sans distraction, le fait de pouvoir écrire partout même en perdant le réseau, etc. ça je pense que tout le monde en profite ! Te sers-tu toi-même de Scribbook pour écrire ? Comment ? Oh oui… Je l’utilise dès que j’ai un moment pour écrire. Et comme ce n’est souvent pas au même endroit ;-). Comment ? Pas différemment des autres. Pour les nouvelles j’ai un projet “concours”. Pour mon bouquin, j’ai deux projets, pour 2 versions différentes : une à la première personne et l’autre à la troisième. Peux-tu nous parler des prochaines évolutions pour ton logiciel d’ecriture ? Au moment de la publication de cet article, Scribbook sera soit en Bêta, soit le sera sous peu. Cette livraison apporte principalement : le mode hors ligne complet, le mode plan par les tuiles et un re-design quasiment complet de l’application. Suivront deux axes majeurs : Les personnages : template de fiche personnage préexistant, création personnelle de templates réutilisables à travers vos projets, import de personnages inter projet (pour les histoires en plusieurs tomes par exemple). Ajout des liens Scène/Chapitre <-> Personnage, avec utilisation des alias dans les scènes facilités, etc… Le Sas de Bêta lecture : La bêta lecture fait partie du processus d’écriture aussi je voudrais permettre aux écrivains de pouvoir organiser cette étape depuis Scribbook. Soit l’auteur a déjà son pool dédié de bêta lecteur et Scribbook permettra de créer des comptes jetables, gérés par l’auteur sur une URL spéciale permettant d’accéder à un sas contenant une version du texte, et par exemple un formulaire, etc. Soit l’auteur “cherche” des bêtas lecteurs et dans ce cas il y aura mise en place d’un système d’échange “Équitable” de bêta lecture entre membre. Et bien sûr comme ce sont de gros sujets et que j’aime faire des livraisons intermédiaires il y aura sûrement de petits outils (ex : un générateur de pitch, ou une amélioration du mode sans distraction avec des thèmes). Quel avenir vois-tu pour ton logiciel d’ecriture ? Quelle serait ta plus grande ambition ? J’aimerais que mon logiciel d’écriture devienne un incontournable de l’assistance à l’écriture. Un logiciel qui vienne à être proposé naturellement lors du nano et des autres concours… Il n’y a pas de miracle, pour que ça arrive, il faut que je continue de l’améliorer constamment. Je ne souhaite pas devenir riche grâce à Scribbook mais j’aimerais réellement pouvoir en vivre un jour. Aujourd’hui, nous approchons les 1000 inscrits et depuis maintenant plus de 2 ans, Scribbook est entièrement gratuit. Tout est de ma poche. Aussi, et je ne l’ai jamais caché, Scribbook va accueillir des comptes premiums payants d’ici, je pense, la fin de l’année. L’utilisation basique de Scribbook restera gratuite ! Mais elle sera – contrairement à aujourd’hui – limitée en nombre de projet et de fichier par exemple. Certaines fonctionnalités seront alors réservées aux utilisateurs payants (surtout les futures évolutions en fait). Un conseil à donner

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productivité Scribbook

Un été avec Scribbook ou à quoi sert un logiciel d’écriture

Une bonne partie de mes vacances ont été consacrées à l’écriture et de fait, à l’utilisation -très satisfaisante- d’un logiciel dont je vous avais parlé : Scribbook. Pour une reprise motivante, je vous propose donc de découvrir tout ce que son utilisation peut vous apporter. Comment j’utilise le logiciel d’écriture Scribbook. Travailler partout, n’importe quand Vous, je ne sais pas, mais moi, je travaille sur plusieurs ordinateurs, une tablette, des carnets et des feuilles volantes. Scribbook me permet d’avoir un unique support informatique. On peut écrire hors-ligne (à condition d’avoir ouvert avant le site) et on a également le confort de modes de luminosité adaptés au jour et à la nuit. Plus besoin de faire des copiés-collés ou des envois par mail. Le risque de perdre une partie du travail est considérablement réduit. Scribbook : un Facilitateur d’organisation Sur votre page d’accueil, vous enregistrez vos différents projets. Lorsque vous en ouvrez un, apparaît sur le côté gauche le mode plan. Il vous permet de garder en visuel l’ensemble des parties de votre travail. Ainsi, vous savez exactement où vous en êtes, sur quelle version, quel chapitre… C’est extrêmement pratique pour un roman : vous pouvez passer d’un chapitre à l’autre tout en ayant une vue général. Quant à moi, j’écris surtout des nouvelles. J’ai pu les grouper thématiquement, en prévision de recueils. Ensuite, pour chacune d’entre elles, je vois mes différentes versions, marquées par des coloris spécifiques ainsi que mes prises de notes, descriptions de projets, notes d’intentions… Sur le côté droit, on a aussi à disposition un encart « synopsis ». Je l’utilise comme une sorte de post-it pour me rappeler les incontournables du fichier sur lequel je travaille. Je sais, ce n’est pas l’utilisation officielle, mais cela m’aide à rester dans mes objectifs. Enfin, pour se motiver, on peut évaluer notre productivité:   Facilitateur de relecture- réécriture Scribbook peut aussi vous aider dans l’étape de relecture-réécriture. Les mots et signes sont comptés automatiquement. Vous pouvez analyser quantitativement vos fichiers ou vos dossiers : nombre de phrases, de mots, de caractères avec ou sans espaces, répartition entre différents fichiers. Cette dernière fonctionnalité permet par exemple d’évaluer l’équilibre de vos chapitres. Enfin, vous pouvez avoir une analyse “qualitative” selon la méthode Lix afin d’évaluer la “lisibilité” de votre texte. A vous de voir si vous faites confiance à ce genre d’analyse.   Vous pouvez aussi comparer deux versions, pour vérifier les transformations apportées, dupliquer rapidement des fichiers ou, une fois terminés, les mettre facilement bout à bout. Un logiciel facile, maniable, clair Dernière précision, je suis nulle en informatique (et ne prenez pas ce site pour exemple de mes capacités, c’est Agnès qui fait tout le travail). Si je le trouve pratique c’est qu’il est suffisamment bien fait pour que tout le monde s’y retrouve. En cas de doute, vous pouvez aller sur le groupe Facebook pour demander de l’aide. Jonathan ou à défaut des utilisateurs avertis sont toujours prêts à vous répondre. Tout ce que l’on peut faire en plus sur Scribbook. Je suis bien consciente que je n’utilise pas l’ensemble des potentialités de Scribbook. C’est en effet un logiciel qui s’adresse à différents types d’auteurs, il offre une très grande variété d’outils. En voici d’autres qui pourront sans aucun doute vous servir. Les Canvas. Scribbook propose quatre canvas (sorte de schémas) vous permettant d’expérimenter des méthodes d’organisation pour écriture longue de type prose fictionnelle : le canvas simple, le flocon, le voyage du héros, le NanoWrimo. Vous pouvez les découvrir en créant un nouveau projet. Il vous sera proposé de choisir l’un deux, et vous aurez alors accès à un projet avec une maquette accompagnée de quelques explications. Mode défi.  Vous pouvez vous imposer des contraintes de temps, de mots ou de caractères. Pour cela, il suffit d’aller sur l’un des fichiers et de cliquer sur le petit chronomètre. Pour le moment je ne l’utilise pas, parce que j’ai plutôt tendance à écrire trop que pas assez, mais peut-être que j’y aurai recours pour me limiter. A tenter ! Se mettre des objectifs. Complémentaire au mode défi, pour chaque projet vous pouvez définir un nombre de mots ou de caractères par jour, mois, ou pour votre projet en entier. NanoWrimo.  Pour ceux qui souhaitent y participer, il y a comme indiqué ci-dessus un Canvas spécifique avec des fichiers journaliers déjà préparés. Syllaber. Avis aux poètes, une aide pour faire ses comptes ! Ce que l’on pourra bientôt faire Jonathan, le créateur de Scribbook, a encore des tas d’idées pour améliorer sa plateforme. Parmi les éléments annoncés : des fiches personnages, lier un compagnon mobile… On a hâte. Mais le mieux sera de l’écouter directement : jeudi prochain, il vous dira ce qu’il en pense. Dernière petite précision, le logiciel d’écriture Scribbook est français et pour l’instant gratuit !

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Recevoir une critique: ma réutiliser

Recevoir une critique ou une bêta-lecture et être capable de l’utiliser

Après vous avoir proposé deux articles pour vous aider à réaliser des critiques constructives, (conseils de méthode et de questions types), je vous propose vous mettre à la place de l’auteur. Voici quelques conseils (non exhaustifs)  qui vous aideront à utiliser les retours sur vos textes. Avant de recevoir une critique. Placez-vous dans une position d’apprentissage Si vous avez demandé une critique de votre texte, c’est que vous le considérez suffisamment bon pour être lu et suffisamment mauvais pour être retravaillé. Dites-vous que ce que vous allez entendre va vous permettre de progresser. Vous devez être dans la position de l’apprenti pas dans celle de l’acteur qui va être applaudi ou hué par la foule. Reprenez consciemment son texte. Si cela fait quelques temps que vous n’avez pas toucher à votre texte, vous risquez d’en avoir une fausse image. Il importe donc d’en faire une relecture raisonnée. Notez ce que vous aimez, ce que vous aimez moins. Cela vous permettra de contraster votre perception avec celle de votre critique. Réfléchissez à ce que vous vouliez dire et regardez le résultat dans le texte. Posez-vous des questions sur les moyens que vous avez employés pour obtenir votre résultat. Regardez votre texte comme un gros mécano dont vous devez être capable de commenter les rouages. Pendant la réception de la critique Recevoir une critique = écouter et noter. Il est difficile de réagir correctement à tout ce qui vous est dit. Par contre, il est important de pouvoir y revenir, surtout s’il y a des choses qui vous gênent ou vous blessent. Cela peut indiquer une fragilité dans votre texte, que vous percevez sans vous l’avouez. Dans ce cas, rien de mieux qu’un temps de réflexion et la possibilité de revenir sur la critique. Posez des questions, entamer un dialogue, faites préciser Vous avez peut-être la chance d’avoir un  excellent critique capable d’identifier les problèmes et de vous les exposer avec clarté… Avouons-le, c’est rarement le cas ! Et même le meilleur ne saurait deviner exactement ce que vous avez besoin d’entendre. Alors, ne vous sentez pas attaqué par les réactions. Au contraire, profitez-en pour demander des précisions, essayer de savoir exactement quels passages du texte sont concernés par les remarques. Expliquez votre point de vue  de façon argumentée et demandez à votre lecteur ce qu’il en pense. Faites de même avec les questions que vous avez préparées à l’avance. Cela vous aidera à digérer les remarques désagréables et surtout à revoir les passages signalés, avec un œil neuf. Ecouter efficacement une critique c’est lancer une conversation, avec le critique, avec soi-même, avec son texte.   Après la réception de la critique Prenez plusieurs avis, mais restez l’auteur unique. Un avis argumenté est toujours à considérer avec attention. Cependant, cela reste un avis personnel. Si vous avez des doutes, demandez à plusieurs relecteurs. S’ils ont des avis dissemblables, faites une synthèse avant de prendre une décision. Si les avis sont semblables, même s’ils divergent du vôtre, ravalez votre orgueil et cherchez comment faire des modifications tout en restant fidèle à vous-même. Prenez le temps de revenir à la critique durant la réécriture. S’il le faut, laissez passer un peu de temps entre la réception de la critique et la réécriture. Certaines modifications vous viendront rapidement, d’autres plus difficilement. N’hésitez pas à en discuter avec votre relecteur, ou avec vous-même. Vous verrez comme argumenter, même en solitaire, peut débloquer bien des situations ! Recevoir une critique, une règle d’or en conclusion:  Quoi qu’il en soit une seule vraie règle : dialoguer. Ecouter efficacement une critique ou une bêta-lecture, c’est lancer une conversation, avec le critique, avec soi-même, avec son texte.  

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ateliers d'écriture

A quoi servent les ateliers d’écriture et comment choisir le sien ?

Il y a peu, je lisais un article sur les ateliers d’écriture qui m’a plutôt contristée, d’autant qu’en général j’apprécie Page42. Pourtant, ce sont des arguments que l’on entend souvent (personne ne peut apprendre à écrire, on a du style ou on n’en n’a pas…). Je participe régulièrement à des ateliers en tant que stagiaire et j’en anime également. J’AFFIRME que ces ateliers d’écriture (s’ils sont bien faits) sont extrêmement enrichissants. Voici pourquoi : Ecrire s’apprend, les bons ateliers d’écriture peuvent vous y aider Ecrire s’apprend comme n’importe quel autre art. Bien sûr, personne ne va vous prendre la main pour en faire sortir un petit génie. Mais l’écriture se base sur des techniques et des méthodes qui aident à trouver son propre chemin. Les refuser c’est d’une part risquer de perdre beaucoup de temps à improviser sans résultats et, d’autre part, finir par être influencé par des écrits bas de gamme. Je ne suis pas la seule à le dire, pour citer quelques sources : Stevenson, Flaubert, Muñoz Molina, S. King, S. Divry et bien d’autres ! Essayeriez-vous de copier Picasso sans connaître la différence entre la gouache et l’huile ? Pour l’écriture, c’est pareil. L’atelier n’est pas le seul moyen de d’apprentissage, mais un bon atelier vous fera gagner beaucoup de temps. Ecrire est une activité solitaire : les ateliers d’écriture vous aident à socialiser vos textes  C’est important, parce que cela oblige à accepter le regard des autres. On apprend à écouter les critiques et à prendre de la distance pour se poser de nouvelles questions sur notre texte. Faire des retours sur les écrits des autres est également formateur, c’est une étape pour se relire avec discernement. Enfin, les ateliers d’écriture sont des espaces permettant de « parler boutique » et faire naître de nouvelles idées. En atelier d’écriture, on prend des chemins auxquels on n’aurait jamais pensé : Les propositions sont une ouverture pour sortir des habitudes. Vous ne le voyez pas tout de suite, mais cela aide à se constituer un répertoire de pratiques pour enrichir vos futurs projets. Petite liste d’exemples que j’ai eu l’occasion de tester en atelier : le biographème, le fragment, l’inventaire, le texte en une phrase, des pastiches d’auteurs que je ne connaissais pas, les jeux oulipiens, de focalisation, de narration, de détournement (de contes, d’auteurs, de textes…). J’ai pu aussi découvrir des méthodes de développement d’idées ou des exercices pour améliorer une relecture. Encore une fois, ce n’est pas parce que je les pratique en atelier que je vais les utiliser, mais ils m’ont permis d’enrichir ma palette de formes et d’avoir des idées de déblocage lorsque je n’obtiens pas ce que je veux avec mon texte. Choisir son atelier d’écriture : Il reste cependant une condition absolue pour une bonne expérience : choisissez votre atelier en fonction de ce que vous voulez en retirer. N’allez pas dans un atelier ludique si vous voulez approfondir l’écriture. Vérifiez que l’animateur est formé et demandez son programme. Un bon atelier ne s’improvise pas. Personnellement, une fois que mon idée d’atelier (pour un atelier ponctuel) ou mon programme (pour une session) est défini, il me faut entre une et deux heures de préparation, parfois plus, pour me sentir prête à animer. Et je peux dire les buts techniques et thématiques, le type d’approche de l’écriture, son insertion à l’intérieur d’un ensemble, l’expérience qu’il est censé proposer aux participants et proposer des formes alternatives si besoin ! NB : l’article de Neil Jomunsi parlait surtout de l’Ecole des Mots où les animateurs sont des écrivains. Un bon écrivain peut être un excellent animateur mais écrire et transmettre l’écriture ne sont pas synonyme. Par ailleurs, un écrivain très particulier peut être un extraordinaire animateur : il suffit qu’il sache s’éloigner de « son » écriture pour transmettre « l »’écriture. Et vous, quelle expérience avez-vous avec les ateliers ? L’Echangeoir vous proposera bientôt un atelier en ligne. N’hésitez pas à me contacter si vous êtes intéressés. Et à jeudi pour un témoignage sur l’atelier d’écriture avec les enfants !  

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expérience d'auto-édition

Une expérience avec Edilivre (auto-édition), par Sylvette Labat.

Vous avez déjà pensé à l’ auto-édition? Cette forme de publication à le vent en poupe et peut engendrer des expériences intéressantes. Aujourd’hui, je laisse donc la parole à Sylvette Labat, animatrice d’ateliers d’écriture et auteur de Les Pétales froissés des coquelicots publié par EDILIVRE. Elle va nous raconter son expérience de l’auto-édition, les difficultés et les satisfactions retirées. Sylvette, tout d’abord je te laisse te présenter : Ecrire c’est quelque chose que j’ai toujours plus ou moins fait, que ce soit des lettres à ma famille et mes copines lorsque j’étais enfant, un journal pendant de nombreuses années. Et puis une longue pause, par manque de temps, la vie de femme, mère et enseignante prenant tant de place ! Avec la maturité s’est révélé un manque, un besoin de nouveau de coucher sur le papier des réflexions, des souvenirs, des émotions et des histoires. Peux-tu nous parler de ton livre ? Je n’avais pas l’intention d’écrire un livre. Je m’en défendais même. C’est la demande récurrente de lire des choses  que j’écrivais qui m’a incitée. Et puis, à quoi sert d’écrire si jamais personne ne lit ? Il suffisait de prendre son courage à deux mains comme on dit, de mettre de côté les faux prétextes… J’ai donc trié, mis en ordre et réécrit des textes pour obtenir un ensemble cohérent de nouvelles entre lesquelles j’ai intercalé quatre poèmes. Je pense qu’un recueil n’est pas un fourre-tout, une collection de textes sans lien. Je voulais un fil rouge, même discret. Pour publier Les Pétales froissés des coquelicots, tu as choisi l’ auto-édition. Peux-tu nous expliquer ta démarche ? J’avais envoyé la plus longue nouvelle de ce livre, celle qui lui a donné son titre, à trois éditeurs. En toute naïveté… Trois refus polis, probablement parce que le format, une trentaine de pages, ne convenait pas. Alors, quand j’ai décidé de composer ce recueil, j’ai cherché le plus sûr moyen qu’il soit édité. En fait, je croyais à ce projet et n’avais pas envie de risquer des refus. Pourquoi avoir choisi EDILIVRE ? J’ai lu les conditions et des articles sur internet qui parlaient d’éditeurs en ligne, d’ auto-édition également. J’ai compris que je pouvais obtenir la publication de mon livre, sans frais, avec un contrat correct. EDILIVRE se définit comme un éditeur alternatif, et c’est une réalité. On a le choix de payer ou non des services supplémentaires à l’édition de base. On n’est pas dans l’autoédition classique où l’auteur paie tout. Quelles satisfactions en as-tu retirées ? Honnêtement ? Tout d’abord un sentiment de fierté d’avoir abouti, du plaisir à recevoir « mon livre ». Et puis des ventes ont suivi, avec des retours de lecteurs intéressants. Ce qui me plaît le plus… c’est d’apprendre quelle nouvelle a touché quelqu’un et pourquoi. As-tu rencontré des difficultés ? Non. Une fois le tapuscrit bouclé, tout a été fluide. Ce qui est difficile par contre, c’est de vendre… un genre de parcours du combattant. Recommanderais-tu cette « maison d’édition alternative » (comme ils se définissent) ? Oui, à tous ceux et celles qui comme moi ne se sont pas sûrs d’être de grands écrivains. Mais sait-on jamais quel sera l’avenir de ce qu’on crée ? As-tu quelques conseils, trucs d’écriture supplémentaires à nous proposer ? Un conseil : Osez écrire, allez au bout de vos envies. Vous verrez bien où votre plume vous mènera. Et pour finir, découvrez le livre de Sylvette:  http://www.edilivre.com/catalog/product/view/id/772375/s/les-petales-froisses-des-coquelicots-25543e50dd/  

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